21.10.2013 Views

Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

H<br />

janvier 2010 vivaient toujours dans des camps de<br />

fortune à la fin de 2012. Le gouvernement, assisté<br />

par l’Organisation internationale pour les migrations et<br />

ses partenaires, a poursuivi les programmes de retour<br />

et de réinstallation des personnes déplacées vivant<br />

dans les camps les plus exposés aux risques naturels.<br />

En 2012, environ 134 000 familles ont reçu une aide<br />

à la réinstallation hors des camps (allocation logement<br />

ou offre d’hébergement temporaire).<br />

Les conditions de vie dans les camps restaient<br />

extrêmement difficiles. Les conditions sanitaires se<br />

sont améliorées dans certains d’entre eux, mais les<br />

problèmes de qualité de l’eau demeuraient, ce qui a<br />

entraîné une nouvelle hausse du nombre de cas de<br />

choléra déclarés pendant la saison des pluies et des<br />

ouragans (avril à novembre).<br />

Droits en matière de logement<br />

– expulsions forcées<br />

Les expulsions forcées de personnes déplacées se<br />

sont poursuivies à Port-au-Prince et dans d’autres<br />

lieux touchés par le tremblement de terre. Des milliers<br />

d’hommes, de femmes et d’enfants se sont retrouvés<br />

une nouvelle fois sans abri après la destruction de<br />

leur hébergement de fortune lors de ces opérations,<br />

menées sans que les procédures légales soient<br />

respectées, notamment sans consultation ni<br />

notification préalables des habitants. Les personnes<br />

évincées de chez elles ne se sont pas vu proposer de<br />

solution de relogement. Des actes de contrainte, de<br />

harcèlement et de violence ont marqué ces<br />

expulsions.<br />

Les évacuations ont contribué à la baisse générale<br />

du nombre de personnes vivant dans des structures<br />

de fortune ainsi qu’à la fermeture de nombreux<br />

camps. Entre janvier et juin, plus de 30 camps ont<br />

été fermés à la suite d’opérations d’expulsions<br />

forcées, qui ont touché plus de 2 140 personnes.<br />

Plus de 75 000 personnes vivaient sous la menace<br />

constante d’une expulsion.<br />

n En mai, des fonctionnaires municipaux<br />

accompagnés de membres armés de la Brigade de<br />

contrôle des rues et de la police nationale ont expulsé<br />

de force 131 familles vivant dans le camp Mozayik, à<br />

Port-au-Prince. Des habitants ont déclaré que les<br />

autorités avaient démoli leur maison et détruit leurs<br />

biens. Personne n’avait été au préalable informé en<br />

bonne et due forme de l’opération, et personne ne s’est<br />

vu proposer de solution de relogement.<br />

n En juillet, les autorités ont tenté d’expulser de force<br />

142 familles appartenant à une communauté établie<br />

dans les années 1980 dans le parc La Visite, une<br />

réserve naturelle du département du Sud-Est. Selon<br />

des témoins, 30 policiers et 20 civils armés se sont<br />

présentés pour procéder à l’expulsion. Des habitants<br />

ont lancé des pierres en direction des policiers lorsque<br />

ceux-ci ont commencé à démolir les maisons. Les<br />

forces de l’ordre ont alors ouvert le feu et tué quatre<br />

hommes. Les autorités ont démenti toute<br />

responsabilité. À la fin de l’année aucune enquête<br />

n’avait été menée sur les faits.<br />

Le gouvernement a présenté en avril un projet de<br />

politique nationale du logement, une première dans<br />

ce domaine. Amnesty <strong>International</strong> était préoccupée,<br />

entre autres, par l’absence d’une dimension des<br />

droits humains dans ce document, et par la non-prise<br />

en compte de la question des expulsions forcées.<br />

Violences faites aux femmes et aux filles<br />

Les femmes et les filles étaient toujours en butte à<br />

des violences liées au genre. Selon des informations<br />

diffusées par des organisations de défense des droits<br />

des femmes, les habitantes de camps de personnes<br />

déplacées restaient particulièrement vulnérables à ce<br />

type de violences ainsi qu’à l’exploitation sexuelle.<br />

Confrontées à la pauvreté, des femmes et des filles<br />

continuaient de recourir au commerce du sexe pour<br />

subvenir à leurs besoins. Quelques progrès ont été<br />

relevés dans l’attitude de la police et de la justice<br />

haïtiennes face aux violences liées au genre. Les<br />

femmes n’avaient toutefois guère de chance d’obtenir<br />

justice et réparation.<br />

Impunité<br />

Les auteurs de violations graves des droits humains<br />

– disparitions forcées, torture, viols et exécutions<br />

extrajudiciaires notamment – perpétrées au cours des<br />

40 dernières années continuaient d’échapper à la<br />

justice.<br />

En janvier, un juge d’instruction a prononcé un<br />

non-lieu sur les plaintes pour crimes contre<br />

l’humanité déposées contre Jean-Claude Duvalier par<br />

22 victimes. Il a estimé que l’ancien chef de l’État ne<br />

devait être jugé que pour des faits de corruption et de<br />

détournement de fonds publics. Il a indiqué dans son<br />

rapport que les tribunaux haïtiens n’étaient pas<br />

compétents pour enquêter sur des crimes contre<br />

l’humanité ni pour les juger, ce qui est contraire aux<br />

128 Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong>

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!