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Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

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N<br />

Contexte<br />

L’Assemblée constituante a été dissoute le 27 mai<br />

sans être parvenue à élaborer une nouvelle<br />

Constitution, les partis politiques n’ayant pas réussi à<br />

s’entendre sur plusieurs points clés malgré quatre ans<br />

de négociations. Les avis politiques divergents<br />

concernant le modèle de fédéralisme à adopter, et les<br />

demandes en faveur d’une plus grande autonomie<br />

pour les minorités ethniques et les peuples indigènes<br />

ont entraîné des dissensions et de violents<br />

affrontements entre partis politiques et en leur sein<br />

même. En octobre, le gouvernement a annoncé avoir<br />

mené à terme le processus d’intégration d’anciens<br />

combattants maoïstes dans l’armée népalaise,<br />

conformément aux dispositions de l’Accord de paix<br />

global et de la Constitution intérimaire de 2007. En<br />

janvier, le gouvernement a adopté une loi visant à<br />

renforcer le contrôle de l’État sur le travail de la<br />

Commission nationale des droits humains.<br />

Justice de transition<br />

Le 28 août, le Conseil des ministres a proposé un<br />

texte instaurant une Commission d’enquête sur les<br />

personnes disparues et de vérité et réconciliation,<br />

écartant ainsi l’idée d’instaurer deux commissions<br />

distinctes pour traiter ces questions. Cette nouvelle<br />

commission devait avoir le pouvoir de recommander<br />

des amnisties pour de graves atteintes aux droits<br />

humains, mais ne devait pas être habilitée à<br />

recommander des poursuites contre les auteurs<br />

présumés de crimes, au mépris des obligations<br />

juridiques qui incombent au Népal d’engager des<br />

poursuites pour les crimes de droit international. Le<br />

Haut-Commissariat aux droits de l’homme [ONU] a<br />

publié en octobre un rapport sur les violations du<br />

droit international relatif aux droits humains et du<br />

droit international humanitaire commises au cours du<br />

conflit armé au Népal, ainsi que des archives<br />

comportant près de 30 000 documents et cas étayant<br />

ce rapport.<br />

Impunité<br />

Le fait que le gouvernement ait promu des<br />

responsables présumés de violations de droits<br />

humains à de hauts postes de la fonction publique a<br />

gravement compromis les efforts déployés pour<br />

garantir l’obligation de rendre des comptes pour les<br />

atteintes aux droits humains et le respect du droit des<br />

victimes d’obtenir justice, vérité et réparation.<br />

n Kuber Singh Rana, qui était encore sous le coup<br />

d’une enquête pénale concernant la disparition forcée<br />

et l’exécution extrajudiciaire de cinq étudiants dans le<br />

district de Dhanusha en 2003, a été nommé inspecteur<br />

général de la police au mois de septembre.<br />

n Raju Basnet, un colonel soupçonné d’avoir participé<br />

à des crimes de guerre, a été promu général de brigade<br />

en octobre. Cette promotion, largement condamnée<br />

par les militants des droits humains, a été suspendue<br />

par la Cour suprême au cours du même mois.<br />

Le gouvernement a continué de demander<br />

l’abandon des poursuites pénales contre des<br />

membres de partis politiques afin de respecter<br />

l’engagement qu’il avait pris, dans le cadre de<br />

l’Accord de paix global et d’autres accords ultérieurs,<br />

de renoncer aux poursuites engagées dans des<br />

affaires de nature « politique ». Cependant, le<br />

concept d’« affaire politique » n’était pas clairement<br />

défini, et de nombreuses affaires dont l’abandon avait<br />

été recommandé impliquaient des homicides, des<br />

enlèvements et d’autres crimes graves.<br />

Droits des travailleurs migrants<br />

Les agences de recrutement se livraient toujours au<br />

trafic de travailleurs migrants, les soumettant à<br />

l’exploitation et au travail forcé. Elles leur facturaient<br />

des commissions dépassant les plafonds fixés par le<br />

gouvernement et les contraignaient de ce fait à<br />

souscrire des prêts importants à des taux d’intérêt<br />

élevés. De nombreux migrants étaient trompés sur<br />

leurs conditions d’emploi et de rémunération par les<br />

recruteurs. Les agences de recrutement qui violaient<br />

la loi népalaise étaient rarement punies. Les<br />

mécanismes de réparation et de compensation<br />

étaient centralisés, peu connus et difficilement<br />

accessibles.<br />

n Au mois d’août, le gouvernement a interdit aux<br />

femmes de moins de 30 ans de migrer en Arabie<br />

saoudite, aux Émirats arabes unis, au Koweït ou au<br />

Qatar pour y devenir employées domestiques, en<br />

raison de plaintes d’abus sexuels et d’autres violences<br />

physiques enregistrées dans ces pays. Cette<br />

interdiction risquait de mettre davantage en danger les<br />

femmes, qui étaient dès lors obligées de chercher du<br />

travail par le biais de réseaux informels. Deux ministres<br />

du Travail ont successivement été contraints par le<br />

Premier ministre à quitter leur poste, sous l’accusation<br />

de faits de corruption. Cependant, les agences de<br />

recrutement restaient au-dessus des lois, et rares sont<br />

216 Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong>

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