Journal of Film Preservation - FIAF
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Notes<br />
1 Pierre Nora, (sous la direction de), Les<br />
lieux de la mémoire, Paris, Editions<br />
Gallimard, Quarto, 1997, p. 4702.<br />
2 Nora, op. cit., p 24-25<br />
3 Nora, op. cit., p. 30<br />
4 Nora, ibid.<br />
5 Nora, ibid.<br />
6 Tzvetan Todorov, Les abus de la<br />
mémoire, Arléa, 1995, p. 9<br />
7 Nora, op. cit., p. 4714<br />
8 Problème qui se pose déjà : comment<br />
archiver Internet? En effet, après 70 jours<br />
environ, les pages du Web disparaissent.<br />
Il serait sans doute utile d’en conserver<br />
quelques-unes (ou toutes?)... Mais comment?<br />
Beau sujet pour Borgès!<br />
9 T. Todorov, op. cit., p. 11<br />
10 Arlette Farge, Le goût de l’archive, Paris,<br />
Editions du Seuil, 1989, p. 23<br />
11 A. Farge, op. cit., p. 70<br />
12 Voir à cet égard l’échange de correspondance<br />
“avec et entre quelques<br />
enfants des années soixante” dans Trafic,<br />
n° 24, hiver 1997.<br />
13 Bien entendu, les médias peuvent eux<br />
aussi créer des événements. Cependant il<br />
faut, dans ce cas, un vouloir préalable,<br />
un acte décisionnel, qui sera consciemment<br />
évalué au préalable. Dans le cas du<br />
champ culturel, les chances restent minimes<br />
et restreintes ; les médias préfèrent<br />
se référer à “l’actualité”, où la motivation<br />
est toujours claire et nette.<br />
14 Nora, op. cit., p. 4709<br />
de jouer aux Cassandre, ce n’est que pour mieux inciter à une grande<br />
vigilance. Car nous avons une mission à remplir ; c’est d’ailleurs l’unique<br />
raison de notre existence. Même s’il reste difficile de cerner en quoi notre<br />
activité dans l’univers contemporain pourrait consister, - ce serait le sujet<br />
d’une autre intervention - je crois que ce qui importe ce sont deux<br />
attitudes fondamentales ; ce sont d’ailleurs les attitudes fondamentales de<br />
l’intellectuel (et de l’artiste) classique. Ne pas se laisser piéger, essayer<br />
d’analyser et de comprendre ce qui nous entoure, avoir un esprit critique,<br />
et s’il le faut, sceptique... La deuxième attitude est également une<br />
attitude ancienne et vénérable : veiller à la qualité en nous posant<br />
continuellement la question de savoir ce qu’est et où se trouve, la<br />
qualité.<br />
Si en effet, aussi bien le grand shopping center d’Oberhausen est un fait<br />
culturel comparable à Florence ; si, dans la mentalité de nos<br />
contemporains, une soirée au restaurant équivaut à une soirée à l’opéra<br />
ou au concert ; si en effet le monde quotidien s’est esthétisé outre<br />
mesure, le devoir qui nous incombe et qui nous différencie des gens du<br />
marché, - même si nous travaillons en partie sur les mêmes terrains ou<br />
sommes obligés de le faire - c’est notre souci pour la qualité - son<br />
authenticité, son sérieux, son esthétique forte. Sauvegardons la qualité,<br />
préservons des valeurs qui ne sont sans doute pas celles qui ont cours.<br />
Pour ce qui nous préoccupe directement cela signifierait : après avoir<br />
sauvé des films, sauvons dans son intégrité le cinéma, qui a été un des<br />
grands moments de l’histoire du 20ème siècle.<br />
•<br />
Cette intervention doit beaucoup – pour les aspects historiques, et plus<br />
particulièrement en ce qui concerne la notion de “mémoire” – aux écrits<br />
de Pierre Nora, je l’ai dit. Pour les aspects sociologiques, le travail de<br />
l’allemand Gerhard Schulze (Die Erlebnisgesellschaft, que l’on pourrait<br />
traduire par “la société de l’expérience ou de l’événementiel” édité par<br />
Campus, Frankfurt, 1993) a été, pour moi, une grande source<br />
d’inspiration. Le dialogue entre les deux est mon modeste apport<br />
personnel.<br />
34 <strong>Journal</strong> <strong>of</strong> <strong>Film</strong> <strong>Preservation</strong> / 58/59 / 1999