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Et oui, le numéro 2 de Karalalamag est enfin arrivé ! Le résultat de tous les mariages possibles et inimaginables.Ce mois-ci nous allons vous conter des histoires. Des histoires aussi diverses que variées qui témoignent d’un mois de février riche enévènements. Nous ferons un bond dans le temps, histoire d’en savoir un peu plus sur nous, sur vous ou tout simplement sur les autres avec ce mois-ci dédié à l’histoire des Noirs : le Black History Month. Un conte des temps modernes se dessinera par la suite de lui même, avec un récit court mais décrivant les bases d’un succès story bien de chez nous ; celui d’un homme parti de rien et qui a suconstruire un empire à Mayotte, PAPAJOE.

Et oui, le numéro 2 de Karalalamag est enfin arrivé ! Le résultat de tous les mariages possibles et inimaginables.Ce mois-ci nous allons vous conter des histoires. Des histoires aussi diverses que variées qui témoignent d’un mois de février riche enévènements. Nous ferons un bond dans le temps, histoire d’en savoir un peu plus sur nous, sur vous ou tout simplement sur les autres avec ce mois-ci dédié à l’histoire des Noirs : le Black History Month. Un conte des temps modernes se dessinera par la suite de lui même, avec un récit court mais décrivant les bases d’un succès story bien de chez nous ; celui d’un homme parti de rien et qui a suconstruire un empire à Mayotte, PAPAJOE.

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Edito OURS<br />

« Approchez, approchez, plus près, plus près.....<br />

Oups trop près ».<br />

Et oui, le numéro 2 de Karalalamag est enfin arrivé !<br />

Le résultat de tous les mariages possibles et<br />

inimaginables.<br />

Ce mois-ci nous allons vous conter des histoires.<br />

Des histoires aussi diverses que variées qui<br />

témoignent d’un mois de février riche en<br />

évènements.<br />

Nous ferons un bond dans le temps, histoire d’en<br />

savoir un peu plus sur nous, sur vous ou tout<br />

simplement sur les autres avec ce mois-ci dédié à<br />

l’histoire des Noirs : le Black History Month.<br />

Un conte des temps modernes se dessinera par<br />

la suite de lui même, avec un récit court mais<br />

décrivant les bases d’un succès story bien de chez<br />

nous ; celui d’un homme parti de rien et qui a su<br />

construire un empire à Mayotte, PAPAJOE.<br />

Mais pourquoi rester en si bon chemin ? Tamou<br />

Zainouni. Ce nom ne vous dit peut être encore rien,<br />

mais elle vous « transporte » au quotidien et veille<br />

à votre sécurité au sein du ferry opérant la traversée<br />

plusieurs fois par jour entre la grande et la petite<br />

terre. Entre vie privée et vie professionnelle, elle<br />

nous dira tout sur le métier de l’ombre de ce mois :<br />

Capitaine de la barge.<br />

Et comme tout conte de fée se doit de bien finir,<br />

nous vous parlerons des débuts prometteurs d’une<br />

jeune boite de production locale : Himba prod.<br />

D’autres rubriques vont également faire leur<br />

apparition afin d’accorder la part belle à la<br />

face cachée de Mayotte, tout en conservant les<br />

classiques pour la promotion de la musique et de<br />

la mode.<br />

En bonus, la Saint-Valentin approchant, Karalamag<br />

vous propose un article spécial et osé donnant une<br />

autre approche de ce jour réservé aux amoureux.<br />

Et puis n’oubliez pas que faire plaisir à l’autre n’a<br />

pas de prix, surtout si ces gestes peuvent faire<br />

booster l’économie locale (resto, fleuriste, centre<br />

commercial, « ciné »). Lâchez vouuuuuuuuussss !!!<br />

Comme vous le verrez nous avons essayé de capter<br />

l’air du temps en regardant un peu partout, un vrai<br />

méli-mélo, le résultat de nos envies, ressentis et<br />

rencontres.<br />

Et n’oubliez pas, que vous avez à votre disposition<br />

une ribambelle de supports de communication<br />

pour nous joindre : mail, facebook, etc. Alors<br />

n’hésitez pas à nous écrire parce que Karalala mag<br />

c’est aussi votre magazine.<br />

Ackeem M. Ahmed<br />

>Rédacteur en chef :<br />

//...Ackeem M. Ahmed<br />

contact@karalala.yt<br />

karalala mag #02 2 Février 2013<br />

>Directeurs de publication :<br />

//...Ackeem M. Ahmed<br />

//...Mattoir Ben<br />

>Rédactions :<br />

//...Ackeem M. Ahmed<br />

//...Naimi Ab<br />

//...Maera N.<br />

//...Mattoir Ben<br />

>Design graphique :<br />

//...Mattoir Ben<br />

contact@beug.yt<br />

>Illustration couverture :<br />

//...Boby Brown<br />

>Photographes :<br />

//...bouche à oreille<br />

//...Nayl Ah<br />

//...Kadèr Ab<br />

>Webmaster<br />

//...bytsano<br />

//...Assoioui Mikidadi ( digital color )<br />

Port. : 0639 04 19 18<br />

>Liens<br />

http://excusemeteacher.canalblog.com<br />

#02<br />

Un GRAND MERCI à tous ceux qui, de près<br />

ou de loin, ont contribué à la réalisation de<br />

ce numéro 2.


