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Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

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2011 et 2012 dans le but de « soutenir la<br />

révolution ». Le décret présidentiel ne prévoyait<br />

toutefois pas de faire rejuger de manière équitable les<br />

quelque 1 100 civils emprisonnés par des tribunaux<br />

militaires pour d’autres infractions pénales.<br />

Bien que l’état d’urgence ait expiré à la fin du mois<br />

de mai, des tribunaux instaurés par la législation<br />

d’exception continuaient de juger des personnes<br />

accusées d’infractions liées au terrorisme ou au<br />

mouvement de protestation, ainsi que des affaires de<br />

violences interconfessionnelles.<br />

n Le 4 mai, Mahmoud Mohamed Amin a été arrêté par<br />

des militaires en même temps qu’environ<br />

300 personnes qui protestaient contre le régime<br />

militaire dans le quartier d’Abbaseya, au Caire. Ils ont<br />

été déférés devant des procureurs militaires et<br />

poursuivis pour avoir « attaqué des soldats » et<br />

« troublé l’ordre public », entre autres infractions.<br />

Mahmoud Mohamed Amin et d’autres détenus ont<br />

entamé une grève de la faim le 20 mai pour protester<br />

contre leur renvoi devant des juridictions militaires.<br />

Mahmoud Mohamed Amin a été remis en liberté le<br />

19 juin dans l’attente de son procès. Les poursuites à<br />

son encontre ont été abandonnées à la faveur de<br />

l’amnistie générale décrétée en octobre.<br />

Utilisation excessive de la force<br />

Au début de l’année, les protestations visaient<br />

essentiellement le régime militaire. Après l’élection du<br />

président Morsi, des manifestations ont été<br />

organisées tant par ses partisans que par ses<br />

opposants. Les forces de sécurité se sont montrées<br />

très discrètes, tout particulièrement pendant les<br />

grandes manifestations sur la place Tahrir ; dans<br />

certains cas cependant, elles ont affronté les<br />

manifestants. Aucune réforme de la police n’a été<br />

mise en œuvre et les autorités ont eu recours à des<br />

méthodes qui rappelaient l’époque Moubarak, les<br />

forces de sécurité faisant un usage excessif de la<br />

force contre des manifestants. La police antiémeutes<br />

a eu recours à une force excessive et injustifiée,<br />

notamment en utilisant des armes à feu et des<br />

grenades lacrymogènes de fabrication américaine.<br />

n Entre le 2 et le 6 février, au Caire et à Suez, les forces<br />

de sécurité ont recouru à la force meurtrière sans<br />

donner d’avertissement pour disperser des<br />

manifestants, faisant 16 morts au total. Les<br />

manifestations ont eu lieu au lendemain de la mort<br />

d’environ 70 supporters du club de football d’Al Ahly,<br />

Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong><br />

tués par des hommes en civil au cours d’un match à<br />

Port Saïd, sous les yeux des forces de sécurité qui n’ont<br />

rien fait pour empêcher les violences.<br />

n Au moins 12 personnes ont été tuées entre le 28 avril<br />

et le 4 mai par des hommes en civil lors d’un sit-in<br />

organisé sur la place Abbaseya, au Caire, pour<br />

protester contre le déroulement de l’élection<br />

présidentielle. Les forces de sécurité ne sont pas<br />

intervenues, ce qui laissait à penser que ces hommes<br />

avaient agi sur ordre de l’armée ou avec son aval.<br />

n Le 20 novembre, Gaber Salah Gaber, un manifestant<br />

âgé de moins de 20 ans, aurait été abattu par les forces<br />

de sécurité non loin du ministère de l’Intérieur, au<br />

Caire.<br />

Impunité<br />

Avancée historique dans le cadre de la lutte contre<br />

l’impunité, l’ancien président Moubarak et l’ancien<br />

ministre de l’Intérieur, Habib el Adly, ont été jugés<br />

responsables en juin de la mort de manifestants et<br />

des blessures infligées à d’autres protestataires<br />

durant le soulèvement de 2011, et condamnés à la<br />

réclusion à perpétuité. Six hauts responsables des<br />

forces de sécurité ont toutefois été acquittés. Le<br />

parquet a fait valoir qu’il n’avait pas pu recueillir<br />

d’éléments de preuve, faute d’une coopération<br />

appropriée de la part des Renseignements généraux<br />

et du ministère de l’Intérieur.<br />

La plupart des policiers jugés pour le meurtre de<br />

manifestants lors du soulèvement de 2011 ont été<br />

acquittés. Les tribunaux ont généralement considéré<br />

que la police avait fait un usage justifié de la force<br />

meurtrière, ou que les preuves à charge n’étaient pas<br />

suffisantes. Des centaines de victimes et de proches<br />

de victimes du soulèvement attendaient toujours<br />

justice et vérité.<br />

En octobre, tous les accusés dans l’affaire dite de<br />

la « Bataille des chameaux », nom donné aux<br />

affrontements qui ont opposé en février 2011<br />

partisans et opposants du président Moubarak sur la<br />

place Tahrir, ont été acquittés. Des fonctionnaires du<br />

parquet ont laissé entendre par la suite que la<br />

procédure serait rouverte.<br />

Aucun militaire n’a été traduit en justice pour des<br />

homicides ou des actes de torture commis au cours<br />

des manifestations qui ont eu lieu dans la rue<br />

Mohamed Mahmoud et devant le siège du<br />

gouvernement en novembre et décembre 2011. Les<br />

juges d’instruction civils ont en revanche renvoyé des<br />

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