21.10.2013 Views

Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

MADAGASCAR<br />

RÉPUBLIQUE DE MADAGASCAR<br />

Chef de l’État : Andry Nirina Rajoelina<br />

Chef du gouvernement : Jean Omer Beriziky<br />

De graves violations des droits humains – dont des<br />

centaines d’homicides illégaux commis par les<br />

forces de sécurité, ainsi que des arrestations et des<br />

détentions illégales – ont continué d’être perpétrées<br />

dans une impunité quasi totale. Des dirigeants<br />

politiques, des journalistes, des pasteurs, des<br />

avocats, ainsi que d’autres personnes ayant critiqué<br />

les autorités ont été victimes d’actes d’intimidation.<br />

Certaines ont été incarcérées à l’issue de procès non<br />

conformes aux normes d’équité.<br />

Contexte<br />

La situation politique et sociale restait tendue et les<br />

conditions de sécurité demeuraient très précaires<br />

dans certaines régions, en particulier dans le sud du<br />

pays. Des dispositions importantes de la Feuille de<br />

route pour la sortie de crise à Madagascar, signée en<br />

septembre 2011 par une majorité d’acteurs politiques<br />

malgaches sous l’égide de la Communauté de<br />

développement de l’Afrique australe, n’ont pas été<br />

mises en œuvre. C’était notamment le cas des<br />

dispositions concernant l’abandon des procédures<br />

judiciaires motivées par des considérations politiques,<br />

la protection et la promotion des droits humains et le<br />

respect des libertés fondamentales, ainsi que le<br />

retour au pays des exilés politiques. Des membres de<br />

la communauté internationale et le gouvernement<br />

malgache ont confirmé que l’élection présidentielle se<br />

déroulerait en mai <strong>2013</strong>. À la mi-avril 2012, une loi<br />

d’amnistie couvrant la période du 1er janvier 2002 au<br />

31 décembre 2009 a été adoptée par les deux<br />

chambres du Parlement.<br />

En septembre, Madagascar a signé le Deuxième<br />

Protocole facultatif se rapportant au PIDCP, qui vise à<br />

abolir la peine de mort, et le Protocole facultatif à la<br />

Convention relative aux droits de l’enfant [ONU].<br />

À la suite d’un communiqué de presse publié par<br />

Amnesty <strong>International</strong> le 20 novembre, dans lequel<br />

l’organisation dénonçait les graves atteintes aux droits<br />

humains commises par les forces de sécurité dans le<br />

sud du pays et demandait l’ouverture d’une enquête<br />

indépendante, le Premier ministre a décidé<br />

Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong><br />

l’instauration d’une commission d’enquête, pilotée<br />

par les Nations unies. Les travaux préparatoires de<br />

l’enquête se poursuivaient à la fin de l’année.<br />

Homicides illégaux<br />

De nombreux civils ont été tués par des agents de<br />

l’État pour des vols de bétail. Des centaines de<br />

personnes sont restées sans protection lors de<br />

violences intercommunautaires et de massacres, en<br />

particulier dans la région de l’Anosy (sud du pays).<br />

D’après des témoignages recueillis par Amnesty<br />

<strong>International</strong>, des personnes se trouvant dans<br />

l’incapacité de fuir leur domicile ont été brûlées vives<br />

quand les forces de sécurité ont incendié des villages<br />

sans aucun discernement dans le cadre de<br />

l’opération militaire Tandroka, lancée en septembre.<br />

n En septembre, les unités impliquées dans cette<br />

opération auraient tué au moins 11 personnes, dont<br />

une fillette âgée de six ans, et brûlé 95 maisons dans la<br />

commune d’Elonty. Des récoltes ont été réduites à<br />

néant et au moins une école a été rasée pendant ces<br />

attaques. Des représentants des autorités ont affirmé<br />

que seules des exploitations cultivant du cannabis<br />

avaient été détruites par les forces publiques.<br />

n Les forces de sécurité ont exécuté sommairement des<br />

voleurs de bétail (dahalos) présumés, dont une<br />

personne souffrant de handicap physique, dans le<br />

village de Numbi, en septembre. Dans la commune de<br />

Mahaly, les parents et l’épouse d’un suspect bien connu<br />

ont été victimes de ce type d’exécution en octobre.<br />

n Au moins 250 personnes ont été tuées cette année<br />

aux alentours de la ville de Fort-Dauphin, dans le sud<br />

du pays, dans le cadre de ce que les autorités ont décrit<br />

comme des affrontements entre communautés<br />

déclenchés par des vols de bétail. Amnesty<br />

<strong>International</strong> craignait que ce chiffre ne soit bien en<br />

deçà de la réalité. Des témoins ont expliqué que les<br />

autorités avaient été informées de l’imminence d’une<br />

attaque contre un village par des personnes vivant à<br />

proximité ; elles n’ont pris aucune mesure, et au moins<br />

86 personnes ont été tuées à coups de machette.<br />

Impunité<br />

Des agents des forces de sécurité et des membres de<br />

groupes armés responsables de graves violations des<br />

droits humains, dont des homicides illégaux, ont<br />

continué d’agir dans l’impunité.<br />

n La plainte déposée à la suite de la mort de Michel<br />

Rahavana, substitut du procureur à Toliara, faisait<br />

187<br />

M

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!