Journal of Film Preservation - FIAF

Ecole de Pointe-aux-Trembles: l’Institut Français Evangélique
Cette école, l’Institut Français Evangélique, est le résultat du travail de la
“French Canadian Missionnary Society”. Cette société se fait connaître,
dans un premier temps, en acceptant d’enterrer les Patriotes de 1837. 4
La French Canadian Missionary Society convient de la nécessité de créer
une école afin de pourvoir à l’éducation des francophones qui étaient
peu scolarisés. C’est à Belle-Rivière (au Nord de Montréal, près de
Mirabel) que les bases de ce qui allait devenir l’Institut Français
Evangélique sont jetées, dès 1841. C’est d’ailleurs cette date qui est
indiquée sur la carte postale qui montre la chapelle de l’école (document
2). L’école de Pointe-aux-Trembles, elle, est créée en 1846, par des
protestants suisses. 5 M. Emmanuel Tanner en est le premier directeur,
assisté de M. Jean Vernier. Il faut savoir qu’à cette époque, les protestants
au Québec, sont toujours considérés comme des “méchants”; ils sont des
ennemis de la religion catholique qui règne dans tous les domaines et en
particulier dans celui de l’éducation scolaire.
Qu’est-ce que cette école au juste? La publicité de l’école la présente de
cette manière: “C’est une école ouverte aux jeunes canadiens français de
12 à 25 ans, protestants et catholiques, francophones et anglophones,
riches et pauvres”. Le caractère exceptionnel de cette école ne fait aucun
doute dans le contexte du Québec, à la fin du 19ème siècle. L’école,
tenue par des protestants francophones est ouverte à toute personne, peu
importe la religion, la langue, la culture ou le sexe (la mixité dans les
écoles est une exception à l’époque, au Québec).
Cette école accueille principalement des pensionnaires, ce qui explique
pourquoi les trois frères Sinnott qui habitent à 200km peuvent y être
inscrits. Le déplacement en train était relativement
aisé, le Canadien National passait à
proximité de l’école. Le voyage du lac
Mégantic (centre ferroviaire important) vers
Montréal devait donc être assez simple. Le
père de Mack qui avait travaillé précédemment
à Richmond, était alors en fonction à
l’hôtel de la gare au Lac Mégantic.
Cette école accorde une grande importance à
l’étude de la Bible. Un chapitre d’un ouvrage
consacré au travail des protestants au Québec,
Up to the Light 6 , porte sur l’”Education as a
Help to Evangelisation”. Ce texte, comme
d’autres, concernant la création de l’école,
insiste beaucoup sur l’idée de donner aux
élèves francophones une formation plus sérieuse, enrichie et critique. Le
but devait être atteint par un programme rigoureux de prières quotidiennes.
Il s’agissait d’inculquer aux jeunes un idéal profondément chrétien.
Cependant cet idéal contenait une dose d’esprit critique et
d’anticonformisme dont font généralement preuve les protestants. La critique
sociale était donc permise et encouragée.
69 Journal of Film Preservation / 58/59 / 1999
Nueva investigación sobre la juventud
y educación de Mack Sennett en
Québec.
En 1896 Sennett y sus hermanos fueron
inmatriculados en el Institut Français
Evangélique, fundado en Pointe-aux-
Trembles por dos Protestantes suizos
cincuenta años antes, y cuyo primer director
fue el pastor Emmanuel Tanner. Ahí Sennet
aprendió francés y se impregnó de cultura
francófona, desarrollando asimismo un
espíritu anticonformista y de rebelión contra
una sociedad impregnada de catolicismo
conservador.
Carte postale de l'extérieur de l'école.
Cette image daterait de 1900. Le bâtiment a été
agrandi pour répondre à une augmentation du
nombre d'inscriptions. En 1900, 150 élèves
fréquentent l'Institut Français de la Pointe-aux-
Trembles.