21.10.2013 Views

Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

K<br />

Bien que les arrestations visant essentiellement les<br />

Ouzbeks semblent être devenues moins fréquentes<br />

en 2012, un certain nombre d’informations<br />

indiquaient toujours que de graves violations des<br />

droits humains ont cette année encore été commises<br />

à l’encontre de membres de cette communauté, dans<br />

le cadre des enquêtes en cours sur les violences de<br />

juin 2010 et leurs conséquences. Il était notamment<br />

question de torture et de mauvais traitements en<br />

détention, d’aveux sous la contrainte et de procès<br />

inéquitables. Dans son rapport de février, le<br />

rapporteur spécial sur la torture s’est dit préoccupé<br />

de constater que de graves atteintes aux droits<br />

humains commises dans le cadre de ces enquêtes<br />

s’étaient poursuivies sans relâche au cours des<br />

derniers mois.<br />

Procès inéquitables<br />

Le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture<br />

a expliqué avoir reçu des témoignages selon lesquels,<br />

lors de procès de personnes accusées d’implication<br />

dans les violences de juin 2010, les juges et les<br />

procureurs avaient à plusieurs reprises omis de<br />

donner suite aux allégations de torture ou de mauvais<br />

traitements formulées par des prévenus ou leurs<br />

avocats. Il a cité notamment la décision de la Cour<br />

suprême en date du 20 décembre 2011 de rejeter le<br />

recours d’Azimjan Askarov et de confirmer sa<br />

condamnation à l’emprisonnement à vie comme un<br />

exemple de passivité de la plus haute instance<br />

judiciaire du pays face à des allégations de torture et<br />

de mauvais traitements. Le gouvernement kirghize a<br />

accusé le rapporteur spécial d’avoir un jugement<br />

partial, affirmant que les services du procureur<br />

général avaient mené une enquête approfondie sur<br />

toutes les allégations de torture et d’aveux forcés dans<br />

l’affaire concernant Azimjan Askarov et ses coaccusés,<br />

et qu’ils n’avaient trouvé aucun élément<br />

permettant d’étayer ces affirmations.<br />

n Azimjan Askarov, un défenseur des droits humains<br />

en vue, était toujours détenu à l’isolement à la fin de<br />

l’année. Il était considéré comme prisonnier d’opinion.<br />

Selon un rapport publié en octobre par l’organisation<br />

Physicians for Human Rights, son état de santé s’était<br />

sensiblement dégradé (et notamment sa vue, son<br />

système nerveux et son système respiratoire), sans<br />

qu’il reçoive pour autant les soins médicaux<br />

nécessaires, ce qui constituait une forme de mauvais<br />

traitement. Des experts de Physicians for Human<br />

Rights qui ont examiné Azimjan Askarov en janvier ont<br />

estimé qu’il présentait des signes cliniques<br />

caractéristiques d’une lésion cérébrale, séquelle<br />

d’actes de torture. Son avocat a déposé en novembre<br />

une plainte auprès du Comité des droits de l’homme<br />

[ONU].<br />

Impunité<br />

En dépit d’un certain nombre d’initiatives prises au<br />

cours des deux dernières années par les autorités<br />

(qui avaient d’ailleurs rencontré une forte opposition<br />

interne), les violences qui ont éclaté en juin 2010 et<br />

par la suite à Och et à Djalal-Abad n’avaient toujours<br />

pas fait l’objet d’enquêtes équitables et sérieuses, et<br />

des milliers de victimes de crimes et de graves<br />

violations des droits humains, dont des crimes contre<br />

l’humanité, n’avaient toujours pas obtenu justice à la<br />

fin de 2012.<br />

Le procureur de la ville d’Och a déclaré en avril<br />

que, sur 105 affaires jugées dans le cadre de ces<br />

événements, seules deux s’étaient soldées par des<br />

acquittements. Une seule de ces affaires concernait<br />

un membre de la communauté ouzbèke, Farroukh<br />

Gapirov, le fils du défenseur des droits humains<br />

Ravshan Gapirov. Il a été remis en liberté après que la<br />

cour d’appel eut conclu que sa condamnation en<br />

première instance était fondée sur des « aveux »<br />

obtenus sous la torture. Aucune enquête judiciaire<br />

n’a cependant été ouverte contre les policiers<br />

accusés de l’avoir torturé.<br />

Par opposition, les premiers (et manifestement, à la<br />

fin de l’année, les seuls) Kirghizes condamnés pour le<br />

meurtre de membres de la communauté ouzbèke en<br />

juin 2010 ont vu leur sentence annulée.<br />

n Le tribunal régional de Djalal-Abad a annulé en mai<br />

les condamnations de quatre membres de la<br />

communauté kirghize accusés du meurtre de deux<br />

Ouzbeks, lors des troubles de juin 2010. Deux d’entre<br />

eux avaient été condamnés en novembre 2010 à 20 et<br />

25 années d’emprisonnement, respectivement. Ils<br />

avaient tous les deux affirmé avoir été torturés<br />

pendant leur détention. Les deux autres avaient été<br />

condamnés à des peines de trois ans<br />

d’emprisonnement avec sursis. La première cour<br />

d’appel a annulé les condamnations des quatre<br />

hommes, a renvoyé l’affaire pour un complément<br />

d’information et a fait libérer les accusés sous caution.<br />

Trois ont finalement été acquittés. Le quatrième, celui<br />

qui avait été condamné à 25 ans d’emprisonnement<br />

170 Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong>

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!