4<br />

16<br />

22<br />

32<br />

10<br />

20<br />

26<br />

38<br />

SOMMAIRE<br />

_ 4 // IL ÉTAIT UNE FOIS PAPAJOE<br />

_10 // DANS LES PARAGES<br />

_14 // ARRÊT SUR IMAGE<br />

_16 // MÉTIERS DE L’OMBRE<br />

_20 // SAINT VALENTIN<br />

_22 // SOCIÉTÉ<br />

_24 // C’EST VOUS QUI LE DITES<br />

_26 // PORTRAIT<br />

_28 // PHOTO<br />

_32 // MUSIQUE<br />

_34 // LU ET APPROUVÉ<br />

_36 // MODE D’EMPLOI<br />

_38 // BLACK HISTORY MONTH<br />

le magazine culturel<br />

karalalamag<br />

karalala mag #02 3 Février 2013


karalala mag #02 4 Février 2013


IL ÉTAIT UNE FOIS<br />

PAPAJOE<br />

(6/08/51 –<br />

11/10/00)<br />

TEXTE: Ackeem M. Ahmed<br />

ILLUSTRATION : Boby Bown<br />

La jeunesse<br />

Il passa une grande partie de son<br />

enfance et adolescence auprès<br />

de sa mère Mme. Moinecha, une<br />

femme de poigne engagée et exemplaire.<br />

Riche d’une scolarité alternée entre<br />

Mayotte et la grande île Ngazidja, il<br />

prend conscience assez tôt de son<br />

domaine de prédilection : le commerce.<br />

Le début : Le cinéma plus qu’une<br />

passion – une fenêtre sur le monde<br />

Avec l’arrivée des nouvelles technologies,<br />

il saute le pas et ouvre<br />

le premier cinéma de l’ile, tout<br />

d’abord, en plein air, au CMAC de<br />

Mamoudzou. Dès lors une foule<br />

en manque d’une autre forme de<br />

divertissement, se bouscule à l’entrée,<br />

à chaque séance. Il y voit là<br />

une opportunité et décide, à la fin<br />

des années 80, de pousser encore<br />

plus loin le concept.<br />

Le premier vrai cinéma de l’île<br />

voit le jour dans une salle plus ou<br />

moins insonorisée mais fermée et<br />

De son vrai nom Ali Abdou, né le 6 aout<br />

1951 à Mamoudzou, Papajoe était un musicien,<br />

chanteur, auteur-compositeur, restaurateur<br />

et homme d’affaire. Il a laissé<br />

son influence sur l’économie, la musique<br />

locale et l’émancipation des femmes mahoraises.<br />

Tout se rejoint pour en faire la figure la<br />

plus rayonnante de Mayotte dans le paysage<br />

musical de l’île.<br />

couverte, comme chez nos voisins<br />

réunionnais ou métropolitains.<br />

Une salle portant son nom, naturellement.<br />

Elle se situait jadis<br />

sur la rue du cinéma (remplacée<br />

aujourd’hui par l’enseigne « Tout<br />

pour la maison «).<br />

Wayé ou vendza la miziki<br />

A l’âge de 18 ans il rencontre<br />

EdmondBébé et Didy, deux figures<br />

emblématiques de la musique<br />

mahoraise avec qui il formera le<br />

groupe « Globizine ». A l’époque,<br />

organisateur d’événements en tout<br />

genre tels que des kermesses, il<br />

délaisse peu à peu ces activités<br />

pour s’investir corps et âme dans<br />

un projet musical avec ses nouveaux<br />

acolytes.<br />

Ils rencontrent un succès immédiat<br />

et une scission tout aussi rapide<br />

pour des raisons internes (sans<br />

tabous même si lors de nos différentes<br />

recherches, personne n’a<br />

vraiment voulu nous indiquer les<br />

raisons). Il est facile d’imaginer la<br />

base même de chaque conflit dans<br />

un groupe autre que l’envie de<br />

faire une carrière solo, L’ARGENT.<br />

karalala mag #02 5 Février 2013<br />

«La rumeur veut que<br />

sa passion pour la<br />

musique soit née<br />

après l écoute des<br />

chansons de Johnny<br />

Halliday, d’où l’appellation<br />

« Joe » et le<br />

«papa» est venu avec<br />

le respect qu’inspirait<br />

sa personne.»


