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Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

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Júnior, qui a manqué de très peu la majorité absolue.<br />

Un second tour a été planifié pour la fin du mois<br />

d’avril. Dix jours avant, l’armée a mené un coup<br />

d’État, prenant le contrôle de la capitale, Bissau, et<br />

arrêtant l’ancien Premier ministre et le président par<br />

intérim. Les deux hommes ont été détenus pendant<br />

deux semaines avant d’être relâchés et envoyés en<br />

exil.<br />

Des mesures répressives ont été appliquées pour<br />

étouffer toute critique à l’égard du commandement<br />

militaire autoproclamé qui s’était emparé du pouvoir.<br />

Toutes les manifestations ont été interdites et les<br />

soldats ont utilisé la force pour disperser des<br />

rassemblements spontanés pacifiques. L’armée a<br />

déclaré avoir agi en réaction à la présence dans le<br />

pays de militaires angolais, envoyés dans le cadre<br />

d’un accord bilatéral d’aide à la formation et à la<br />

réforme dans le secteur de la sécurité. Début mai, le<br />

commandement militaire et ses alliés civils ont conclu<br />

avec la Communauté économique des États de<br />

l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) un accord prévoyant<br />

une année de transition et le déploiement d’hommes<br />

de la CEDEAO à Bissau. Deux semaines plus tard, un<br />

président et un gouvernement de transition ont été<br />

nommés, qui n’ont pas été reconnus par la<br />

communauté internationale.<br />

En octobre, les autorités ont affirmé qu’un groupe<br />

de soldats et de civils avait attaqué une base militaire<br />

située en périphérie de Bissau, et que six membres<br />

de ce groupe avaient été tués. Elles ont accusé<br />

l’ancien Premier ministre d’être impliqué dans cette<br />

attaque. Des soldats ont commis de graves violations<br />

des droits humains alors qu’ils en recherchaient les<br />

auteurs présumés.<br />

Liberté d’expression – journalistes<br />

Les radios privées ont été fermées pendant le coup<br />

d’État militaire et elles sont restées absentes des<br />

ondes pendant deux jours. Elles ont été autorisées à<br />

reprendre l’antenne, mais en étant soumises à une<br />

censure stricte. Au moins une radio a décidé de ne<br />

pas reprendre ses activités. Des journalistes ont été<br />

empêchés de faire leur travail et ont fait l’objet de<br />

manœuvres de harcèlement et d’arrestations. Le<br />

correspondant de Radio Televisão Portuguesa, la<br />

société publique de radio et de télévision du Portugal,<br />

a été expulsé du pays en octobre parce qu’il avait<br />

diffusé des informations critiques à l’égard des<br />

autorités militaires et gouvernementales.<br />

Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong><br />

Homicides illégaux et exécutions<br />

extrajudiciaires<br />

Selon certaines sources, les six personnes (quatre<br />

civils et deux militaires) qui auraient été tuées lors de<br />

l’attaque visant une base militaire en octobre ont été<br />

exécutées de manière extrajudiciaire. À Bolama, dans<br />

l’archipel de Bijagós, des soldats auraient aussi<br />

exécuté de façon extrajudiciaire cinq personnes qu’ils<br />

accusaient d’être complices de Pansau Ntchama,<br />

l’instigateur présumé de l’attaque d’octobre. D’autres<br />

personnes ont été tuées illégalement en raison de<br />

leurs liens avec des responsables du gouvernement<br />

renversé.<br />

Luis Ocante da Silva, ami proche de l’ancien chef<br />

d’état-major des forces armées, José Zamora Induta,<br />

est mort des suites des coups que lui ont infligés des<br />

soldats. Le 6 novembre, plusieurs militaires sont<br />

venus le chercher à son domicile. Ils l’ont battu et<br />

emmené dans un lieu secret. Deux jours plus tard,<br />

des soldats ont apporté son corps à la morgue de<br />

l’hôpital central. La famille de Luis Ocante da Silva n’a<br />

été autorisée à voir que son visage, et elle n’a pas pu<br />

récupérer le corps pour lui donner des funérailles.<br />

Ces homicides, tout comme les autres violations<br />

des droits humains perpétrées par des militaires,<br />

n’ont fait l’objet d’aucune enquête. Les assassinats<br />

politiques commis en 2009 restaient également<br />

impunis.<br />

Torture et autres mauvais traitements<br />

Après le coup d’État du mois d’avril, des soldats à la<br />

recherche de représentants du gouvernement<br />

renversé ont frappé des proches, des amis et des<br />

employés de ces derniers, et ont saccagé leur<br />

maison. La plupart des ministres sont entrés dans la<br />

clandestinité et y sont restés pendant plusieurs mois.<br />

Un certain nombre ont fui la Guinée-Bissau. Des<br />

membres d’organisations de la société civile ont eux<br />

aussi été pris pour cible. Certains, dont plusieurs<br />

membres de la Ligue guinéenne de défense des<br />

droits humains, ont reçu des menaces de mort et se<br />

sont réfugiés dans des ambassades.<br />

Le lendemain de l’attaque d’octobre contre la base<br />

militaire, des soldats ont arrêté et frappé Iancuba<br />

Indjai, président du Parti de la solidarité et du travail<br />

(opposition), et porte-parole du Front national contre<br />

le coup d’État, qui rassemble des partis politiques et<br />

des groupes de la société civile opposés au coup<br />

d’État du mois d’avril. Iancuba Indjai a été abandonné<br />

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