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Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

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Les gouvernements<br />

devraient tirer les<br />

enseignements de<br />

l’expérience des<br />

populations indigènes<br />

afin de repenser<br />

leur rapport aux<br />

ressources naturelles.<br />

leurs forces de sécurité s’en prennent à leur propre population – à moins qu’ils n’aient<br />

quelque chose à y gagner – est inacceptable. Qu’il s’agisse du génocide de 1994 au<br />

Rwanda, du regroupement en 2009 de Tamouls dans la zone dite « protégée » du<br />

nord du Sri Lanka où plusieurs dizaines de milliers de civils ont perdu la vie, de la<br />

privation de nourriture que subissent actuellement les Nord-Coréens ou du conflit<br />

syrien, la passivité au nom du respect de la souveraineté des États est inexcusable.<br />

Au fond, les États sont responsables du respect des droits des personnes qui vivent<br />

sur leur territoire. Cependant, quiconque croit à la justice et aux droits humains ne<br />

peut défendre l’idée que la souveraineté est actuellement au service de ces concepts.<br />

Bien au contraire.<br />

Le moment est venu de remettre en cause cette association calamiteuse du principe<br />

de souveraineté absolue revendiqué par les États et de la priorité qu’ils accordent à la<br />

sécurité nationale plutôt qu’aux droits fondamentaux et à la sécurité de la personne<br />

humaine. Ne cherchons plus d’excuses. Le temps est venu pour la communauté internationale<br />

de passer la vitesse supérieure et de redéfinir l’obligation qui est la sienne de<br />

protéger les citoyens du monde entier.<br />

Nos pays sont tenus de respecter, de protéger et de concrétiser nos droits. Ils sont<br />

nombreux à ne pas tenir leurs engagements ou, au mieux, à ne les tenir que ponctuellement.<br />

En dépit de toutes les victoires remportées par le mouvement de défense<br />

des droits humains au cours des dernières décennies – de la libération de prisonniers<br />

d’opinion à l’interdiction mondiale de la torture en passant par la création de la Cour<br />

pénale internationale –, cette conception erronée de la souveraineté signifie que des<br />

milliards de personnes sont toujours laissées pour compte.<br />

Les gardiens de la terre et les exploiteurs<br />

L’un des exemples les plus criants de cette injustice est le traitement qui est réservé<br />

depuis plusieurs décennies aux peuples autochtones. Où qu’ils vivent sur la planète,<br />

ils partagent une même valeur : l’opposition à la notion de « propriété » foncière.<br />

Les peuples indigènes se revendiquent plutôt traditionnellement comme les gardiens<br />

des terres qu’ils occupent. Ils ont cependant payé très cher ce rejet du concept de<br />

« propriété », car leurs terres se sont très souvent révélées riches en ressources naturelles.<br />

Et les gouvernements, censés protéger les droits de ces populations, s’emparent<br />

de ces terres au nom de l’« État souverain », puis les vendent, les donnent à<br />

bail ou autorisent leur pillage par des tiers.<br />

Au lieu de respecter les peuples qui se voient comme les gardiens de leurs terres<br />

et des ressources qu’elles recèlent, États et entreprises s’installent sur ces territoires,<br />

déplacent de force leurs habitants et s’arrogent la propriété des terres ou les droits<br />

d’exploitation des ressources naturelles.<br />

Au Paraguay, 2012 n’a pas été différente des 20 dernières années pour les<br />

Sawhoyamaxas, déplacés de leur territoire malgré un arrêt de la Cour interaméricaine<br />

des droits de l’homme qui a reconnu en 2006 leur droit sur leurs terres ancestrales.<br />

Plus au nord, plusieurs dizaines de communautés des Premières nations du<br />

Canada ont continué de s’opposer au projet de construction d’un pipeline reliant les<br />

sables bitumineux de l’Alberta à la côte de la Colombie-Britannique et passant par<br />

leurs terres ancestrales.<br />

Alors que les gouvernements devraient tirer les enseignements de l’expérience des<br />

populations indigènes afin de repenser leur rapport aux ressources naturelles, ces<br />

populations se retrouvent assiégées dans le monde entier.<br />

XIV Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong>

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