«Plus que de simples tubes, les<br />

morceaux de Papajoe sont de<br />

véritables lettres engagées qui<br />

défendent des idées chères au<br />

musicien. Les thèmes abordés<br />

à l’époque trouvent encore une<br />

forte résonnance dans la société<br />

mahoraise actuelle.»<br />

karalala mag #02 6 Février 2013


Machines à tubes :<br />

_Coudjoubé<br />

_Poubelles<br />

_Maore Farantsa<br />

_Kamissi<br />

_Moulima oi Choungui<br />

_Tsonitria Ngoma<br />

_Trambo Za madzi<br />

_Wagnawe Labatoira<br />

karalala mag #02 7 Février 2013


«... on entend souvent<br />

des hommes religieux<br />

parler de « Mkiri Wa Papa<br />

joe » (temple de Papajoe)<br />

pour désigner les lieux<br />

d’accueil des spectacles<br />

de ce dernier.»<br />

C’est également à cette période<br />

que le fameux surnom « Papajoe<br />

» a vu le jour.<br />

Mais savez-vous réellement pourquoi<br />

cet artiste hors norme se<br />

faisait appeler ainsi?<br />

La rumeur veut que sa passion<br />

pour la musique soit née après<br />

l écoute des chansons de Johnny<br />

Halliday, d’où l’appellation « Joe<br />

» et le «papa» est venu avec le<br />

respect qu’inspirait sa personne.<br />

Papajoe, qui l’aurait cru, comme<br />

quoi l’influence française était<br />

plus qu’ancrée dans sa mentalité<br />

et son combat pour Mayotte.<br />

Vers la gloire<br />

Déterminé à travailler en équipe,<br />

Ali abdou crée un nouveau<br />

groupe avec le concours de musiciens<br />

malgaches reconnus comme<br />

les meilleurs de l’océan indien à<br />

l’époque.<br />

Le groupe Alpa Joe est né. Très<br />

vite, ils enchainent une série de<br />

titres devenus aujourd’hui légendaires.<br />

Papajoe n’hésite pas à<br />

investir ses propres moyens pour<br />

la promotion de son groupe (fait<br />

très rare à l’époque).<br />

Plus que de simples tubes, les<br />

morceaux de Papajoe sont de<br />

véritables lettres engagées qui<br />

défendent des idées chères au<br />

musicien. Les thèmes abordés<br />

à l’époque trouvent encore une<br />

forte résonnance dans la société<br />

mahoraise actuelle.<br />

Vers la fin des années 80, Ali<br />

emploie des talents issus de<br />

divers horizons.<br />

Ce poids lourd de la musique<br />

locale est à la genèse de l’émancipation<br />

de la femme mahoraise<br />

avec ses nombreuses interprétations<br />

dans les wadaha (danses<br />

traditionnelles mahoraises). Il fut<br />

l’un des tout premiers à véhiculer<br />

le respect et l’ouverture des<br />

femmes sur une île ancrée dans<br />

les préjugés.<br />

Très vite, on voit pousser des petits<br />

clubs dans presque tous les<br />

villages de l’île et au passage du<br />

groupe Alpa Joe, on entend souvent<br />

des hommes religieux parler<br />

de « Mkiri Wa Papajoe » (temple<br />

de Papa Joe) pour désigner les<br />

lieux d’accueil des spectacles de<br />

ce dernier. La belle époque, où<br />

le culturel et le divertissement à<br />

Mayotte étaient omniprésents.<br />

De la musique au Dancing<br />

Ali Abdou est aussi l’initiateur du<br />

« Dancing » plus communément<br />

appelé « boite de nuit ou discothèque<br />

» par la jeune génération.<br />

Véritable couteau suisse il a su<br />

nager dans les eaux de la modernité.<br />

Il créa il y a plus de 20<br />

ans maintenant Le Golden lagon,<br />

célèbre dancing, devenu le Loft<br />

aujourd’hui.<br />

Toutefois, il ne fallut pas attendre<br />

«... il devint l’un des premiers<br />

restaurateurs de<br />

l’île, certains lui accordant<br />

même l’honneur<br />

d’être l’inventeur du mot<br />

et du concept de « plat<br />

mahorais ».»<br />

karalala mag #02 8 Février 2013<br />

longtemps pour que ce nouveau<br />

succès soit terni par un fléau<br />

typique de ce genre de lieu : la<br />

prostitution.<br />

Le 5/5<br />

Doté d’un appétit insatiable pour<br />

l’aventure et les affaires, Papajoe<br />

décide de se lancer dans la restauration.<br />

Profitant d’un emplacement<br />

de qualité, un carrefour<br />

inévitable pour rallier la grande<br />

terre à la petite terre, le nord au<br />

sud, il ouvre un petit « snack »<br />

d’une pièce, juste à la descente<br />

de la barge.<br />

Il fait une demande d’occupation<br />

et de rachat auprès de la SIM<br />

(Société immobilière de Mayotte)<br />

alors propriétaire des lieux.<br />

C’est ainsi qu’il devint l’un des<br />

premiers restaurateurs de l’île,<br />

certains lui accordant même<br />

l’honneur d’être l’inventeur du<br />

mot et du concept de « plat<br />

mahorais ». Un lieu de passage<br />

et de formation pour des futurs<br />

restaurateurs était né.<br />

Avec le développement de ses<br />

différentes activités, il améliore<br />

le site et offre par la suite un<br />

vrai lieu de divertissement et de<br />

restauration sur l’île. Le 5/5 vient<br />

de faire son entrée dans l’histoire<br />

de la restauration mahoraise.<br />

La relève<br />

Le 11 octobre 2000, Ali Abdou,<br />

meurt à l’hôpital de Mamoudzou.<br />

Un jour de deuil pour Mayotte<br />

entière: proches et fans sont<br />

venus rendre hommage au chanteur<br />

disparu et au père d’une<br />

collectivité.<br />

Mais son passage sur cette terre<br />

à fait naitre plusieurs talents et


en premier au sein de ses héritiers<br />

de sang mais aussi de son.<br />

La relève est déjà assurée avec<br />

Joe fils, gérant du 5/5 et membre<br />

actif de l’association des musiciens<br />

de l’île ; Toyb et Azrah la<br />

3ème génération des fils du «<br />

godfather » avec un style plus<br />

urbain.<br />

Un style vestimentaire<br />

Papajoe avait un style vestimentaire<br />

remarquable d’une originalité<br />

renversante.<br />

Il était parfois vêtu d’un pantalon<br />

noir en coton, remonté jusqu’au<br />

ventre (« must do » des années<br />

Ali Abdou<br />

1951-2000<br />

80 /90) et d’une chemise rouge<br />

rentrée à l’intérieur et légèrement<br />

entrouverte. Les accessoires étant<br />

sans doute le « must have » de<br />

sa garde robe, il agrémentait souvent<br />

ses tenues d’une écharpe en<br />

soie rouge nouée autour du cou.<br />

Papajoe, l’engagé<br />

Parmi les titres à retenir, celui de<br />

Maoré farantsa, démontre l’ampleur<br />

de son engagement pour<br />

une Mayotte française contre<br />

la volonté d’une partie de la<br />

population qui souhaitait rester<br />

comorienne. Une lutte aussi<br />

bien intellectuelle que physique<br />

karalala mag #02 9 Février 2013<br />

avec son lot d’histoires drôles et<br />

moins drôles.<br />

Des rumeurs racontent qu’il<br />

appartenait à une milice de choc,<br />

branche radicale SORODA.<br />

La musique adoucit les mœurs.<br />

Beaucoup l’admirent, d’autres ne<br />

le portent pas réellement dans<br />

leur cœur mais tous s’accordent<br />

à dire qu’il a bouleversé les mentalités<br />

mahoraises.<br />

Un pionnier qui, espérons le, a<br />

su toucher et inspirer les générations<br />

futures.<br />

Nom<br />

Ali Abdou<br />

Naissance<br />

Mamoudzou (Mayotte)<br />

Décès<br />

Mamoudzou<br />

Activités principales<br />

Chanteur<br />

Restaurateur<br />

Homme d’affaire<br />

Genre musical<br />

Rythmes mahorais/<br />

Wadaha<br />

Instruments<br />

Voix et inspiration hors norme<br />

Années d’activité<br />

1980 -2000


DANS LES<br />

PARAGES<br />

TEXTE: Ackeem M. Ahmed<br />

PHOTOS : Bouche à Oreille<br />

Cette nouvelle rubrique dédiée à Mayotte<br />

s’ouvre sur un lieu tout proche du centre<br />

mais tellement éloigné des réalités urbaines :<br />

« La cariera » de Doujani.<br />

Perché sur les hauteurs de Doujani, le site<br />

est un havre de paix à découvrir aussi<br />

bien lors d’un pique-nique qu’en fin de<br />

randonnée.<br />

karalala mag #02 10 Février 2013<br />

«Le site est accessible en 4 roues, mais<br />

l’idéal reste encore de garer sa voiture<br />

vers le collège et de profiter du<br />

beau temps pour sortir les vélos ou les<br />

chaussures de randonnée.»


Lac émeraude dans un écrin de<br />

verdure ... bref, une vue à couper<br />

le souffle.<br />

On peut tout simplement s’y<br />

relaxer le temps d’oublier les<br />

tracas de la ville.<br />

Pour y accéder, rien de plus<br />

simple !<br />

Au rond point de Doujani, prenez<br />

la direction du collège et<br />

suivez le chemin tout droit qui<br />

varie entre route en terre et route<br />

en goudron digne de Bagdad.<br />

Ensuite, continuez toujours tout<br />

droit en suivant la route (il n’y<br />

karalala mag #02 11 Février 2013<br />

en a qu’une seule) pendant 2O<br />

minutes environ.<br />

Le site est accessible en 4 roues,<br />

mais l’idéal reste encore de garer<br />

sa voiture vers le collège et de<br />

profiter du beau temps pour sortir<br />

les vélos ou les chaussures de<br />

randonnée.<br />

Quand y aller ? Dès qu’il fait<br />

beau et pour un petit piquenique<br />

ou juste pour une escapade<br />

en dehors de la ville.


karalala mag #02 12 Février 2013


«Des produits de qualité cultivés<br />

avec dévotion et savoirfaire<br />

alliés à la personnalité<br />

attachante du propriétaire des<br />

lieux.»<br />

Manger – Bouger<br />

Mahoraise Légumes<br />

Karalala vous propose de poursuivre<br />

dans cet élan champêtre<br />

et de vous arrêter chez Tigana, à<br />

la Mahoraise Légumes, sur votre<br />

trajet aller ou retour.<br />

Installé sur la route de la mosquée<br />

du vendredi, le marché fait<br />

beaucoup d’adeptes. Vous trouverez<br />

dans cette caverne d’Ali<br />

Baba toutes les variétés de fruits<br />

et légumes que Mayotte peut offrir.<br />

karalala mag #02 13 Février 2013<br />

La raison de ce succès ? Des<br />

produits de qualité cultivés avec<br />

dévotion et savoir-faire alliés à<br />

la personnalité attachante du<br />

propriétaire des lieux.<br />

On s’accoude au comptoir et on<br />

laisse le propriétaire nous raconter<br />

la passion qu’il voue à son<br />

métier d’agriculteur. Une simple<br />

dégustation de fruits se transforme<br />

aussitôt en voyage au pays<br />

des sens.


DANGADZO<br />

TEXTE: Maera N. - PHOTOS : Bouche à Oreille<br />

Nouveau concept, nouveau genre, nouveau style !<br />

C’est en ces termes que je définirai Dangadzo, le nouveau magazine que vous<br />

pouvez suivre tous les vendredis à 20h depuis le 1er Février sur Mayotte 1ère.<br />

Des manifestations traditionnelles<br />

habituelles aux<br />

évènements ponctuels plus<br />

modernes en passant par<br />

le sport, Dangadzo, suit<br />

à la trace tout ce qui se<br />

passe sur l’île pour vous<br />

en livrer le meilleur.<br />

Au programme, des interviews<br />

et des reportages<br />

sur des thèmes variant<br />

d’une semaine à l’autre<br />

selon l’actualité. Loin des<br />

studios et des plateaux<br />

TV, Dangadzo se veut<br />

dynamique à travers ses<br />

tournages exclusivement<br />

extérieurs et son style<br />

unique de présentation.<br />

Que dire de plus à part<br />

: « enfin un programme<br />

entièrement réalisé par des<br />

locaux, pour la jeunesse<br />

mahoraise ! ». Cela les in-<br />

karalala mag #02 14 Février 2013<br />

«Loin des studios et des plateaux<br />

TV, Dangadzo se veut dynamique<br />

à travers ses tournages exclusivement<br />

extérieurs et son style<br />

unique de présentation.»<br />

citera peut-être à regarder<br />

un peu plus (et à mieux<br />

apprécier) leur chaine<br />

locale au lieu d’avoir les<br />

yeux tournés vers d’autres<br />

horizons…faute de mieux !


karalala mag #02 15 Février 2013


LES METIERS<br />

DE L’OMBRE<br />

TEXTE: Ackeem M. Ahmed<br />

PHOTO : Bouche à Oreille<br />

UNE MAMA<br />

À LA BARRE<br />

Quelle ne fut pas notre surprise lors d’une<br />

traversée entre Grande terre et Petite terre<br />

(qui fait souvent office d’expédition ces<br />

derniers temps au regard des nombreuses<br />

pannes) de voir une femme mahoraise de<br />

surcroit diriger son navire avec aisance.<br />

Ne connaissant pas réellement les catégories de<br />

métiers présents sur ce type d’embarcation, il n’a<br />

fallu que quelques minutes pour comprendre la<br />

place du personnage.<br />

Capitaine, Capitaine, Madame la capitaine.<br />

Nous avons évidemment éprouvé une fierté toute<br />

particulière. Par conséquent, le thème de l’article<br />

initialement prévu a subi quelques chamboulements<br />

afin d’ accorder une place d’honneur à la première<br />

femme capitaine de navire de l’île.<br />

Rendez-vous pris, avec une direction ouverte<br />

(contrairement aux rumeurs) et la voilà dans sa<br />

cabine en train de nous raconter son histoire.<br />

Karalala Mag vous présente une femme moderne au<br />

parcours atypique : Tamou Zainouni, pardon Commandant<br />

Mama.<br />

Après un service militaire avorté pour des raisons<br />

de santé, elle revient sur l’île dans les années 90.<br />

L’ouverture d’esprit acquise lors de ses voyages lui<br />

ôte cette envie de travailler dans un bureau et le<br />

désir de casser les codes l’attire logiquement vers<br />

une formation inhabituelle, la marine.<br />

Son inscription à l’école maritime, reposait au<br />

départ sur une recherche d’expérience qui au fil<br />

des années s’est transformée en réelle passion.<br />

Parmi les trois femmes initialement inscrites en<br />

formation, elle est la seule à décrocher le CIN<br />

karalala mag #02 16 Février 2013


karalala mag #02 17 Février 2013<br />

À Mayotte, un flou<br />

juridique existe aux niveaux<br />

des statuts des<br />

agents. En effet en cas<br />

d’accident, ces derniers<br />

sont sanctionnés<br />

par les lois marines,<br />

mais lorsqu’il s’agit de<br />

réclamer leurs droits,<br />

un vide apparaît et il<br />

est facile d’entendre<br />

qu’ils ne font pas<br />

partie du corps de la<br />

marine...à quand une<br />

harmonisation règlementaire<br />

?


