Rapport d'achèvement de la phase pilote - FIDAfrique

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3. Résumé du projet et de son état d’exécution Au Sénégal, le secteur de la micro-entreprise en milieu rural qui représente pourtant un pôle de développement à fort potentiel avait toujours été délaissé. Le déficit d’appui à ce secteur s’est traduit, entre autre, par la qualité médiocre des produits finis qui peuvent rarement concurrencer les produits importés des grands centres urbains et des pays voisins. Et pourtant, le développement de la micro-entreprise en milieu rural se présente comme une formidable opportunité pour contribuer à éradiquer la pauvreté dans les campagnes sénégalaises. En effet, l’émergence et le développement de très petites entreprises rurales performantes peuvent aider à la satisfaction, à des prix compétitifs, des besoins de l’agriculture en matériels agricoles de base et petits outillages, intrants divers et services de proximité ; ils permettent également de valoriser la production agricole ou de cueillette en la transformant sous des formes diverses et variées pour les besoins locaux ou ceux des agglomérations urbaines. C’est ainsi qu’en 1992 et sur requête du Gouvernement du Sénégal, le Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA) a financé une revue générale de la micro entreprise en milieu rural, revue mise à jour en mai 1994 et complétée par une mission de formulation en décembre 1994. Une autre mission du FIDA a séjourné au Sénégal en mai/juin 1995 en vue de procéder à la pré-évaluation dudit « Projet de Promotion des Micro-Entreprises Rurales ». Les conclusions et les recommandations de cette mission ont abouti à la signature, le 18 janvier 1996, des Accords de Prêt n° 402-SN et SRS-047-SE entre le Gouvernement du Sénégal et le FIDA. La signature des ces accords de prêt constitue l’acte de naissance du PROMER qui voit ainsi le jour dans un contexte de dévaluation du franc CFA, de libéralisation de l’économie nationale et de promotion de l’initiative privée. Aussi, est-il attendu de l’intervention du PROMER l’émergence d’un secteur productif formel diversifié et dynamique en milieu rural. Le coût du Projet a été estimé à 10,94 millions de dollars US toutes taxes incluses y compris les imprévus physiques et financiers, ceci pour une durée initialement prévue de six (06) ans. La durée d’exécution du projet a cependant été prorogée de deux (02) sans ressources additionnelles. Le financement du Projet est assuré par le prêt FIDA (67 %), les bénéficiaires (12,1 %), l’Etat du Sénégal (10,6 %) et les structures financières décentralisées (10,3 %). Intervenant dans le secteur rural, le PROMER est placé sous la tutelle du ministère chargé de l’agriculture. Un Comité de Pilotage donne son avis sur les programmes techniques et budgétaires annuels (PTBA) et suit les activités du projet. Afin de lui conférer une réelle souplesse d’intervention et une bonne efficacité, le PROMER a été doté de l’autonomie de gestion et d’exécution sous la responsabilité du Directeur du Projet, gestionnaire du prêt FIDA. La Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) a été désignée Institution Coopérante chargée du suivi du Projet pour le FIDA. La finalité du PROMER est d’enclencher une dynamique durable et autoreproductible de développement de la micro-entreprise rurale. Les objectifs spécifiques sont l’amélioration des revenus des familles rurales pauvres, la production significative de biens et services nécessaires au développement économique des zones rurales, l’allongement de la période de travail productif annuel et la réduction de l’exode rural. La traduction opérationnelle de ces objectifs doit être la promotion de 1231 micro-entreprises rurales dont 1031 bénéficieront de formation, d’animation économique, d’appuis techniques et de crédit et 200 des seules activités de formation, d’animation économique et d’appuis techniques. La promotion de ces MER devrait générer 3350 emplois directs, une production additionnelle de 3 milliards de francs CFA et 720 millions de revenus additionnels.
Les femmes et les jeunes constituent les cibles prioritaires du PROMER : 50 % des appuis doivent bénéficier aux femmes et 30 % aux jeunes. Le PROMER considère également la possibilité d’aider des micro-entrepreneurs existants à développer et consolider leurs activités, si ces dernières permettent de créer des emplois et si elles contribuent à améliorer les conditions de vie et de travail des petits agriculteurs. Le PROMER est organisé autour de trois composantes : appui au développement des MER, financement des MER et suivi et gestion du projet. L’exécution de la composante « financement des MER » a été confié aux structures financières mutualistes appuyées par la Cellule d’Assistance Technique aux Caisses Populaires d’Epargne et de Crédit (AT / CPEC) du Ministère de l’Economie et des Finances. Pour atteindre ses objectifs, le PROMER a axé sa stratégie sur l’étude du milieu, l’écoute attentive des bénéficiaires et la communication. L’effort a été concentré sur la création d’un environnement favorable à l’émergence, à la consolidation et au développement de microentreprises en milieu rural, à travers notamment l’information, la formation, l’introduction de technologies appropriées, la recherche participative de sources d’approvisionnement et de marchés et l’appui à la recherche de financement auprès des structures mutualistes. L’encadrement de base est installé au niveau des communautés rurales à raison de six (06) agents par région afin de rayonner tous les villages. Ainsi, 145 communautés rurales ont été couvertes par les activités d’information et de sensibilisation du projet sur 154 communautés rurales que compte la zone d’intervention, soit un taux de couverture de 94 %. Les activités du projet ont touché 2 470 villages sur les 6 402 que comptent ces communautés rurales, soit un taux de couverture des villages de 38,6 %. Il y a eu 4 968 réunions villageoises qui ont enregistré la participation de 113 076 personnes. Suite aux réunions et recueil des initiatives soumises, les tests de motivation ont permis l’identification de 4 019 porteurs d’initiatives économiques éligibles aux appuis du projet. Le renforcement des capacités constitue un outil privilégié pour promouvoir et consolider les MER. Les formations (hors apprentissages et alphabétisation) ont concerné 2 300 personnes pour un équivalent de 13 513 hommes/jours. Les prévisions du rapport de pré évaluation portaient sur 7 018 hommes/jours. En apprentissage, 36 personnes en ont bénéficié pour un équivalent de 64 hommes/mois alors que les prévisions portaient sur 1 550 hommes/mois, ce qui aurait représenté 42 % des MER admises aux appuis du projet. Quant à l’alphabétisation fonctionnelle, elle n’était pas prévue dans le montage du projet. Elle a démarré effectivement en 2002 pour tenir compte de la forte demande des clients du projet. Elle a touché 3 186 personnes dont 84% de femmes. Le projet a favorisé la création et/ou la consolidation de 1 380 micro-entreprises rurales dont les promoteurs proviennent des 4 019 porteurs d’initiatives économiques identifiés, soit un taux de concrétisation des initiatives de 34 %. Ces résultats sont globalement conformes aux objectifs quantitatifs définis dans le rapport de pré-évaluation qui estimait le groupe cible à environ 4 000 personnes dont 30 % pourraient adhérer à la démarche du projet. Ces MER se répartissent dans 675 villages ; en moyenne, il y a 2 MER par village touché mais la dispersion est très importante : 64 % des villages touchés abritent une seule MER alors que 6 % en abritent plus de 5 MER. Les concentrations supérieures à 5 MER se trouvent dans les chefs lieux d’arrondissement ou de communauté rurale. Les 1380 MER se décomposent en 693 créations (50,22 %) et 687 consolidations (49,78 %).
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