Journal of Film Preservation - FIAF
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Mack Sennett au Québec, un aspect de sa<br />
formation scolaire: le cas de l’école de<br />
Pointe-aux-Trembles 1<br />
New research on Mack Sennett’s youth<br />
and education in Québec<br />
In 1896 Sennett and his brothers were<br />
enrolled at the progressive Protestant school,<br />
l’Institut Français Evangélique at Pointeaux-Trembles.<br />
Sennett learned to speak<br />
French and absorbed francophone culture,<br />
and, in traditionally conservative catholic<br />
Québec, developed a spirit <strong>of</strong> nonconformity.<br />
Carte postale de la chapelle<br />
Cette carte est révélatrice des valeurs de cette école:<br />
prière, amour et travail. On remarquera la présence<br />
d’un piano à la droite d’un petit orgue (ou<br />
harmonium); ce qui révèle l’importance de la<br />
musique lors des cérémonies religieuses. On se réfère<br />
à 1841 comme date de naissance de l’école. Le<br />
directeur Brand succède à M. Bourgoin (directeur lors<br />
du passage de Mack). Cette photographie daterait<br />
donc de 1900-1910.<br />
Pierre Pageau<br />
La présence de Mack Sennett au Québec est à la fois bien reconnue et<br />
peu connue. Ce texte n’est qu’une partie d’une vaste recherche sur<br />
l’ensemble des rapports entre Mack Sennett et le Québec. Un des aspects<br />
qui m’intriguait le plus était sa référence à des études faites dans une<br />
école de Pointe-aux-Trembles. Il y a, à ma connaissance, au moins trois<br />
références explicites de Mack Sennett aux études qu’il a fait à Pointeaux-Trembles.<br />
D’une part, dans son autobiographie King <strong>of</strong> Comedy: “One<br />
<strong>of</strong> the schools I went to was at Pointe-aux-Trembles, nine miles out <strong>of</strong><br />
Montreal, and there I learned to speak French.” 2<br />
Mais il faut aussi se référer à la biographie écrite par Gene Fowler, en<br />
1934, sous le titre Father Goose3 . Dans ce livre, on peut retrouver les<br />
deux références suivantes. La première se situe au moment où Mack se<br />
confronte à son père et lui explique pourquoi il n’utilisera plus le nom<br />
de Sinnott.<br />
“You remember how I used to get in fights over my name?” Michael said.<br />
“You know very well how many fights we had me and my brothers when<br />
we used to go to the parochial school at Pointe aux<br />
Tremble. Not that I minded the fights. But what I<br />
didn’t like was the jokes - all the kids yelling at us :<br />
“Look! Here come the three S’nott brothers!” Well,<br />
Papa, I can’t take a chance like that when I go on<br />
the stage.” (p.46) Une deuxième référence à cette<br />
école apparaît au moment où Mack doit utiliser ses<br />
connaissances de la langue française. “Somehow, he<br />
didn’t think that “vermifuge” was that Kid McCoy<br />
declared to mean. It might be Spanish. But he<br />
doubted it. He was a great doubter. It had a French<br />
sound. He had grown in a Quebec community<br />
where a kind <strong>of</strong> French was spoken almost exclusively.<br />
At the Point de Tremble school he had been<br />
required to debate in French. Yes, it sounded<br />
French to Mack.” (p. 64)<br />
Après de multiples démarches, j’ai retrouvé cette école et le cahier des<br />
inscriptions des élèves qui montre clairement que les trois frères Sinnott<br />
furent effectivement inscrits dans cette école en 1896. Ce passage fut<br />
bref, j’en conviens, mais cette école était tellement exceptionnelle, tout<br />
au moins dans le contexte du Québec de la fin du 19ème siècle, qu’il<br />
importe de s’arrêter sur cette formation.<br />
68 <strong>Journal</strong> <strong>of</strong> <strong>Film</strong> <strong>Preservation</strong> / 58/59 / 1999