«Zainouni nous avoue avoir subi des remarques négatives au regard<br />

de sa condition de femme : « Mtroumama kaka imam », lui disait-on.<br />

Héritage d’une coutume qui heureusement aujourd’hui a disparu.»<br />

(Certificat d’initiation nautique)<br />

de l’école maritime basée en<br />

Petite Terre. Grâce aux encouragements<br />

de sa famille et au<br />

soutien de ses collègues, elle<br />

sait faire preuve de ténacité.<br />

C’est ainsi qu’elle décide de<br />

rester dans sa lancée et gravit<br />

les échelons avec courage et<br />

ambition.<br />

Très vite, Zainouni devient<br />

Matelot, puis obtient son PCM<br />

en mécanique, sa capacitaire et<br />

termine sur un brevet de capitaine<br />

200. Des formations plus<br />

au moins courtes (de 3 à 6 mois)<br />

mais de qualités lui permettent<br />

ainsi d’atteindre le grade suprême<br />

sur l’amphidrome qu’elle<br />

conduit aujourd’hui après avoir<br />

fait ses preuves sur les barges<br />

classiques.<br />

Sa fonction de capitaine exige<br />

une gestion sans faille du navire<br />

et de l’équipage composé de<br />

mécaniciens, matelots et agents<br />

de sécurité. La dame de fer surveille<br />

également la météo sans<br />

négliger la sécurité des passagers.<br />

D’ailleurs, elle est la seule<br />

personne habilitée à décider de<br />

l’évacuation du navire. Et qui<br />

mieux qu’une femme peut exécuter<br />

avec succès plusieurs tâches<br />

à la fois ?<br />

« Shiva a mou salimou ».<br />

Relation homme femme<br />

Toutefois, elle n’a pas fait l’unanimité<br />

lors de son entrée dans<br />

la structure. Zainouni nous<br />

avoue avoir subi des remarques<br />

négatives voire dégradantes au<br />

regard de sa condition de femme<br />

: « Mtroumama kaka imam », lui<br />

disait-on.<br />

Héritage d’une coutume qui heureusement<br />

aujourd’hui a disparu.<br />

Un membre de son équipe nous<br />

a confié qu’on la surnommait<br />

Mama, et c’est bien connu personne<br />

ne manque de respect à<br />

sa maman.<br />

« Seuls certains passagers (et<br />

malheureusement les plus « instruits<br />

» d’après les dires) continuent<br />

à lancer quelques piques<br />

mais rien de très méchant.<br />

A écouter cette femme de caractère<br />

vêtue d’un beau pantalon<br />

bleu et d’une chemise ornée de<br />

galons, il faut un investissement<br />

à tout épreuve et une réelle<br />

passion pour ce métier laissant<br />

difficilement place à une vie de<br />

famille stable. C’est cette volonté<br />

hors norme qui lui a permis<br />

d’arriver là où elle se trouve<br />

aujourd’hui, qui l’aide à organiser<br />

sa vie familiale.<br />

Elle conjugue parfaitement les<br />

horaires décalés de son métier<br />

avec son statut d’épouse de<br />

pompier, son rôle de mère et<br />

récemment celui de grand-mère.<br />

Résidant à Bambo, commune de<br />

Boueni dans le sud, elle nous<br />

confie qu’il lui arrive parfois de<br />

passer 24h sans voir ses enfants<br />

mais elle met un point d’honneur<br />

à ce qu’il y ait toujours un<br />

parent de présent. La famille est<br />

très importante à ses yeux.<br />

Pour pouvoir assurer son rythme<br />

de travail particulier, Capitaine<br />

Tamou loue une maison sur la<br />

Petite Terre afin d’être à l’heure<br />

lorsqu’elle commence à 4h du<br />

matin pour finir à 12h30 et profite<br />

lors des rotations de l’après<br />

midi pour rentrer chez elle dans<br />

le sud et se relaxer auprès de sa<br />

famille.<br />

Pour information, il existe des<br />

dortoirs depuis peu pour les<br />

personnes habitant en Grande<br />

Terre et devant commencer tôt<br />

le matin, mais dans un soucis<br />

de tranquillité, d’intimité, elle a<br />

opté pour un logement personnel.<br />

karalala mag #02 18 Février 2013<br />

Lorsque l’on parle d’évasion à<br />

notre première capitaine 200,<br />

elle nous confie y penser mais<br />

davantage pour les voyages et<br />

réaffirme son amour pour l’île<br />

aux milles couleurs et n’échangera<br />

sa place pour rien au monde.


Anecdote<br />

Depuis sa plus tendre enfance, elle a<br />

toujours été attirée par le milieu militaire<br />

mais son père refusait catégoriquement<br />

d’en entendre parler.<br />

Profitant de l’illettrisme, elle lui fit signer<br />

les papiers d’inscription en prétextant<br />

qu’il s’agissait de documents banals.<br />

A la réception de la convocation de<br />

l’école maritime, Mr Tamou fut bien<br />

surpris de découvrir que sa fille allait<br />

devenir militaire et éventuellement<br />

occuper un métier d’homme. Mais au<br />

fil des années cette «surprise » est devenue<br />

une fierté.»<br />

karalala mag #02 19 Février 2013


AVIS À TOUS<br />

LES «SEINS»<br />

TEXTE: Maera N.<br />

PHOTOS : Bouche à Oreille<br />

karalala mag #02 20 Février 2013<br />

La Saint Valentin arrive à grands pas! Certains<br />

offrent des fleurs, d’autres un dîner<br />

aux chandelles…tout cela est un peu trop<br />

classique! Il est évident que pour beaucoup<br />

c’est plus une corvée qu’autre chose.<br />

Et si l’on faisait preuve d’imagination<br />

pour pimenter notre intimité ? Tout le<br />

monde serait content, surtout qu’ils sont<br />

là ces accessoires….coquins!


