Rapport d'achèvement de la phase pilote - FIDAfrique

composante à travers les sensibilisations sur l’épargne et le montage des dossiers de demande de
financement. Le Cellule AT / CPEC a été également associée et a reçu des appuis institutionnels
sous formes de véhicule, configuration informatique et fonctionnement. Les principaux résultats
obtenus de cette composante se présentent comme suit :
- ouverture par les bénéficiaires de 1452 comptes auprès des SFD pour un montant
total d’épargne de 244 615 805 francs CFA,
- dénouement des crédits de 1 085 dossiers de projet au profit de 876 MER pour un
montant total de 311 940 903 francs CFA, soit un montant moyen de 287 503
FCFA par dossier (ou 356 097 francs CFA par MER financée),
- participation des bénéficiaires dans le financement de leurs projets à hauteur de
118 972 188 francs CFA sous formes d’apports personnels et d’infrastructures.
Il était prévu que 1031 MER accèdent à un financement pour un montant total de 800 millions
F CFA. Ainsi, les taux de réalisation de ces prévisions sont respectivement de 85 % et 39 %.
Environ 73% des MER créées et 63 % des MER consolidées ont bénéficié d’au moins un
financement. Les MER de femmes ont bénéficié de 38% des montants alloués et de 46% du
nombre de crédits accordés. Il était prévu que 50% au moins des crédits soient octroyés aux
MER appartenant à des femmes.
Les contres performances notées dans l’atteinte des objectifs de cette composante se situent à
plusieurs niveaux. En sa qualité de chef de file pour l’exécution de la composante, il était
prévu que le CMS puisse associer à sa mise en œuvre d’autres institutions mutualistes
intervenant dans la zone du projet. Ceci n’a jamais été le cas, ce qui était d’ailleurs prévisible
car les autres institutions mutualistes n’ont pas les mêmes conditions d’éligibilité que le CMS
et se positionnent souvent en concurrents directs. Ensuite, le CMS n’a jamais effectué de
tirages sur la ligne de crédit bien qu’il ait signé l’accord subsidiaire : il a financé sur ses
ressources propres tout en mobilisant le fonds de risque (deux fois pour un montant total de
6,9 millions de FCFA) et une partie des appuis institutionnels programmés (7 motocyclettes et
une configuration informatique). Le non tirage de la ligne de crédit explique en partie le fait
que le CMS n’ait jamais accordé de crédit moyen terme au micro-entrepreneurs. En effet,
l’ACEP et l’UMEC qui ont effectué un tirage de 35 millions de francs CFA sur la ligne de
crédit ont, elles aussi, octroyé très peu de crédits moyen terme. Dans les faits, le système
mutualiste au Sénégal est très frileux à accorder des crédits moyen/long terme à ses clients.
L’ouverture programmée de 10 nouvelles caisses par le CMS n’a pas eu lieu. Ce dernier a
plutôt procédé à une réduction de son réseau en supprimant certaines caisses qui étaient
jugées non rentables et en transformant d’autres en permanences d’une fois par semaine,
généralement les jours de marché hebdomadaire. De ce fait, certaines zones du projet
(Salémata, Fongolimbi, Saraya, Bonconto, Wassadou) ont totalement été dépourvues de
services de proximité. Par exemple, le CMS ne dispose que d’une caisse dans tout le
département de Kédougou et celle-ci se trouve dans la ville de Kédougou qui est
irrégulièrement desservie par les transports en partance ou en provenance des autres localités
du département. Dans le département de Sédhiou, il n’y a également qu’une caisse du CMS.
Dans la zone du projet, les démarches des projets et programmes sont parfois totalement
divergentes. En effet, au moment où certaines structures faisaient de la subvention pour
favoriser le développement d’activités génératrices de revenus (AGR), parfois sans la
formation préalable indispensable, d’autres comme le PROMER appelaient les mêmes
populations à financer leurs activités soit sur fonds propres, soit en s’affiliant à une mutuelle