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Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

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M<br />

Torture et autres mauvais traitements<br />

Malgré certaines modifications apportées à la législation,<br />

l’impunité en matière de torture et autres mauvais<br />

traitements restait un problème majeur. Sur 128 plaintes<br />

reçues par les services du procureur général pour des<br />

faits commis à la suite de manifestations ayant eu lieu<br />

en avril 2009, seules 43 avaient effectivement donné<br />

lieu à des poursuites. Fin 2012, les tribunaux avaient en<br />

tout et pour tout condamné trois fonctionnaires de<br />

police, qui plus est à des peines avec sursis.<br />

Le Parlement a adopté en novembre un certain<br />

nombre de modifications du Code pénal et du Code<br />

de procédure pénale, permettant à la Moldavie<br />

d’avancer dans la voie d’un meilleur respect de son<br />

obligation de l’éradication de la torture. La peine<br />

maximum encourue pour actes de torture est passée<br />

de 10 à 15 ans d’emprisonnement, la prescription<br />

dans ces affaires a été abolie et la possibilité pour les<br />

personnes condamnées de bénéficier de mesures<br />

d’amnistie ou de sursis a été supprimée. La<br />

procédure a également été modifiée pour obliger la<br />

police à indiquer l’état de santé des personnes<br />

interpellées à leur arrivée sur le lieu de détention et à<br />

leur fournir un document écrit précisant les raisons<br />

de leur arrestation.<br />

n Le 8 mai, la Cour suprême a rejeté le recours<br />

introduit par Eugen Fedoruc, qui contestait la légitimité<br />

de son internement à l’hôpital psychiatrique de<br />

Chişinău. Sa détention dans cet établissement a été<br />

prolongée en juillet de six mois supplémentaires.<br />

Eugen Fedoruc avait été arrêté le 2 avril 2011, dans le<br />

cadre de l’enquête sur une série de meurtres. Détenu<br />

du 16 avril au 17 juin 2011 dans les locaux du<br />

commissariat général de police de Chişinău, il a affirmé<br />

avoir été torturé durant cette période. Selon son<br />

témoignage, on lui a attaché les mains et les pieds<br />

ensemble et on l’a suspendu ainsi, puis on lui a<br />

administré des décharges électriques afin de l’obliger à<br />

faire des « aveux ». Eugen Fedoruc a ensuite été<br />

transféré à l’hôpital psychiatrique de Chişinău, pour<br />

une évaluation qui devait au départ durer 10 jours. Il y a<br />

été détenu jusqu’en décembre. Eugen Fedoruc avait<br />

été traité auparavant dans cet hôpital pour<br />

schizophrénie, mais sans jamais y séjourner. Son<br />

médecin traitant a indiqué en juin 2012 qu’Eugen<br />

Fedoruc était calme et ne représentait pas une menace<br />

pour la société, et qu’il n’existait donc aucune raison<br />

pour qu’il reste interné. Les allégations de torture n’ont<br />

donné lieu à aucune enquête.<br />

Châtiments cruels, inhumains ou<br />

dégradants<br />

Le Parlement a adopté le 24 mai une loi rendant<br />

obligatoire la castration chimique pour les personnes<br />

reconnues coupables d’abus sexuels sur mineurs<br />

commis avec violences. Le président de la<br />

République avait pourtant mis son veto à une telle<br />

mesure au mois d’avril.<br />

Discrimination<br />

Le Parlement a adopté en mai une Loi sur l’égalité,<br />

qui devait entrer en vigueur le 1er janvier <strong>2013</strong>. Ses<br />

dispositions n’étaient cependant pas conformes aux<br />

normes internationales, dans la mesure où elle ne<br />

mentionnait pas l’orientation sexuelle, l’identité de<br />

genre et l’état de santé dans la liste des motifs de<br />

discrimination prohibés. Un certain nombre de<br />

personnes et de groupes continuaient de faire l’objet<br />

de discriminations.<br />

n En février, une femme séropositive âgée de 48 ans,<br />

I. H., qui présentait une grave nécrose de la hanche<br />

(ostéonécrose), s’est vu refuser la pose d’une<br />

prothèse au motif qu’elle était porteuse du VIH. Le<br />

21 novembre 2011, le sous-directeur de l’hôpital de<br />

traumatologie et d’orthopédie de Chişinău lui avait<br />

annoncé que cette opération ne pouvait pas être<br />

pratiquée sur des patients séropositifs. L’Institut pour<br />

les droits humains, une ONG, et le représentant pour<br />

les droits humains du Programme des Nations unies<br />

pour le développement (PNUD) sont intervenus, en<br />

soulignant que des prothèses de hanche étaient<br />

régulièrement posées sur des patients porteurs du<br />

VIH un peu partout dans le monde, sans qu’on ait à<br />

déplorer de complications, dès l’instant où le système<br />

immunitaire de l’intéressé fonctionnait normalement<br />

au moment de l’intervention. L’hôpital a néanmoins<br />

refusé de réaliser l’opération.<br />

n En mars, alors que le Parlement s’apprêtait à<br />

adopter la Loi sur l’égalité, plusieurs instances locales à<br />

travers le pays ont pris des mesures discriminatoires<br />

contre différentes catégories de la population.<br />

Certaines, visant les personnes lesbiennes, gays,<br />

bisexuelles, transgenres ou intersexuées (LGBTI), ont<br />

ainsi interdit « la propagande agressive en faveur<br />

d’orientations sexuelles non classiques » ; d’autres se<br />

sont prononcées contre la présence de lieux de culte<br />

musulmans, au mépris des droits des fidèles de cette<br />

religion. Une seule instance locale a abrogé sa<br />

décision, sur intervention du Médiateur.<br />

206 Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong>

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