Au cœur de la zone Nel le magasin<br />

Dessus-Dessous, une boutique<br />

de lingerie…jusque là rien<br />

de neuf. Mais depuis quelques<br />

temps, de la lingerie, oui, mais<br />

aussi des jeux coquins ! Une<br />

déclinaison d’accessoires à utiliser<br />

seul(e) ou à deux pour le<br />

plus grand plaisir de nos esprits<br />

libertins. Des jeux de cartes érotiques,<br />

aux huiles de massages<br />

comestibles, en passant par le<br />

Body-Painting , la gamme de<br />

choix est assez large pour stimuler<br />

le désir et augmenter votre<br />

plaisir.<br />

«... pour les plus excentriques,<br />

des petits vibromasseurstélécommandés<br />

en forme d’œuf que<br />

la femme porte et que<br />

l’homme peut déclencher<br />

à tout moment à<br />

distance.»<br />

L’univers des sex toys fait débat<br />

surtout dans notre société. Entre<br />

tabous et chasteté la liste est<br />

longue. Pourtant ces « joujous »<br />

pour adultes sont de plus en plus<br />

rependus et leurs formes tout<br />

aussi innovatrices.<br />

Des rabbits aux butterflys plus<br />

connus, mais aussi des cônes<br />

un peu particuliers qui procurent<br />

plus de plaisir.<br />

Les hommes également y<br />

trouvent leur compte. En effet,<br />

messieurs, il existe pour vous par<br />

exemple, une membrane à enfiler<br />

sur votre sexe pour plus de sensations<br />

lors de vos préliminaires.<br />

Vous trouverez même pour les<br />

plus excentriques, des petits<br />

vibromasseurs télécommandés en<br />

forme d’œuf que la femme porte<br />

et que l’homme peut déclencher<br />

à tout moment à distance.<br />

Autant d’accessoires qui permettront<br />

de redonner un nouveau<br />

souffle à votre sexualité et de<br />

tenter de nouvelles expériences.<br />

Selon Claire, vendeuse en boutique,<br />

la clientèle habituelle<br />

est féminine. Et quand on lui<br />

demande si elle exclusivement<br />

métropolitaine, elle nous répond<br />

que non ! Mesdames, derrière<br />

vos châles et voiles seriez vous<br />

entrain de faire tomber le masque ?<br />

En effet, de plus en plus de<br />

femmes mahoraises poussent<br />

la porte de sa boutique pour ce<br />

type d’articles. Seules ou entre<br />

copines, la curiosité de ces<br />

dames les incite à aller découvrir<br />

le monde des sex toys et ainsi<br />

karalala mag #02 21 Février 2013<br />

laisser libre court à leur imagination<br />

qui on le sait peut être<br />

parfois débordante<br />

Cela est plutôt positif ! Les<br />

mentalités seraient-elles entrain<br />

d’évoluer à ce sujet ?<br />

Affaire à suivre...


karalala mag #02 22 Février 2013<br />

Bouré Hali *<br />

TEXTE: Ackeem M. Ahmed<br />

PHOTOS : Bouche à Oreille<br />

Plusieurs offres voient le jour depuis<br />

quelques mois. Les opérateurs de téléphonie<br />

vendent du rêve.<br />

Désormais il est possible de passer des appels ou d’envoyer<br />

des sms gratuits et illimités vers les autres pays de<br />

la zone océan indien, la France métropolitaine et autres<br />

nations lointaines.<br />

Mais comme le dit si bien cette expression mahoraise,<br />

bouré hali (la gratuité coûte chère), en comparaison avec<br />

nos voisins ou la métropole, le montant à verser pour bénéficier<br />

de ces forfaits est très onéreux. Il faut être prêt à<br />

débourser une fortune (entre 60 euros et 100euros, la vie<br />

chère, doit se retourner dans sa tombe.) pour bénéficier<br />

de l’évolution technologique alors que ces tarifs peuvent<br />

être encore diminués.<br />

Alors STOP !


karalala mag #02 23 Février 2013


PERSONNE N’Y ÉCHAPPE,<br />

DE PRÈS OU DE LOIN.<br />

TEXTE: Mattoir Ben<br />

Je n’aime pas ce jour et la pression qu’il exerce sur les gens, particulièrement sur les<br />

hommes.<br />

Rien ne m’énerve plus que de voir une femme courir les mains tendues exigeant un<br />

cadeau afin qu’elle puisse se vanter d’avoir un homme amoureux.<br />

Je persiste et signe que la Saint-<br />

Valentin est une fête inégale et<br />

commerciale. L’absence d’action<br />

ce jour-là signe votre arrêt de<br />

mort. Tous les hommes savent<br />

qu’il y a des points à marquer le<br />

14 février. Je vois déjà les vitrines<br />

ainsi que les pages de magazines<br />

tapissées de cœurs rouges de<br />

toutes les tailles. Les panneaux<br />

réclame ne sont pas en reste,<br />

vous incitant à la consommation.<br />

Je ne suis pas sûr qu’acheter une<br />

femme soit la meilleure façon<br />

de lui témoigner votre amour.<br />

Sinon cela se saurait, le taux de<br />

divorce n’aurait pas explosé. Nos<br />

grands parents n’avaient pas de<br />

14 février pourtant ils vécurent<br />

ensemble et eurent beaucoup<br />

d’enfants. Encore une preuve<br />

que l’argent ne fait pas le bonheur<br />

mais qu’il y contribue.<br />

« Alors, suis-je un mauvais<br />

amoureux parce<br />

que je refuse catégoriquement<br />

de changer de<br />

comportement en ce<br />

jour arrêté arbitrairement<br />

par je ne sais qui ? »<br />

Je suis persuadé que ce sont<br />

nos gestes de tous les jours<br />

qui influencent et entretiennent<br />

nos vies de couple. De simples<br />

attentions quotidiennes qui nous<br />

karalala mag #02 24 Février 2013<br />

transportent aux premiers jours.<br />

Aujourd’hui cette soi-disant<br />

fête de l’amour sert surtout à<br />

la société de consommation et<br />

aux sombres valentins qui vont<br />

se fendre d’une rose et jouer au<br />

« lover ». Ce simulacre d’amour,<br />

de restos, de fleurs et de cadeaux<br />

exhibés tels des pierres précieuses<br />

n’a pour but que de se<br />

faire valoir aux yeux des autres.<br />

Pour moi, il n’y a pas besoin de<br />

la Saint-Valentin pour se savoir<br />

aimé et honoré.<br />

Je propose donc que le 14 février<br />

soit un jour sans témoignage<br />

d’amour excessif, histoire qu’on<br />

se sente encore plus aimé les<br />

364 autres jours de l’année.


karalala mag #02 25 Février 2013


DU MANIOC<br />

AU SIROP D’ÉRABLE<br />

Pourquoi le Québec ?<br />

Après le BAC, je n’avais aucune<br />

idée du métier que je voulais<br />

exercer et encore moins des<br />

études supérieures à suivre. Je<br />

me suis, donc, rendu au Salon<br />

Régional de l’Education, organisé<br />

au Parc des Expositions de Saint-<br />

Denis où universités, entreprises<br />

et organismes de mobilité étaient<br />

représentés. Le Stand de L’ANT<br />

m’a tout de suite attiré par sa<br />

large gamme de formation et ses<br />

promesses de mobilité.<br />

Ainsi plusieurs choix se sont<br />

imposés à moi :<br />

Partir étudier en Australie.<br />

Le taux de placement après les<br />

études était assez élevé. Malheureusement,<br />

je risquais de ne<br />

pas valider tous mes crédits vu<br />

que les cours étaient dispensés<br />

uniquement en anglais et que je<br />

ne maîtrisais que partiellement la<br />

langue de Shakespeare.<br />

Faire un BTS en alternance en<br />

Métropole.<br />

Il fallait chercher soi même une<br />

entreprise pour y effectuer un<br />

stage. Beaucoup d’amis et de<br />

connaissances m’ont raconté les<br />

difficultés qu’ils ont rencontrées<br />

dans leur recherche de lieux de<br />

stage. Nombreux furent ceux qui<br />

sont rentrés bredouilles après 2<br />

à 3 mois de recherches.<br />

Rester étudier à la Réunion.<br />

Le taux de chômage est très élevé<br />

et les entreprises demandent<br />

karalala mag #02 26 Février 2013<br />

Ce mois-ci nous vous<br />

brossons le portrait<br />

d’Antoy Mattoir M’lamali,<br />

jeune mahorais de 25<br />

ans qui est parti poursuivre<br />

ses études aux<br />

Québec.<br />

TEXTE: Ackeem M. Ahmed<br />

& Naimi Ab<br />

toujours 2 à 3 ans d’expérience<br />

de travail.<br />

Partir étudier au Québec.<br />

Les cours sont dispensés en<br />

français, et les stages sont<br />

rémunérés dès la première année<br />

et le taux de placement après<br />

les études est de 90%. C’était<br />

l’équation parfaite !<br />

Quel regard portes-tu sur la<br />

région où tu habites?<br />

C’est une belle région, quoique<br />

très éloignée des autres grandes<br />

villes. On y retrouve les mêmes<br />

avantages et inconvénients que<br />

dans n’importe quel village de<br />

France.


