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Journal of Film Preservation - FIAF

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automatiquement exclues de ces activités. Non, et je dirais même, au<br />

contraire. Car, la sélection du “consommateur” n’est pas exclusive, en<br />

fait, elle fait fi des préjugés. C’est d’ailleurs une de ses caractéristiques :<br />

son comportement est “démocratique”, anti-élitaire. Du moment - et c’est<br />

le seul critère - que ces vieilles institutions se transforment en lieux<br />

événementiels, elles acquièrent une valeur pour une consommation où le<br />

vécu est central. Mais elles perdent alors aussi leur ancien signe<br />

d’exclusivité, car en faisant partie du réseau, elles sont en même temps<br />

mises sur le même pied que toute autre activité de ce type. Là où je peux<br />

vivre quelque chose d’exceptionnel. (Là où je devrais faire la queue?<br />

Sans doute. Mais certainement: souvent là où l’on crée un effet de<br />

pénurie, d’unicité vu la force de la demande! De là l’importance de la<br />

foule, du succès de masse, de l’audimat. Là où la demande étouffe<br />

l’<strong>of</strong>fre.”Il n’y aura pas du Vermeer pour tout le monde”).<br />

Cependant, il y a des règles pour cette consommation culturelle, ce<br />

tourisme culturel. Il ne suffit pas de dire que le Louvre est aussi<br />

accessible aux Parisiens; ceux-ci préfèreront de toute manière se rendre<br />

au Rijksmuseum ou au Prado. (Je crois que le seul moyen d’attirer les<br />

Parisiens au Louvre c’est de le leur défendre, ou de leur en rendre<br />

l’accessibilité très difficile. Paradoxe de l’exigence de l’accessibilité et de<br />

l’illusion de l’inaccessibilité.)<br />

Je me rappelle de l’époque où Hoos Blotkamp et moi tentions de faire<br />

renaître la cinémathèque néerlandaise de ses cendres, du dialogue que<br />

nous avions eu avec des représentants de la presse. Ils nous disaient : il<br />

faut faire de la publicité (entendez : dans notre quotidien). Hoos<br />

répondait que la Cinémathèque n’en avait pas les moyens et que, de<br />

toute manière, la conservation avait sa priorité absolue. “Non, ce que je<br />

voudrais de vous”, disait-elle, “c’est que vous me souteniez par de la<br />

publicité gratuite! Soutenez mon action.” Réponse des journalistes : “oui,<br />

mais alors il faut nous proposer des événements.” “Mais, messieurs”,<br />

répondit Hoos,”je vous propose dans ma salle, trois événements par soir,<br />

tous les jours de la semaine!” (les trois films que nous programmions à<br />

l’époque). Ce n’était pas le genre d’événement auquel s’attendait la<br />

presse...<br />

Sélection et nettoyage par le vide<br />

S’il est vrai, comme le note Nora, que : “les critères de sélection, qui,<br />

quels qu’ils soient ou qu’ils étaient, étaient au fondement de l’idée<br />

patrimoniale (ancienne manière), ont perdu toute pertinence” 14 , on peut<br />

cependant constater que d’autres moyens de sélection se sont mis en<br />

place. C’est ce que M. Nicolas appelle : “la production de répères”!<br />

Quand il est indispensable dans le chaos et l’inflation des événements de<br />

“guider le consommateur”. Cependant ces sélections sont faites non plus<br />

selon les critères d’antan mais selon leur potentiel événementiel. Ainsi ils<br />

deviendront médiatisables et entreront dans le champ de l’économie<br />

culturelle.<br />

Cette sélection se fait donc essentiellement par le biais de la<br />

médiatisation ; c’est en fait ce qui fait le cœur même de l’activité<br />

31 <strong>Journal</strong> <strong>of</strong> <strong>Film</strong> <strong>Preservation</strong> / 58/59 / 1999<br />

contemporáneos. Toda película que no es<br />

mostrada, se encuentra en depósito -las<br />

salas de las cinematecas son un extraño<br />

museo vacío : las obras se muestran de una<br />

en una. Toda proyección excluye las otras.<br />

La valorización parece alcanzar entonces su<br />

grado máximo. En esto el cine, más que la<br />

pintura, las artes plásticas o la arquitectura,<br />

se encuentra en el terreno de las artes del<br />

espectáculo. Las películas sólo existen<br />

cuando son proyectadas, un poco como las<br />

partituras musicales, que sólo existen<br />

cuando son interpretadas. En la medida en<br />

que una partitura musical es un objeto de<br />

estudio, se asemeja a una película que puede<br />

ser objeto de estudio sin ser proyectada. Por<br />

ende, este aspecto de valorización cuasiontológica<br />

que acompaña al objeto<br />

cinematográfico debería constituir una baza<br />

ganadora para el impacto que éste posee en<br />

cuanto objeto patrimonial.<br />

¿Cómo es posible, entonces, que<br />

precisamente esta fuerza inherente al cine -<br />

en el contexto de las salas de las<br />

cinematecas- constituya también su<br />

debilidad ? El cine no se beneficia del mismo<br />

prestigio cultural que la ópera, los<br />

conciertos, la danza, es decir, que todos los<br />

espectáculos artísticos en los que la<br />

interpretación en vivo garantiza su<br />

unicidad. En las otras artes de espectáculo el<br />

elemento “en vivo” es constantemente<br />

visible, el espectador presencia la producción<br />

de la obra. Hay un aspecto de la proyección<br />

cinematográfica que puede ser<br />

experimentado como espectáculo “en vivo”,<br />

y es la proyección de películas mudas con<br />

acompañamiento musical en directo por un<br />

pianista o una orquesta.<br />

En suma, la valorización necesaria para que<br />

la proyección cinematográfica pueda<br />

alcanzar la categoría de evento debe al<br />

menos prometer una experiencia fuera de lo<br />

común. El evento es lo que garantiza la<br />

posibilidad de vivir una experiencia. Está<br />

claro que el elemento identificador,<br />

existencial, se encuentra en el centro de la<br />

necesidad cultural contemporánea.<br />

Proyectar películas en programas continuos,<br />

mostrar las colecciones permanentes no<br />

constituye un evento. Son hechos que forman<br />

parte de nuestra vida cotidiana. El<br />

fenómeno cultural sólo se produce cuando el<br />

hecho cultural es ejemplar, único, fuera de lo<br />

común. Esto es lo que los medios de<br />

comunicación demandan. Carecemos aún de<br />

una terminología que nos permita describir<br />

esta mentalidad para la que la experiencia<br />

singular resulta central. Esta estética de la<br />

experiencia ya no se limita al terreno

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