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Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

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I<br />

arrêtés vers la fin mars ou début avril à Ramadi et à<br />

Fallouja. Selon certaines informations, ils ont été<br />

torturés pendant leur détention au secret (qui a duré<br />

plusieurs semaines) aux mains de la Direction de la<br />

lutte contre la criminalité à Ramadi. Leurs « aveux » ont<br />

ensuite été diffusés sur une chaîne de télévision locale.<br />

Lors de leur procès, ils ont déclaré au tribunal pénal<br />

d’Anbar qu’on les avait contraints par la torture à<br />

« avouer » une complicité de meurtre. Des<br />

témoignages de leurs codétenus ont confirmé leurs<br />

allégations de torture. L’examen médical de l’un des<br />

accusés a révélé des traces de brûlures et des lésions<br />

pouvant résulter d’actes de torture. Ces quatre<br />

hommes ont néanmoins été condamnés à mort le<br />

3 décembre. À la connaissance d’Amnesty<br />

<strong>International</strong>, aucune enquête indépendante n’a été<br />

menée sur leurs allégations de torture.<br />

Morts en détention<br />

Plusieurs personnes sont mortes en détention dans<br />

des circonstances donnant à penser qu’elles avaient<br />

succombé des suites, directes ou indirectes, d’actes<br />

de torture ou d’autres formes de mauvais traitements.<br />

n Amer Sarbut Zaidan al Battawi, ancien garde du<br />

corps du vice-président Tareq al Hachemi, est mort en<br />

détention en mars. Sa famille a affirmé que son corps<br />

présentait des traces de torture. Les autorités ont<br />

démenti et annoncé des investigations<br />

complémentaires.<br />

n Samir Naji Awda al Bilawi et son fils de 13 ans,<br />

Mundhir, ont été interpellés en septembre par les<br />

forces de sécurité à un poste de contrôle de véhicules à<br />

Ramadi. Trois jours plus tard, la famille de ce<br />

pharmacien a appris qu’il était mort en détention. Des<br />

photos qu’elle a communiquées aux médias irakiens<br />

montraient des blessures à la tête et aux deux mains.<br />

Après sa remise en liberté, Mundhir a expliqué que son<br />

père et lui avaient été agressés dans un poste de police,<br />

puis conduits à la Direction de la lutte contre la<br />

criminalité à Ramadi, où ils avaient été torturés,<br />

notamment au moyen de décharges électriques.<br />

L’enfant a ajouté qu’on lui avait ordonné de dire à un<br />

juge d’instruction que son père avait des liens avec une<br />

organisation terroriste. Les avocats représentant la<br />

famille de Samir Naji Awda al Bilawi ont pu lire un<br />

rapport d’autopsie officiel – qu’ils n’ont pas été<br />

autorisés à copier – qui concluait, ont-ils affirmé, que la<br />

mort de cet homme avait été causée par des actes de<br />

torture, et notamment des décharges électriques. À la<br />

connaissance d’Amnesty <strong>International</strong>, aucune<br />

mesure n’avait été prise à la fin de l’année contre les<br />

responsables présumés.<br />

Lutte contre le terrorisme et sécurité<br />

Des centaines de personnes accusées d’infractions<br />

liées au terrorisme ont été arrêtées et placées en<br />

détention pour leur participation présumée à des<br />

attentats à l’explosif et autres attaques contre des<br />

membres des forces de sécurité et des civils.<br />

Beaucoup de ces prisonniers se sont plaints d’avoir<br />

été torturés ou maltraités pendant leur détention<br />

provisoire et ont été condamnés à l’issue de procès<br />

inéquitables. Dans certains cas, les autorités ont<br />

permis à des chaînes de télévision locales de montrer<br />

des détenus faisant des déclarations où ils<br />

s’accusaient eux-mêmes avant de comparaître en<br />

justice, ce qui compromettait gravement leur droit à<br />

un procès équitable. Certains ont été condamnés à<br />

mort par la suite. Le ministère de l’Intérieur a exhibé<br />

des détenus lors de conférences de presse au cours<br />

desquelles ils ont fait des « aveux ». Il diffusait aussi<br />

régulièrement les « aveux » de détenus sur sa chaîne<br />

YouTube.<br />

n À la fin de mai, le ministère de l’Intérieur a exhibé<br />

lors d’une conférence de presse au moins 16 détenus<br />

accusés d’appartenance à un groupe armé lié à<br />

Al Qaïda. Il a remis à des chaînes de télévision des<br />

enregistrements dans lesquels certains s’accusaient<br />

eux-mêmes. Au cours de la conférence de presse, l’un<br />

des détenus, Laith Mustafa al Dulaimi, membre du<br />

Conseil provincial de Bagdad, a protesté en criant que<br />

lui-même et d’autres prisonniers avaient été maltraités.<br />

n Ramzi Shihab Ahmad, un homme de 70 ans<br />

détenant la double nationalité irakienne et britannique,<br />

a été condamné à 15 ans d’emprisonnement le 20 juin<br />

par le tribunal pénal de Resafa pour avoir contribué au<br />

financement de groupes terroristes et avoir promulgué<br />

des fatwas (avis juridique religieux). Le tribunal a<br />

retenu comme preuves à charge les « aveux » qu’il avait<br />

faits en détention, alors qu’il y avait tout lieu de penser<br />

qu’ils avaient été obtenus sous la torture.<br />

Peine de mort<br />

Comme les années précédentes, un très grand<br />

nombre de personnes – sans doute plusieurs<br />

centaines – ont été condamnées à mort, ce qui a<br />

fortement accru le nombre de prisonniers sous le<br />

coup d’une sentence capitale. La plupart de ces<br />

condamnés avaient été déclarés coupables<br />

142 Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong>

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