À part le climat, quelles différences<br />

avec Mayotte t’ont marqué?<br />

«Ici, c’est chacun pour<br />

soi et Dieu pour tous.»<br />

Ici, les gens sont ambitieux, chacun<br />

veut sa place au soleil, avoir<br />

sa propre entreprise, être son<br />

propre chef.<br />

Autre fait marquant : les entreprises<br />

privées ou publiques<br />

s’intéressent aux étudiants et les<br />

accompagnent dans leur réussite<br />

en leur offrant des bourses<br />

d’études. De plus, ils cultivent et<br />

encouragent l’esprit d’entreprenariat.<br />

Malheureusement, dans<br />

la société Québécoise on retrouve<br />

moins cette notion de solidarité<br />

très présente à Mayotte. Ici, c’est<br />

chacun pour soi et Dieu pour<br />

tous. Si tu as des problèmes,<br />

à toi de t’en sortir tout seul.<br />

D’autant que tout est payant<br />

(études, activités physiques, loisirs,<br />

soins...).On est loin de l’état<br />

providence français. On n’ose<br />

même pas imaginer comment les<br />

familles sans revenu ou à faible<br />

revenu font pour joindre les deux<br />

bouts.<br />

Envisages-tu de rentrer à Mayotte<br />

après tes études?<br />

Je pense rester ici encore 5 ans.<br />

Après....on verra plus tard si je<br />

rentre ou si je fais ma vie ici. Je<br />

sais que j’aurai toujours le choix<br />

de partir si l’envie me prend.<br />

Depuis que je suis ici,<br />

je n’ai jamais rencontré<br />

quelqu’un qui connaisse<br />

l’existence d’une île appelée<br />

Mayotte.<br />

Y-a-t il un accroissement des<br />

difficultés pour s’adapter lorsque<br />

l’on est un mahorais au Québec?<br />

C’est toujours difficile d’être<br />

loin de chez soi, l’adaptation<br />

au niveau culturel ou gastronomique<br />

est parfois difficile. Mais à<br />

la longue on s’y fait. L’avantage<br />

c’est d’avoir une culture différente<br />

des autres. Depuis que je<br />

suis ici, je n’ai jamais rencontré<br />

quelqu’un qui connaisse l’existence<br />

d’une île appelée Mayotte.<br />

Je dois parfois utiliser une carte<br />

pour leur faire comprendre où<br />

mon île se situe.<br />

Quelles expériences tires-tu de ce<br />

jour ?<br />

J’ai gagné en maturité. Lorsqu’on<br />

est seul en terre inconnue, il<br />

faut apprendre à se débrouiller<br />

comme un grand et à se relever<br />

même dans les moments les plus<br />

difficiles.<br />

Quels conseils donnerais-tu aux<br />

mahorais intéressés par cette<br />

destination ?<br />

Il ne faut pas avoir peur de quitter<br />

Mayotte pour réussir.<br />

Quelles sont les formalités<br />

d’entrée au Québec ?<br />

Pour venir y étudier, il faut<br />

d’abord s’inscrire dans un établissement<br />

scolaire. Il faut ensuite<br />

faire une demande de certificat<br />

d’acceptation de Québec (CAQ),<br />

et enfin demander un permis<br />

d’études à l’ambassade du<br />

Canada à Paris. Le délai d’obtention<br />

du visa études est de 2 mois<br />

environ.<br />

karalala mag #02 27 Février 2013<br />

Pour y travailler,<br />

il faut d’abord trouver un emploi.<br />

Puis envoyer une demande de<br />

certificat de sélection du Québec<br />

(CSQ) et enfin, déposer une<br />

demande de permis de travail<br />

à l’ambassade. Il faut toutefois<br />

s’armer de patience avant d’obtenir<br />

son visa.<br />

Pour trouver un emploi,<br />

il existe plusieurs sites intéressants<br />

à consulter notamment<br />

celui-ci :<br />

http://placement.emploiquebec.<br />

net/mbe/login/portail/portcherc.<br />

asp ou maregiondêtre.com<br />

On peut avoir plus de renseignements<br />

sur le site de l’immigration<br />

du Canada ou au Québec:<br />

http://www.cic.gc.ca/francais/<br />

index-can.asp<br />

http://www.immigration-quebec.<br />

gouv.qc.ca/fr/index.html


karalala mag #02 28 Février 2013<br />

Il reste toujours quelque chose de l’enfance


karalala mag #02 29 Février 2013<br />

Photographe: Nayl Ah


karalala mag #02 30 Février 2013


karalala mag #02 31 Février 2013


karalala mag #02 32 Février 2013<br />

Connu pour ses albums assez revendicatifs<br />

comme « Narizirogowé », Mayotte Département,<br />

et d’autres tout aussi forts et toujours engagés.<br />

Lathéral nous revient avec la préparation de son<br />

nouvel album dans la lignée de la lutte pour le<br />

progrès de l’île, « Mayotte debout ». Un nouveau<br />

combat commence.


LA RÉVOLUTION<br />

PAR LA MUSIQUE<br />

TEXTE: Ackeem M. Ahmed<br />

ILLUSTRATION: Mattoir Ben<br />

« Moi engagé militaire, moi engagé militaire, moi pas besoin galons,...» qui ne se souvient<br />

pas de cette chanson de ZAO « ancien combattant » ?<br />

Lors de notre rencontre avec Nadhir Ben Saïd, cette chanson est revenue comme une<br />

