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Journal of Film Preservation - FIAF

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cinematográfica en una sala grande es una<br />

forma de consumir cine, que se opone al<br />

hecho de ver películas en la televisión o en<br />

vídeo. El que ambas formas de acceso estén<br />

altamente controladas es un hecho que no<br />

parece ser tenido en cuenta. Lo que cuenta<br />

es la actitud : es anti-institucional, pero no<br />

se sustrae a otras formas de<br />

institucionalización como puede ser el<br />

marketing. El escepticismo frente a las<br />

instituciones tradicionales es grande y al<br />

mismo tiempo ambiguo ; signo evidente de<br />

que nos encontramos en una fase de<br />

transición. Es hoy un hecho que el museo,<br />

lugar sagrado de nuestro patrimonio<br />

cultural, no responde ya a necesidades<br />

reales. Y si sigue funcionando es en un<br />

contexto de turismo cultural, que se<br />

redondea y completa con los souvenirs<br />

vendidos en las tiendas de regalo.<br />

Patrimonio, memoria, identidad se están<br />

convirtiendo en términos circulares, casi<br />

sinónimos. Patrimonio es lo que resulta<br />

accesible para todos nosotros a través de la<br />

memoria y de ello mana su valor . Hemos<br />

pasado de la cultura como posesión a la<br />

cultura como forma de vida. No se trata<br />

sólo de un nuevo énfasis, sino más bien de<br />

una inversión de sentido. De la cultura que<br />

se adquiere, hemos pasado a una dimensión<br />

existencial : cultura es lo que uno vive.<br />

“Tener cultura” ha pasado a ser “estar en la<br />

cultura”. ¿Cuáles son las consecuencias para<br />

el patrimonio cinematográfico ? El director<br />

del CNC anuncia que la Cinémathèque<br />

Française pasará a ser la Casa del Cine y<br />

será un lugar dedicado a la actividad<br />

cultural. Una mezcla de vieja retórica y<br />

nuevo lenguaje comercial. Esta clase de<br />

discurso ambiguo obviamente no resuelve el<br />

problema. De un modo indirecto, sin<br />

embargo, lo enuncia.<br />

¿Qué se entiende por actividad cultural ? Se<br />

trata simplemente de cierta eficacia cultural.<br />

Los criterios para esta labor de memoria,<br />

esta labor cultural, residen en sus aptitudes<br />

para constituirse en evento y en experiencia.<br />

Para lograr un evento tiene que haber, como<br />

mínimo, cierta visibilidad, un acto de<br />

exhibición, aquello que en términos<br />

culturales se denomina una “valorización”.<br />

De este modo las cinematecas proponen la<br />

“valorización” de su parte del patrimonio<br />

mostrando las películas en sus salas. Todos<br />

los modos y procedimientos que existen para<br />

que el objeto cultural sea accesible,<br />

significativo, relevante deben ser utilizados -<br />

al menos si uno desea valorizar el pasado- o<br />

más precisamente : para lograr que entre a<br />

formar parte de la jerarquía de valores<br />

déplace pour aller dans une bibliothèque, il faut que je ressente très<br />

fortement - par exemple, par le biais de l’architecture spectaculaire -<br />

l’élément “bibliothèque” mis en valeur. De même pour une visite au<br />

musée ou au musée du cinéma. Sinon tout autant rester chez moi et<br />

consulter Internet où se trouve l’ensemble du patrimoine!<br />

On le voit : Si l’événementiel est la clef du discours médiatique - tout<br />

prétexte est utilisable - l’événementiel répond en même temps au besoin<br />

pr<strong>of</strong>ond d’une expérience, d’un vécu chez le consommateur, le public,<br />

nous. La culture étant devenue non plus un trait distinctif, un bien à<br />

posséder, mais ce qui enrichit notre moi de manière agréable et<br />

plaisante, voire : excitante ; bref, une valeur existentielle. Or, cette<br />

culture hédoniste ne se limite plus à la culture ou aux arts traditionnels<br />

(dont le cinéma fait partie) ; elle la déborde largement.<br />

Il faut peut-être remarquer ici que ce que l’on nomme “médiatisation”<br />

dépasse de loin le simple mécanisme informatif ou communicationnel<br />

auquel on confinait jusqu’à présent le travail des médias. “Médiatiser”<br />

signifie de nos jours avant tout : rendre apte à fonctionner dans un<br />

marché. Et il y a bien entendu aussi des marchés culturels. Dire que non<br />

médiatisée la culture n’existe pas (plus), revient donc à soutenir qu’elle<br />

ne se meut plus que dans une aire commercialisée. Même si celle-ci ne<br />

possède nulle valeur en bourse, et par conséquent nécessite des apports<br />

financiers (subsides) importants, elle obéit aux mêmes lois économiques.<br />

Tourisme culturel<br />

Il nous manque une terminologie appropriée pour décrire cette mentalité<br />

où l’expérience est centrale. Ni le terme tourisme - qui est beaucoup trop<br />

restreint et est devenu anachronique - , ou celui plus spécifique de<br />

tourisme culturel, ni celui de loisir (qu’on n’emploie d’ailleurs plus<br />

guère, il me semble, la dévalorisation de la notion du travail y étant sans<br />

nul doute pour beaucoup) sont adéquats. Car le phénomène est<br />

beaucoup plus large et en même temps plus intense : il s’agirait d’un<br />

quotidien sublimé, un quotidien ludique sans doute, mais surtout<br />

hédoniste. L’esthétique n’étant plus réservée uniquement aux domaines<br />

traditionnels de l’art, elle s’est infiltrée partout. Ou en renversant la<br />

proposition : l’art s’est dilué dans des expériences esthétiques multiples.<br />

En conséquence, il n’y a plus de raison pour distinguer les domaines<br />

esthétiques les uns des autres. Les frontières se sont estompées entre :<br />

aller au concert, faire du (fun-) shopping, aller au restaurant, visiter une<br />

exposition, faire une promenade en forêt, boire un verre, passer un<br />

week-end dans une ville étrangère, etc. du moment que ces activités<br />

entrent dans un contexte esthétique de gratuité et de loisir, elles se<br />

complètent et se relaient pour devenir, en quelque sorte,<br />

interchangeables. Leur mode de fonctionnement est le réseau ; leur<br />

thème commun, ce qui les relie c’est : “sortons”, “allons en ville”,<br />

“prenons un week-end de liberté...” : des expériences agréables, du vécu<br />

(opposé bien entendu au non-vécu du quotidien).<br />

Les vieilles institutions culturelles, ces bastions des anciennes valeurs<br />

culturelles axées en grande partie sur la “distinction”, ne sont pas<br />

30 <strong>Journal</strong> <strong>of</strong> <strong>Film</strong> <strong>Preservation</strong> / 58/59 / 1999

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