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Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

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M<br />

graves et répétées des droits humains commises dans<br />

le cadre d’opérations de lutte contre la criminalité ou<br />

perpétrées en collusion avec des bandes criminelles.<br />

Le gouvernement refusait systématiquement de<br />

reconnaître l’ampleur et la gravité des atteintes aux<br />

droits humains ou le manque de crédibilité des<br />

enquêtes officielles. L’impunité était généralisée et les<br />

victimes n’avaient pratiquement pas accès à des voies<br />

de recours.<br />

La Commission nationale des droits humains<br />

(CNDH) a recueilli 1 921 plaintes contre les forces<br />

armées et 802 contre la police fédérale. Elle a émis<br />

au cours de l’année 21 recommandations contre<br />

l’armée de terre et la marine et neuf contre la police<br />

fédérale. Aucune information n’était disponible<br />

concernant des policiers qui auraient fait l’objet de<br />

poursuites débouchant sur des condamnations pour<br />

violation des droits humains. Seuls huit membres des<br />

forces armées ont été condamnés par des juridictions<br />

militaires au cours de l’année.<br />

Détention arbitraire, torture et autres<br />

mauvais traitements<br />

La détention arbitraire, la torture et les mauvais<br />

traitements étaient couramment utilisés pour obtenir<br />

des suspects des informations et des « aveux » lors<br />

des interrogatoires. La CNDH a indiqué avoir reçu au<br />

cours de l’année 1 662 plaintes pour torture et<br />

mauvais traitements. Aucune condamnation pour<br />

actes de torture n’a été signalée.<br />

Les procureurs fédéraux et ceux des États<br />

continuaient de recourir régulièrement à l’arraigo, une<br />

forme de détention provisoire avant inculpation qui<br />

permettait de détenir des suspects jusqu’à 80 jours<br />

en attendant les résultats de l’enquête. L’arraigo<br />

portait gravement atteinte aux droits des détenus,<br />

dont l’accès à un avocat, à leur famille et à un<br />

médecin était fortement restreint, ce qui créait un<br />

environnement dans lequel les plaintes pour torture et<br />

mauvais traitements étaient monnaie courante. Le<br />

Comité contre la torture [ONU] a recommandé, en<br />

novembre, l’abolition de cette forme de détention.<br />

Toutefois, seuls les États du Chiapas, d’Oaxaca et du<br />

Yucatán ont cessé d’y recourir.<br />

n Le 18 janvier, trois frères – Juan Antonio, Jesús Iván<br />

et Luis Adrián Figueroa Gómez, ce dernier âgé de<br />

14 ans – ont été interpellés par la police judiciaire à<br />

Ciudad Juárez, dans l’État de Chihuahua. Ils auraient<br />

été battus, menacés et soumis à des décharges<br />

électriques. Leurs tortionnaires cherchaient à les<br />

contraindre à avouer qu’ils extorquaient de l’argent à<br />

des entreprises locales. Leurs déclarations ont été<br />

filmées et versées au dossier à titre de preuve.<br />

Toutefois, les autorités n’ont pas tenu compte des<br />

traces de torture que présentaient les trois hommes lors<br />

de leur placement en détention. Ils ont déposé une<br />

plainte pour torture. À la connaissance d’Amnesty<br />

<strong>International</strong>, aucune enquête n’avait été menée sur<br />

leurs allégations à la fin de l’année.<br />

n Le 1 er décembre, 97 personnes ont été arrêtées à la<br />

suite de manifestations violentes à Mexico contre<br />

l’investiture du nouveau président. La majorité des<br />

personnes interpellées ont été libérées au cours des<br />

jours suivants. La Commission des droits humains du<br />

district fédéral a recensé des cas de détention<br />

arbitraire, de torture et de mauvais traitements. Les<br />

14 personnes qui avaient été maintenues en détention<br />

ont été remises en liberté sous caution le 27 décembre.<br />

On ne disposait d’aucune information à propos de<br />

l’enquête sur les atteintes aux droits fondamentaux qui<br />

auraient été commises par la police.<br />

Utilisation excessive de la force et<br />

exécutions extrajudiciaires<br />

La CNDH a recensé 25 cas d’homicide de personnes<br />

non impliquées lors d’affrontements armés entre<br />

bandes criminelles et forces de sécurité. L’absence<br />

d’enquêtes sérieuses pour la grande majorité des<br />

homicides empêchait l’identification d’un grand<br />

nombre de victimes ainsi que la clarification des<br />

circonstances de leur mort et la comparution devant<br />

la justice des responsables présumés.<br />

n Le 3 février, Carmen Puerta Carrillo, un indigène, a<br />

été tué par balle alors qu’il circulait en voiture à<br />

proximité d’une base militaire dans le village de<br />

Baborigame, dans la municipalité de Guadalupe y<br />

Calvo (État de Chihuahua). Selon des témoins<br />

oculaires, les soldats ont ouvert le feu sans<br />

avertissement ni provocation. Des militaires auraient<br />

enjoint les proches de cet homme de ne pas porter<br />

plainte.<br />

n La CNDH a publié en mars un rapport accablant sur<br />

l’homicide de deux enseignants en formation à l’école<br />

normale rurale d’Ayotzinapa, dans l’État de Guerrero,<br />

commis pendant les manifestations de<br />

décembre 2011, ainsi que sur les actes de torture et les<br />

mauvais traitements infligés à d’autres étudiants. Le<br />

rapport mettait en cause des fonctionnaires fédéraux et<br />

202 Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong>

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