évidence dans notre esprit.<br />

Passionné de football, il occupait le poste de défenseur<br />

latéral gauche. Une carrière courte mais qui a<br />

influencé et orienté son choix de nom de scène.<br />

Aujourd’hui Latheral se positionne sur le poste de<br />

défenseur de la culture mahoraise.<br />

Avec ses frères il fonde le groupe « Melrose plage »,<br />

pour dénoncer cette absence d’intérêt de la part de<br />

la population (toutes catégories socioprofessionnelles<br />

confondues) pour l’île, autant dans l’environnement<br />

que dans le fonctionnement des politiques.<br />

Ayant inscrit son nom d’artiste dans son acte d’état<br />

civil, Lathéral insiste sur son engagement privé pour<br />

la promotion de ses idées et ses combats à travers<br />

la musique.<br />

Le piratage et l’absence de soutien financier, ne<br />

permettent pas aux artistes mahorais de vivre de<br />

leurs passions surtout lorsque le talent est au<br />

rendez-vous. Comment expliquer qu’ avec autant<br />

d’albums connus sur une importante partie du<br />

globe, certains se retrouvent encore aujourd’hui<br />

derrière les bureaux d’un établissement scolaire, au<br />

lieu d’arpenter les nombreuses scènes locales et<br />

internationales ?<br />

Anecdote<br />

Yanick Noah fut surpris lors de leur rencontre<br />

d’apprendre à l’époque que les<br />

artistes mahorais faisaient de la musique<br />

gratuitement.<br />

Depuis la SACEM a fait son apparition sur l’île.<br />

Serions nous en train de rendre à César ce<br />

qui appartient à César ?<br />

karalala mag #02 33 Février 2013


Cinquante<br />

nuances<br />

de Grey,E<br />

L James<br />

TEXTE: Ackeem M. Ahmed<br />

Entre succès commercial et déception<br />

littéraire, Karalamag revient sur<br />

l’un des livres phares de 2012.<br />

Plus de 42 millions de vente dans<br />

le monde depuis sa sortie et dès<br />

la prise en main les adjectifs à la<br />

base convaincants pour l’achat de<br />

cet ouvrage tels que « libérateur »,<br />

« obsessif » voire « romantique » disparaissent<br />

pour ne laisser qu’un mot<br />

dans l’esprit : déception.<br />

Après avoir supporté les répétitions<br />

tout au long du livre, il est très difficile<br />

de comprendre comment certaines<br />

personnes, voire des millions<br />

de personnes ont pu aimer ce livre.<br />

Pour faire court, il ne ressort que des<br />

clichés sur la sexualité et le rapport<br />

dominant dominé du SM.<br />

Peut il être qualifié de porno? Peut-être vu qu’il est<br />

cru et mal écri. Certaines critiques le qualifient de<br />

« Porno de la ménagère ».<br />

Malgré une imagination débordante, l’homme que<br />

je suis a eu beaucoup de mal à « avaler » ce bloc<br />

rempli de « bébé » et d’autres termes ridicules coupant<br />

l’envie de continuer.<br />

Certains diront qu’il s’agit là d’une traduction et<br />

que dans la version originale, ces effets ne se ressentent<br />

pas. Mais quand même.<br />

Il s’agit d’un livre, d’une histoire, d’une évasion...<br />

ok.<br />

Mais il est tout aussi important de rester réaliste.<br />

Même nos 3 vœux du génie de la lampe ne feront<br />

pas croire aux lecteurs que l’orgasme féminin est<br />

à portée de main (dès la première relation) surtout<br />

quand il s’agit de femmes inexpérimentées.<br />

50 nuances de Grey est un vrai produit marketing<br />

qui a su toucher une grande majorité de lec-<br />

Auteur : E. L. James<br />

Editeur : Jean-Claude Lattès<br />

Collection : Romans étrangers<br />

Parution : 17 10/2012<br />

Nombre de pages : 560<br />

karalala mag #02 34 Février 2013<br />

«Malgré une imagination débordante,<br />

l’homme que je suis a eu beaucoup<br />

de mal à « avaler » ce bloc rempli de<br />

« bébé » et d’autres termes ridicules<br />

coupant l’envie de continuer.<br />

Certains diront qu’il s’agit là d’une<br />

traduction et que dans la version originale,<br />

ces effets ne se ressentent pas.<br />

Mais quand même.»<br />

trices en manque d’érotisme ou tout simplement<br />

curieuses de lire un porno sans se cacher comme il<br />

est possible de lire un « Glamour » dans la rue.<br />

Pour le coup, la rédaction a lu mais n’a pas du tout<br />

approuvé ces 560 pages.<br />

Résumé du livre :<br />

Anastasia Steele, jeune étudiante de 21 ans, interviewe<br />

Christian Grey, richissime jeune homme,<br />

pour le journal de la faculté. S’en suit une attirance<br />

maladive pour ce bel étalon dérangé et intimidant.<br />

Elle se laisse peu à peu entrainer dans une relation<br />

sadomasochiste plus que détaillée où elle se<br />

recherche entre plaisir et sentiments....


karalala mag #02 35 Février 2013


Tendances incontournables des podiums, les imprimés s’invitent dans nos dressings.<br />

Tantôts discrets, exotiques ou psychédéliques pour des motifs graphiques, floraux, ou<br />

asiatiques. Vous l’avez compris, en 2013 les imprimés n’en font qu’à leur tête !<br />

Alors, si vous ne savez plus ou donner de la tête, Karalalamag se charge de faire le tri<br />

à votre place et de sélectionner 3 styles à adopter dans l’immédiat !<br />

Echappée indienne :<br />

QUELS « IMPRIMÉS »<br />

CHOISIR ?<br />

Jupe longue imprimée<br />

cachemire,<br />

49.99 EUR,<br />

mango.com<br />

Top Dos croisé,<br />

24.99 EUR,<br />

mango.com<br />

L’imprimé cachemire, également connu sous le nom<br />

« Paisley », est souvent travaillé avec des tons<br />

neutres ce qui le rend facile à porter. Toutefois pour<br />

ne pas faire tapisserie, choisissez des couleurs pastel,<br />

plus agréables à regarder.<br />

karalala mag #02 36 Février 2013<br />

TEXTE: Naimi Ab<br />

Cartouchière pompons<br />

19.99 EUR,<br />

mango.com.<br />

Sandale cuir lanière<br />

59.99 EUR,<br />

mango.com


Flower Power :<br />

Escale à Honolulu :<br />

Short D&G,<br />

200 EUR,<br />

blablabla.com<br />

Robe florale rouge et noire,<br />

15 EUR,<br />

riverisland.com<br />

Sandales à talons et lanières,<br />

59.95 EUR,<br />

zara.com<br />

Top à rayures transparentes,<br />

39.95 EUR,<br />

Zara.com<br />

L’imprimé hawaïen n’a pas dit son dernier mot. Et c’est tant mieux<br />

! Cette année, il se réinvente sous le signe de fleurs d’hibiscus et<br />

autres flores exotiques !<br />

karalala mag #02 37 Février 2013<br />

Collier chaînes appliqués,<br />

27.95 EUR,<br />

zara.com.<br />

L’idée est de laisser une forte impression avec un<br />

look entièrement floral. Pour cela, misez sur des<br />

imprimés aux bouquets aussi opulents que flamboyants.<br />

Et si vous avez peur de ne pas assumer ce<br />

look, adoucissez-le avec un haut ou un accessoire<br />

uni aux teintes soft.<br />

Pochette rigide à mosaïque<br />

French Connection,<br />

101.14 EUR,<br />

asos.fr.<br />

Sandales fétiches,<br />

39.99 EUR,<br />

mango.com


BLACK HISTORY MONTH<br />

Dans cette édition, c’est le Black History Month (BHM), le Mois de l’Histoire des Noirs,<br />

qui est à l’honneur.<br />

Le BHM a lieu tous les ans en février. C’est un événement unique qui vise à faire (re)<br />

connaître la contribution des communautés noires à l’histoire nationale des Etats-Unis<br />

mais aussi du Canada. Le mois de février voit ainsi fleurir de nombreuses festivités<br />

et un regain d’intérêt pour la culture afro-américaine : littérature, arts, politique, histoire...<br />

rien n’est laissé au hasard.<br />

“The Problem we all live with” (le problème avec lequel nous vivons tous), Norman Rockwell, 1964<br />

14 novembre 1960, face à la foule hostile qui l’attend aux abords de sa nouvelle école “pour enfants blancs”, la jeune Ruby<br />

Bridges est escortée par l’U.S Marshall.<br />

«L’histoire des noirs américains c’est celle d’une minorité<br />

sous le joug qui a combattu avec résilience<br />

pour ses droits.»<br />

karalala mag #02 38 Février 2013<br />

TEXTE: Naimi Ab


Frederick Douglass<br />

était un homme<br />

politique et écrivain<br />

américain né<br />

esclave en 1818. Il<br />

fut l’un des plus<br />

célèbre abolitioniste<br />

de son<br />

temps.<br />

Martin Luther King<br />

Junior, baptiste<br />

afro-Américain, fut<br />

LA figure emblématique<br />

de la lutte<br />

pacifique pour les<br />

droits civiques des<br />

Noirs aux Etats-<br />

Unis dans les<br />

années 60.<br />

karalala mag #02 39 Février 2013<br />

De Martin Luther King à Obama en<br />

passant par Frederick Douglass,<br />

Rosa Parks ou encore des soldats<br />

anonymes de l’Union ; on exalte<br />

le parcours exemplaire de ces militants<br />

de la liberté à travers des<br />

conférences, des expositions ou<br />

des concerts. Bref, tous les pans<br />

de la culture noire sont explorés.<br />

Histoire des noirs américains:<br />

histoire universelle<br />

L’histoire des noirs américains<br />

c’est celle d’une minorité sous<br />

le joug qui a combattu avec résilience<br />

pour ses droits. C’est l’histoire<br />

du triomphe de la liberté<br />

sur l’esclavage, de la raison sur<br />

l’ignorance... Mais aussi l’histoire<br />

d’un peuple qui a surmonté le défi<br />

de la diversité et du « vivre ensemble<br />

».<br />

Histoire unique, certes, mais également<br />

transposable. Les Sud-africains<br />

se sont aussi battus pour<br />

leurs idées et ont aussi connu le<br />

racisme sous la forme de l’Apartheid,<br />

de même que les Indiens<br />

ont subi d’innombrables injustices<br />

de la part des anglais, dans leur<br />

propre pays. Ces peuples ont leur<br />

Martin Luther King en la personne<br />

de Nelson Mandela, ou du Mahatma<br />

Ghandi.<br />

Et à Mayotte cette histoire trouve<br />

un fort écho dans la mesure où<br />

nous avons aussi eu droit à notre<br />

lot de combats acharnés pour la<br />

liberté et l’égalité. Et à l’instar des<br />

Etats-Unis nous avons des figures<br />

emblématiques à célébrer comme<br />

Bamana, ou encore Zéna Mdéré.


