Rapport d'achèvement de la phase pilote - FIDAfrique

Sur le plan technique et commercial, le design du PROMER a permis l’internalisation de
ressources humaines qualifiées et expérimentées qui ont pu mettre en œuvre un ensemble de
stratégies techniques et commerciales ayant permis aux MER d’améliorer la qualité des
produits et des biens et d’accéder à des marchés de valeur. La revue à mi-parcours avait
permis au PROMER de recentrer ses activités principalement sur des filières structurantes à
grande valeur ajoutée et pourvoyeuses d’emplois. Le Fonds d’Appui technologique et la
Convention d’Appui commerciale (CAC) ont été d’un grand apport dans la mise en œuvre des
plans de développement surtout pour les MER de référence et les boutiques des MER. Le
renforcement des capacités techniques et managériales à travers des formations ciblées et
adaptées et l’appui conseil de proximité par le biais de conseillers en entreprise basés au sein
des populations rurales ont été d’un grand concours aux performances enregistrées dans la
stratégie d’accompagnement initiée par le PROMER en direction des MER. Cependant, des
limites ou contraintes ont pu être notées durant la mise en œuvre du PROMER.
Le système de suivi évaluation n’a pas fonctionné comme il se devait, le cadre logique
n’ayant pas été défini dans le rapport de pré-évaluation. Le cadre logique conçu en début
d’exécution avec l’appui d’un consultant a identifié des indicateurs d’activités plutôt que des
indicateurs d’impact. Cette grave lacune n’a pu être décelée par aucune des missions de suivi
et de supervision, ni même par la revue à mi parcours. A cela, il faut ajouter les fréquents
changements de responsables de ladite cellule.
L’étendue de la zone d’intervention n’a pas permis de concentrer les appuis dans un rayon tel
que l’impact sur le plan de l’économie local puisse être visible et palpable. Le nombre moyen
de MER par Communautés Rurales étant de 10, les retombées sociales et économiques sont
difficilement appréciables par les collectivités, même si au niveau des micro-entrepreneurs
des résultats très positifs sont enregistrés. Ceci diminue au plan macro économique les actions
menées par le projet et ne favorise pas la prise en compte des intérêts de ce groupe par les
pouvoirs locaux dans leurs plans de développement.
Le partenariat privé local a été bien développé par le PROMER qui a sollicité dans une large
mesure les compétences locales. Néanmoins, des insuffisances sont notées dans l’organisation
et le renforcement des capacités de cette offre de services qui pourrait à la fin du projet
assurer une continuité et une pérennisation d’un solide service d’appui non financier à la
micro entreprise rurale.
La composante « financement des MER » n’a pas donné les résultats escomptés. Les
insuffisances dans le montage de la composante ont plombé les ailes à cette composante. Il
n’a pas été prévu un mécanisme de financement spécial pour promouvoir le développement de
l’entreprenariat rural ; ceci est d’autant plus regrettable que les cibles du projet étaient les
ruraux les plus pauvres. D’autre part, le système de suivi évaluation basé sur les aspects
quantitatifs du financement a, par moments, fait du personnel de base des « garçons de
course » du système financier. Dans le domaine de l’équité homme/femme, le projet n’a pas
su trouver une bonne stratégie pour un accès facilité des femmes au financement. Il aurait
donc fallu créer une discrimination positive à l’égard des femmes par rapport au financement.
Enfin, le projet n’a pas su développer un partenariat spécifique avec les écoles de formation
professionnelle (surtout celles locales) pour identifier les apprenants originaires des villages et
les inciter à y retourner après la fin de leur formation. Mais une telle stratégie aurait
probablement requis une « aide à l’installation ».