Rapport d'achèvement de la phase pilote - FIDAfrique

que la femme doit toujours être tributaire de son mari ou de ses frères dans la prise des
initiatives, surtout quand ces dernières sont à caractère économique et nécessitent des
déplacements plus ou moins fréquents.
La participation de la société civile aux activités du projet
Dans sa démarche, le PROMER a privilégié le faire-faire. C’est ainsi que toutes les actions de
renforcement des capacités (à l’exception notoire des formations en fabrication de savon dont
l’expertise locale n’était pas disponible) et les introductions de technologies ont été confiées à
des prestataires externes locaux ou nationaux, ceci sur la base de cahiers des charges bien
précis et après appels à candidatures. Des partenariats fructueux ont été noués avec des
institutions de recherche (ITA, CERER), des établissements d’enseignement secondaires
(CRETEF, Lycée de Kédougou) et des projets de développement. Ces activités de
recherche/développement ont donné des résultats très importants en terme d’amélioration des
procédés et de réduction de la pénibilité du travail dans les filières savonnerie artisanale,
boulangerie artisanale, anacarde et karité.
La reproductibilité de certaines activités du projet ou de l’ensemble d’entre elles
Les principes d’intervention et la démarche du PROMER (responsabilisation entière du
bénéficiaire dans le choix de son activité ; participation des bénéficiaires aux coûts des
formations et au financement de leurs projets ; implication des collectivités locales, des
services pérennes de développement à la base et des prestataires locaux dans les activités
menées) assurent d’eux-mêmes la reproductibilité de la plupart des actions entreprises pour
susciter et développer l’esprit d’entreprise en milieu rural. L’expérience a montré que les
micro-entrepreneurs sont prêts à participer au coût des formations quant ils sont convaincus
de la plus value apportée par ces dernières. Les innovations technologiques introduites au
niveau des micro-entreprises de référence sont aujourd’hui adoptées par les autres microentreprises
à leurs frais. Il convient cependant de se poser des questions quant à la
reproductibilité des « boutiques des MER » telles que conçues aujourd’hui. Le principe en luimême
est très pertinent : c’est probablement les modalités de mise en œuvre (formes
d’organisation et de gestion) qu’il va falloir améliorer.
Les caractéristiques novatrices
La démarche adoptée par le PROMER a été innovatrice en ce sens qu’elle a rompu avec les
approches normatives et descendantes qui consistent à répercuter en cascade des messages à
des usagers réduits en consommateurs passifs d’idées et/ou de technologies. Le PROMER
part des questions posées et construit avec le partenaire les alternatives aptes à lever les
contraintes au développement de son activité. A travers son processus d’animation
participative, le projet a fait émerger des demandes d’appuis soit de micro-entreprises déjà
existantes, soit de simples porteurs d’initiatives économiques. Toutes les propositions entrant
dans le champ d’éligibilité du projet ont été enrichies par des enquêtes et des études qui ont
donné des orientations pour une formulation plus pertinente des demandes, ceci en accord
avec les concernés.
Une autre innovation du projet a été d’avoir considéré le crédit que comme un moyen
d’accompagnement de la production. C’est ainsi que sa mise en œuvre n’intervient que
lorsque le PIE ou la MER a répondu à toutes les conditions d’autoévaluation et de formation
jugées nécessaires à la maîtrise technique de son projet.