Saviez-vous que le Mahatma Gandhi avait<br />

participé au mouvement pour les droits<br />

civiques des minorités en Afrique du Sud et<br />

que sa politique de non violence a inspiré<br />

Mandela?<br />

Ségrégation raciale héritée<br />

des Lois de Jim Crow<br />

instaurées dans le Sud Profond<br />

des Etats –Unis peu de<br />

temps après l’abolition de<br />

l’esclavage.<br />

karalala mag #02 40 Février 2013<br />

Birmingham, Alabama 1963,<br />

des chiens policiers attaquent<br />

des manifestants lors d’une<br />

marche anti-ségrégationiste.<br />

Le massacre de Sharpeville, 21 Mars 1960 à Sharpeville, Afrique du Sud.<br />

Alors qu’ils manifestaient pacifiquement devant le poste de police du<br />

township de Sharpeville, un groupe de personnes composé de femmes,<br />

enfants, et ouvriers fut balayé par des rafales de tirs. Dans la confusion<br />

générale, 69 personnes (dont des enfants) perdirent leur vie ce<br />

jour là.


Malcom X, militant<br />

fougueux des<br />

droits de l’homme,<br />

et surtout de la<br />

condition des<br />

Noirs aux Etats-<br />

Unis. Malcom est<br />

sans doute le<br />

personnage le plus<br />

controversé de<br />

l’Histoire des Noirs<br />

Américains.<br />

Rosa Parks, surnomée<br />

la mère du<br />

mouvement des<br />

droits civiques,<br />

elle est entrée<br />

dans l’histoire le<br />

1er décembre 1955<br />

en refusant de<br />

céder sa place à<br />

un passager blanc<br />

dans le bus.<br />

karalala mag #02 41 Février 2013<br />

Un devoir de mémoire pour<br />

progresser<br />

Même si la traite négrière est révolue,<br />

il existe encore des inégalités<br />

dans la société actuelle. Chaque<br />

siècle a son mal mais les luttes<br />

menées ont toujours la liberté<br />

comme finalité. Aujourd’hui certains<br />

combattent pour que chacun<br />

avec ses différences (ethniques,<br />

de sexe ou d’orientation sexuelle)<br />

puisse vivre librement comme ses<br />

pairs. Et c’est dans ce contexte<br />

que le Black History Month a été<br />

instauré, pour que toutes les victimes<br />

de discrimination (minorités<br />

ethniques, homosexuels, femmes<br />

etc.) puissent s’inspirer de ces<br />

combats pour mener leur chemin<br />

de croix. Pour que les générations<br />

futures puissent tirer des leçons<br />

du passé, et éviter de reproduire<br />

les mêmes erreurs que leurs ancêtres.<br />

Pour que les jeunes en<br />

manque de (re)pères puissent<br />

avoir des modèles de réussites<br />

sociales et professionnelles et se<br />

dire qu’eux aussi peuvent accomplir<br />

des choses à leur tour (le fameux<br />

« Yes we can » d’Obama).<br />

En somme, le BHM offre le temps<br />

d’un mois, l’occasion de réfléchir<br />

sur notre société, ce que chacun<br />

de nous peut y apporter et surtout<br />

ce que l’on peut construire en<br />

tant que groupe, car c’est là que<br />

réside la problématique du 21ème<br />

siècle : comment vivre ensemble<br />

malgré nos différences ?


Pour vous documenter<br />

un peu sur l’histoire des<br />

communautés noires<br />

qu’ils soient d’Amérique<br />

ou d’Afrique, Karalalamag<br />

vous a mijoté<br />

une liste (non exhaustive)<br />

d’ouvrages, livres<br />

et autres supports à<br />

consommer sans modération<br />

et à diffuser !<br />

La couleur pourpre<br />

Steven Spielberg<br />

Difficile de trouver un film plus poignant<br />

que celui- ‐ci. La couleur pourpre<br />

est une véritable ôde à la vie et à la<br />

résilience de la femme souvent le réceptacle<br />

de toutes les injustices d’ici<br />

bas. Alice Walker avec le concours<br />

de Spielberg nous livre ici une prière<br />

fervente pour que chacun (femme,<br />

personnes d’origines diverses) puisse<br />

vivre librement selon ses aspirations.<br />

Home<br />

Toni Morrison<br />

Histoire bouleversante, un<br />

condensé d’émotions nous<br />

offrant un aperçu du quotidien<br />

des noirs dans une Amérique<br />

ségrégationniste.<br />

Django Unchained<br />

Quentin Tarantino<br />

Enfin un film où les esclaves<br />

se rebellent et bottent<br />

les fesses aux vils<br />

esclavagistes !!! Tous les<br />

ingrédients sont là pour<br />

faire de Django Unchained<br />

le meilleur western spaghetti<br />

: casting parfait (Jamie<br />

Foxx, Samuel L. Jackson<br />

et DiCaprio), bande- ‐son<br />

divine, dialogue de « ouf »<br />

et parodie à volonté. Que<br />

demander de plus ?.... Ah<br />

oui un cinéma digne de ce<br />

nom où l’on pourra voir ce<br />

chef d’œuvre. En attendant,<br />

si vous avez les moyens de<br />

quitter l’île dans les prochaines<br />

semaines n’hésitez<br />

pas à vous rendre au cinéma.<br />

Les autres attendez patiemment<br />

la sortie en DVD !<br />

karalala mag #02 42 Février 2013<br />

Un long chemin<br />

vers la liberté<br />

Nelson Mandela<br />

Qui mieux que Madiba lui<br />

même pour parler de l’incroyable<br />

destin de Nelson<br />

Mandela? De son enfance à<br />

sa présidence en passant par<br />

ses 27 années d’emprisonnement<br />

sur Robben Island, le<br />

lecteur découvre avec émotion<br />

le parcours inspirant et<br />

exceptionnel de ce sud- ‐africain<br />

qui a passé sa vie à lutter<br />

contre le régime le plus<br />

raciste et ségrégationniste<br />

qui ait jamais existé. Ce livre<br />

est un appel à la liberté,<br />

l’égalité et la tolérance.<br />

Ne tirez pas sur<br />

l’oiseau moqueur<br />

Harper Lee<br />

Roman culte américain<br />

aux valeurs humanistes.<br />

Le récit est porté par la<br />

voix d’une jeune fille «<br />

blanche » de huit ans<br />

confrontée aux préjugés<br />

et aux mensonges dans<br />

une Amérique raciste.<br />

Lincoln<br />

Steven Spielberg<br />

Le film relate les derniers mois tumultueux de la vie du<br />

mythique président américain avant son assassinat. Dans<br />

un pays divisé idéologiquement, et déchiré par une guerre<br />

fratricide. Lincoln a su faire preuve d’une détermination<br />

hors norme et d’un courage exceptionnel pour unifier sa<br />

nation et mener à bien son combat contre l’esclavage. S’il<br />

y a des destins dont l’on peut s’inspirer, le sien est sans<br />

doute des plus bouleversants et des plus édifiants tout<br />

comme ceux de Martin L. King et de Nelson Mandela.


Le cirque de Paris a posé ses<br />

containers sur Mayotte pour un<br />

mois, une belle excuse pour<br />

arrêter de s’habiller en triste et<br />

d’oublier un instant les tracas<br />

quotidiens<br />

karalala mag #02 43 Février 2013


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karalala mag #02 44 Février 2013

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