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Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

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E<br />

12 août qu’il avait annulé les nouveaux pouvoirs du<br />

CSFA, dont le chef, Mohamed Tantaoui, a été mis à la<br />

retraite. Cette décision intervenait à la suite de la mort<br />

de 16 soldats dans une attaque menée par un groupe<br />

armé dans la péninsule du Sinaï. Les autorités ont<br />

alors lancé une offensive sécuritaire dans la région.<br />

Le 22 novembre, le président Morsi a annoncé par<br />

décret que les tribunaux ne pouvaient pas contester<br />

ses décisions ni examiner les recours contre<br />

l’Assemblée constituante. Il a également promulgué<br />

une loi répressive pour « protéger la révolution »,<br />

remplacé le procureur général et demandé de<br />

nouvelles enquêtes et poursuites dans des affaires<br />

d’homicides de manifestants. L’Assemblée<br />

constituante a achevé le 30 novembre le projet de<br />

Constitution.<br />

Le décret présidentiel et le projet de Constitution<br />

ont déclenché des manifestations dans tout le pays et<br />

une grève des juges, ainsi que des violences entre<br />

partisans et opposants du président. Dix personnes<br />

au moins ont été tuées dans des affrontements les 5<br />

et 6 décembre devant le palais présidentiel, au Caire.<br />

Face aux troubles, le président Morsi a partiellement<br />

annulé son décret le 8 décembre. La nouvelle<br />

Constitution a été adoptée par référendum à la fin de<br />

décembre.<br />

Torture et autres mauvais traitements<br />

Aucune réforme législative ou politique en vue<br />

d’éliminer la torture n’a été mise en œuvre par le<br />

CSFA ou par le gouvernement du président Morsi.<br />

L’Assemblée du peuple (Parlement) a débattu d’un<br />

durcissement des peines pour les actes de torture,<br />

mais n’a pas adopté de texte en ce sens avant sa<br />

dissolution. Les forces de sécurité continuaient de<br />

recourir en toute impunité à la torture, entre autres<br />

formes de mauvais traitements. Une ONG a recensé<br />

88 cas de torture ou de mauvais traitements infligés<br />

par des policiers pendant les 100 premiers jours du<br />

mandat du président Morsi. Des manifestants<br />

interpellés par la police antiémeutes ou l’armée ont<br />

été passés à tabac et ont reçu des décharges<br />

électriques en détention, notamment dans la prison<br />

de Tora, au sud du Caire, où les détenus étaient<br />

entassés dans les cellules, n’avaient pas de<br />

vêtements appropriés et étaient privés de soins. Des<br />

manifestants se sont plaints d’avoir été enlevés et<br />

emmenés dans des lieux tenus secrets, où on leur<br />

aurait administré des décharges électriques et infligé<br />

des sévices sexuels pour les obliger à donner des<br />

informations sur leur participation aux manifestations.<br />

n George Ramzi Nakhla a été arrêté le 6 février au<br />

Caire. Il a déclaré que des membres de la police<br />

antiémeutes lui avaient attaché les bras et les jambes à<br />

l’arrière d’un de leurs véhicules blindés et l’avaient<br />

traîné lentement sur la route pendant que d’autres lui<br />

assénaient des coups de matraque. Il aurait de<br />

nouveau été battu au ministère de l’Intérieur, où on lui<br />

aurait administré des décharges électriques. Alors qu’il<br />

souffrait d’une fracture du bras, il n’a pas été soigné. Il<br />

a en outre été contraint de rester accroupi pendant<br />

plusieurs heures, en compagnie de 13 autres hommes.<br />

Il s’est plaint d’avoir été frappé à coups de câble<br />

électrique et d’avoir été insulté après son transfert à la<br />

prison de Tora. Il a été remis en liberté le 25 mars à<br />

l’issue d’une grève de la faim de trois jours.<br />

n Abdel Haleem Hnesh a été arrêté par des militaires<br />

le 4 mai au cours d’une manifestation dans le quartier<br />

d’Abbaseya, au Caire. Il a affirmé que les soldats<br />

l’avaient violemment frappé à l’aide de bâtons de deux<br />

mètres de long et de matraques électriques, puis<br />

l’avaient emmené, avec une quarantaine d’autres<br />

manifestants, à la caserne S28, au Caire. Présenté à<br />

des procureurs militaires, il a ensuite été transféré à la<br />

prison de Tora, où il a été battu à son arrivée à coups de<br />

tuyau d’arrosage et de bâton. Il a été libéré cinq jours<br />

plus tard.<br />

Procès inéquitables<br />

La nouvelle Constitution prévoyait que des civils<br />

pouvaient être renvoyés devant des tribunaux<br />

militaires et jugés selon une procédure par nature<br />

inéquitable. Le Parlement a adopté en avril des<br />

modifications du Code de justice militaire, privant le<br />

président de son pouvoir de déférer des civils devant<br />

une juridiction militaire. Il n’a toutefois pas modifié les<br />

articles qui donnent aux tribunaux militaires<br />

compétence pour juger des civils. Le président Morsi<br />

a nommé en juillet une commission chargée de<br />

réexaminer les cas de civils jugés par des tribunaux<br />

militaires, ainsi que ceux d’autres personnes<br />

détenues par le ministère de l’Intérieur et de<br />

« révolutionnaires » condamnés à des peines<br />

d’emprisonnement par des juridictions pénales<br />

ordinaires. Le chef de l’État a gracié, en juillet et en<br />

août, 700 personnes environ sur la recommandation<br />

de cette commission ; il a décrété en octobre une<br />

amnistie générale pour les infractions commises en<br />

86 Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong>

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