Rapport d'achèvement de la phase pilote - FIDAfrique

commence à se moderniser dans les villages. La fabrication du pain et la micro pâtisserie font
que les boulangers ont sensiblement augmenté leur chiffre d’affaire et des emplois
permanents sont créés et consolidés.
Le développement des structures participatives
Par rapport aux organisations professionnelles, le PROMER, a privilégié le regroupement
associatif au niveau des principales filières. C’est ainsi que des organisations ont vu le jour
dans les filières métal mécanique, karité, boulangerie artisanale et noix de cajou. Ces
structures ont permis aux membres de bénéficier d’appui groupés en terme de financement
d’harmonisation dans les procédés de production (bonnes pratiques de fabrication),
d’approvisionnement et de commercialisation. Le PROMER a également appuyé les MER à
se regrouper en deux groupements d’intérêt économique pour gérer les « boutiques des microentreprises
rurales » implantées à Tambacounda et à Kaolack. L’objet de ces boutiques est de
rapprocher la demande urbaine de l’offre rurale. Elles sont également appelées à être le
creuset pour la naissance d’un label rural commun aux MER. Le renforcement des
organisations professionnelles permettra une meilleure prise en compte des préoccupations et
enjeux du secteur de la micro entreprise rurale dans les politiques sectorielles.
La décentralisation
La mise en œuvre du PROMER a suivi de quelques années l’application de la loi sur la
décentralisation. Etant donné son ancrage en milieu rural, le PROMER s’est beaucoup appuyé
sur les conseils régionaux et sur les communautés rurales pour faire passer son message sur
l’entreprenariat rural. Beaucoup de bureaux d’animateurs économiques polyvalents ont ainsi
été mis à disposition par les collectivités locales ou par les centres d’expansion rurale
polyvalents (CERP). Les collectivités locales, les partenaires techniques et les autorités
administratives ont appuyé le projet durant sa mise en œuvre notamment à travers des
participations de qualité à la préparation des programmes techniques et budgétaires annuels.
Ainsi, le processus de planification ascendant et itératif inauguré par le PROMER dans sa
zone d’intervention est un modèle achevé de décentralisation et de participation. La
préparation et l’organisation des « fora des initiatives » ont été confiées aux conseils ruraux et
aux CERP qui ont ainsi assuré une bonne participation des populations, permettant au
PROMER de disposer d’une importante « banque d’idées de projets ». Les différentes
structures issues de la décentralisation sont régulièrement informées de l’état d’avancement
du projet. C’est dire que le PROMER a bien intégré l’aspect décentralisation dans sa
démarche et que les conseils ruraux sont très impliqués dans ses activités.
La prise en compte de la problématique homme-femme
Les cibles prioritaires du projet sont les femmes qui, dans les objectifs initiaux, devaient
recevoir au moins 50 % des appuis. Globalement, cet objectif n’a pas été atteint car les
femmes ont obtenu 47 % des dossiers de projets financés avec seulement 38 % des montants
octroyés. Il aurait probablement fallu prévoir une discrimination positive pour les femmes
dans le volet crédit. D’autre part, 46 % des MER financées et 44 % des MER ayant bénéficié
de formations appartiennent à des femmes. Quant au volet « alphabétisation » les femmes
représentent 84 % des auditeurs alphabétisés. Pourtant, le projet a fait des efforts certains en
direction des femmes, notamment à travers les animations ciblées et les études sur la mise en
place d’un réseau de femmes micro-entrepreneurs. Il faut cependant considérer que dans la
zone d’intervention du projet, il subsiste encore de fortes pesanteurs socioculturelles qui font