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Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

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encontrer la police pour évoquer cette manifestation,<br />

ont été arrêtés arbitrairement et détenus au secret<br />

pendant toute une nuit au poste de police de Pangani,<br />

où ils ont également été frappés. Ils ont été inculpés<br />

d’incitation à la violence, de troubles à l’ordre public et<br />

d’avoir empêché un agent de l’État d’exercer ses<br />

fonctions. L’affaire se poursuivait à la fin de l’année.<br />

En novembre et en décembre, à la suite d’attaques<br />

à la grenade ou avec d’autres explosifs, plusieurs<br />

centaines de Somaliens ont été détenus de façon<br />

arbitraire ou discriminatoire par la police et d’autres<br />

forces de sécurité, en particulier dans le secteur<br />

d’Eastleigh, à Nairobi. Ces attaques ont été attribuées<br />

à Al Shabab, groupe armé islamiste qui opère en<br />

Somalie mais qui aurait mené quelques opérations au<br />

Kenya. Cependant, il existait aussi au Kenya une forte<br />

discrimination à l’égard des Somaliens, ceux-ci étant<br />

perçus comme un poids pour le pays, qui hébergeait<br />

déjà un grand nombre de réfugiés de cette nationalité<br />

(voir Réfugiés et demandeurs d’asile). En décembre,<br />

sur une période de trois jours, jusqu’à 300 personnes<br />

auraient été interpellées, dont des réfugiés et des<br />

demandeurs d’asile somaliens ainsi que des Kényans<br />

d’origine somalienne. La plupart ont par la suite été<br />

remises en liberté sans avoir été inculpées. Elles ont<br />

été nombreuses cependant à affirmer que les forces<br />

de sécurité les avaient maltraitées lors de l’arrestation<br />

ou en détention, et leur avaient extorqué de l’argent<br />

ou avaient tenté de le faire. Cette vague d’arrestations<br />

et l’absence de toute inculpation faisaient craindre<br />

que la réaction des autorités n’ait été motivée par des<br />

considérations discriminatoires à l’égard des<br />

Somaliens.<br />

n En octobre, Shem Kwega, représentant politique du<br />

Mouvement démocratique orange (ODM), a été tué par<br />

des inconnus à Kisumu. Sa mort a déclenché une<br />

manifestation qui a pris une tournure violente. Des<br />

pierres ont été lancées sur des policiers, qui ont riposté<br />

en tirant à balles réelles ; quatre personnes auraient été<br />

abattues. Plusieurs personnes sont également mortes<br />

dans l’incendie qui a ravagé le local où elles avaient<br />

trouvé refuge. D’après des témoins, le feu s’est déclaré<br />

lorsque des policiers ont tiré des gaz lacrymogènes<br />

dans le local.<br />

Violences intercommunautaires<br />

Le conflit opposant les ethnies pokomo et orma sur<br />

des questions d’eau et de pâturages s’est aggravé<br />

dans le comté de Tana River. À la fin de l’année, on<br />

Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong><br />

estimait que les affrontements survenus dans le cadre<br />

de ce conflit avaient fait quelque 200 morts et<br />

entraîné le déplacement de 30 000 personnes<br />

environ.<br />

Malgré le déploiement de plus de 2 000 policiers<br />

dans le delta du Tana en septembre, de nouveaux<br />

affrontements ont eu lieu, ce qui a suscité de<br />

sérieuses craintes quant à la réaction des forces de<br />

sécurité et à leur capacité à défendre les droits<br />

humains de la population de cette région. Des<br />

habitants ont soutenu qu’ils avaient tenté à plusieurs<br />

reprises, avant le mois d’août, de faire part à la police<br />

et aux forces de sécurité de leurs inquiétudes au sujet<br />

de la dégradation de la situation, mais leurs craintes<br />

n’avaient pas été prises au sérieux.<br />

Les autorités kényanes ont créé une commission<br />

chargée d’enquêter sur ces homicides et sur la<br />

réaction inappropriée dont était accusée la police,<br />

mais celle-ci n’avait pas encore communiqué<br />

d’informations à la fin de l’année.<br />

Justice internationale<br />

En janvier, la Chambre préliminaire II de la Cour<br />

pénale internationale (CPI) a décidé de renvoyer en<br />

jugement William Ruto, Joshua arap Sang, Uhuru<br />

Kenyatta et Francis Muthaura, accusés de crimes<br />

contre l’humanité qui auraient été commis pendant<br />

les violences postélectorales de 2007-2008 au Kenya.<br />

Uhuru Kenyatta, vice-Premier ministre, et William<br />

Ruto, ancien ministre, avaient déclaré qu’ils se<br />

présenteraient aux élections de <strong>2013</strong>. Le<br />

gouvernement kényan a, selon toute apparence, tenté<br />

de mettre en cause la compétence de la CPI sur ces<br />

quatre affaires. L’Assemblée législative de l’Afrique de<br />

l’Est a adopté en avril une résolution engageant le<br />

Conseil des ministres de la Communauté d’Afrique de<br />

l’Est à demander le transfert de ces affaires à la Cour<br />

de justice de l’Afrique de l’Est. Cette dernière n’est<br />

toutefois pas compétente pour connaître des crimes<br />

de droit international. La CPI a annoncé en juillet que<br />

les procès s’ouvriraient en avril <strong>2013</strong>.<br />

Réfugiés et demandeurs d’asile<br />

À la fin de l’année, le Kenya comptait plus de<br />

600 000 réfugiés et demandeurs d’asile, qui venaient<br />

de Somalie dans leur immense majorité. Ils vivaient<br />

pour la plupart dans les camps de Dadaab.<br />

L’enregistrement des nouveaux arrivants à Dadaab<br />

demeurait suspendu, tout comme le transport des<br />

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