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Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

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N<br />

l’émancipation du delta du Niger (MEND) se sont<br />

plaints de ne pas recevoir leur allocation mensuelle<br />

« d’amnistie » prévue dans le cadre d’un accord<br />

conclu avec le gouvernement. Par ailleurs, ce<br />

groupe armé n’était pas satisfait du fonctionnement<br />

des programmes mis en place pour réintégrer les<br />

militants dans la société.<br />

Le pays a été frappé entre août et octobre par les<br />

pires inondations de ces dernières décennies, qui<br />

ont causé la mort de plus de 300 personnes et en<br />

ont déplacé un million d’autres, dans 15 États.<br />

Boko Haram<br />

Attaques de Boko Haram<br />

Le groupe armé islamiste Boko Haram a<br />

revendiqué les attaques menées à l’aide<br />

d’explosifs et d’armes à feu à travers le nord et le<br />

centre du pays. Plus d’un millier de personnes ont<br />

été tuées. Des postes de police, des casernes, des<br />

églises, des écoles et des bureaux de presse ont<br />

été pris pour cible ; des religieux et des fidèles<br />

chrétiens et musulmans, des personnalités<br />

politiques et des journalistes, des policiers et des<br />

soldats ont été tués. En novembre, le bureau du<br />

procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a<br />

annoncé qu’il existait des motifs raisonnables de<br />

croire que le groupe Boko Haram commettait des<br />

crimes contre l’humanité depuis juillet 2009.<br />

n En avril, 20 personnes au moins ont été tuées le<br />

jour de Pâques à Kaduna par l’explosion d’une<br />

voiture piégée à proximité de deux églises.<br />

n Le 26 avril, Boko Haram a attaqué les bureaux du<br />

quotidien nigérian Thisday à Abuja ainsi qu’un<br />

bâtiment abritant trois journaux à Kaduna. Sept<br />

personnes au moins ont trouvé la mort. Le 1er mai,<br />

Boko Haram a adressé un avertissement à<br />

11 organismes de presse nationaux et<br />

internationaux.<br />

n Le 17 juin, 21 personnes, peut-être davantage, ont<br />

été tuées dans des attentats à l’explosif perpétrés par<br />

Boko Haram pendant des offices religieux, à Kaduna.<br />

Les heurts entre chrétiens et musulmans intervenus<br />

à la suite de ces événements ont fait quant à eux au<br />

moins 70 morts.<br />

Réactions de la police et des forces<br />

de sécurité<br />

Face aux exactions de Boko Haram, les forces de<br />

sécurité se sont rendues coupables de violations<br />

graves des droits humains, notamment de<br />

disparitions forcées, d’exécutions extrajudiciaires,<br />

d’incendies volontaires d’habitations et de placements<br />

illégaux en détention.<br />

De très nombreuses personnes ont été tuées en<br />

toute illégalité par la police ou la Force d’intervention<br />

conjointe (JTF) – composée de membres de l’armée,<br />

de la police et d’autres branches des forces de<br />

sécurité –, mise en place pour faire face aux<br />

violences ; d’autres ont été victimes de disparition<br />

forcée alors qu’elles étaient détenues aux mains de la<br />

police ou de la JTF.<br />

Des habitations ont été incendiées par la JFT dans<br />

cinq quartiers au moins de Maiduguri, le plus souvent<br />

après des raids et des arrestations et, dans certains<br />

cas, apparemment à titre de sanction.<br />

La JFT a arrêté de manière arbitraire plusieurs<br />

centaines de personnes accusées d’avoir des liens<br />

avec Boko Haram. Beaucoup ont été maintenues au<br />

secret pendant de longues périodes sans inculpation<br />

ni procès, et sans être déférées à une autorité<br />

judiciaire ni autorisées à consulter un avocat. Des<br />

centaines de personnes ont été détenues sans<br />

inculpation ni procès dans la caserne de Giwa de la<br />

21e brigade blindée, à Maiduguri, dans des<br />

conditions pénibles qui pourraient s’apparenter à un<br />

traitement inhumain et dégradant.<br />

Les allégations de violations des droits humains par<br />

les forces de sécurité faisaient rarement l’objet d’une<br />

enquête indépendante et impartiale. Dans les cas où<br />

des investigations étaient menées, leurs conclusions<br />

n’étaient pas rendues publiques.<br />

n Le 9 mars, Ali Mohammed Sadiq, Ahmed Yunusa,<br />

Auwalu Mohammed et deux autres personnes – tous<br />

employés ou clients d’une station-service de Rijiyar<br />

Zaki, dans l’État de Kano – ont été tués lorsque des<br />

membres de la JTF ont ouvert le feu à la suite d’une<br />

attaque contre un poste de police voisin. Ali<br />

Mohammed Sadiq a été atteint par cinq balles, dont<br />

une à la tête. Aucune enquête n’a été conduite et, à la<br />

connaissance d’Amnesty <strong>International</strong>, aucun membre<br />

de la JTF n’a eu à rendre de comptes pour ces<br />

homicides. Le commandant de la JTF de Borno a<br />

présenté à la radio des excuses publiques aux familles<br />

des victimes.<br />

n La JTF n’a donné suite à une décision de justice en<br />

date du 4 janvier, qui ordonnait la comparution de Goni<br />

Ali. Cet homme avait été arrêté le 16 octobre 2011 par<br />

des membres de la JTF, à son domicile de Maiduguri,<br />

puis emmené à la caserne de Giwa. Depuis cette date,<br />

220 Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong>

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