Journal of Film Preservation - FIAF

plantea de un modo dramático en todos los
lugares clásicos de archivo es brutalmente
físico : ¿cómo almacenar “todo” ?
La historia de esta necesidad de “preservar
todo” ha sido puesta dramáticamente de
manifiesto por los regímenes totalitarios del
siglo XX que revelaron la posibilidad, hasta
entonces ignorada, de poder borrar la
memoria. La pérdida de la memoria es un
sentimiento especialmente angustioso para el
hombre contemporáneo. La pérdida de una
parte de esa memoria, como la destrucción
masiva del cine silente, fue la fuerza motriz
que impulsó a los coleccionistas que se
convirtieron en los primeros fundadores de
archivos fílmicos. En otros campos nos
encontramos con el mismo fenómeno. La
ideología de Ledoux que venía a corregir un
canon demasiado rígido, ha conducido a una
situación en la que los criterios han
desaparecido. Los métodos tradicionales de
exhibición de las imágenes en movimiento en
lugares especiales se han trasladado a un
espacio más abiertamente público. Esta es la
crisis de las cinematecas. El patrimonio en
su vertiente contemporánea de “memoria”
ya no está constituido por objetos, sino por
la actitud hacia esos objetos.
Se suele decir que todos los problemas
nuevos generan nuevas soluciones. Así el
problema de la proliferación de lo que es
susceptible de ser archivado -cómo
almacenar “todo”- conduce a la propuesta
de medios electrónicos y digitales. Puesto
que el problema es tan real, la solución
podría parecer inadecuada. Pero
¿inadecuada para quién ? Para nosotros, los
que trabajamos en los archivos, puesto que
los usuarios-consumidores parecen
encontrar que esta solución es perfectamente
adecuada. Ni siquiera comprenden el
problema. La noción de autenticidad está
cambiando. Podemos observar la erosión
gradual de la idea del original en las artes
plásticas hasta llegar al vídeo y el cd-rom y
todos los restantes desarrollos tecnológicos
venideros. La nueva tecnología es menos
frágil, más accesible, y mucho menos costosa
que la proyección de películas en los
archivos. Este es un argumento de peso,
contra el que nuestras anacrónicas
argumentaciones acerca de la autenticidad
no tienen la suficiente consistencia.
Al contrario que las representaciones
musicales y operísticas, subvencionadas
porque son consideradas como formas
artísticas en vía de desaparición, el cine no
recibe la consideración de arte efímero. Se
encuentra en una posición intermedia : ¿por
qué habría que salvaguardar la institución
désormais Maison du Cinéma, et sera ‘un haut lieu de l’action
patrimoniale’. Mélange de vieille rhétorique et de nouveau langage
marketing : “cinémathèque” qui ressemblait trop à bibliothèque, devient
“maison”. Convivial certes! mais un peu trop banal, trop trivial.
Corrigeons donc par “haut lieu”. Faux! Valeur périmée : les hauts lieux
sont réservés à des élites! Corrigeons à nouveau en y ajoutant de l’action;
une “activité patrimoniale”... C’est plus prometteur! Ce genre de discours
ambigu ne résout évidemment pas les problèmes. Indirectement
cependant il les pose...
L’événement et le vécu
Que se cache-t-il sous la dénomination d’ “action”, d’activité
patrimoniale?
Elle sous-entend tout simplement une certaine efficacité culturelle
contemporaine. Et si elle, cette action, veut réussir, elle devra passer par
les relais indispensables, les seuls qui fonctionnent véritablement : les
relais médiatiques et “touristiques” déjà évoqués par Nora. Les critères
absolus du bon fonctionnement de ce travail de mémoire, de ce travail
culturel est son aptitude à se transformer et à se constituer en événement
et en vécu.
Parlons un peu de ces deux valeurs, l’équivalent des actions produites
par les institutions anciennes, nouveaux pourvoyeurs de critères et de
répères, qui sont au centre de la culture contemporaine : la médiatisation
et le tourisme.
Mise en valeur et médiatisation
Pour qu’il puisse y avoir événement, il faut comme élément minimum
une visibilité, un acte de montrer, ce que, dans le domaine du
patrimoine, on nomme “la mise en valeur”. Ainsi les cinémathèques
mettent en valeur leur patrimoine en montrant les films dans leur salle
de musée. Un monument historique sera “mis en valeur” quand il
acquiert une nouvelle affectation : en général un... musée ou un centre
culturel. A l’heure actuelle la mise en valeur nous préoccupe autant ou
plus que l’archive elle-même, que la sauvegarde du monument
historique ou de n’importe quel autre objet patrimonial.
Toutes les manières et procédures qui existent pour rendre l’objet
patrimoine accessible, signifiant, pertinent... seront et devront être
utilisées. Du moins, si l’on désire rendre au passé sa valeur - ou plus
exactement : le faire entrer dans la hiérarchie des valeurs
contemporaines.
Or le cinéma, ici, est dans une position qui, très curieusement, s’avère
être une position forte (unique) et en même temps faible (fragile). Tout
film qui n’est pas montré, est en dépôt - ce musée est un bien curieux
musée car il est vide. On y montre une oeuvre à la fois! Toute projection
en exclut les autres. La mise en valeur semble donc être optimale ;
surtout comme c’est le cas, par exemple, à Bruxelles où les films sont
montrés en quasi permanence, à raison de cinq films par jour. En cela, le
cinéma plus que la mise en valeur de la peinture, des arts plastiques ou
de l’architecture, se situe du côté des arts du spectacle. Les films
28 Journal of Film Preservation / 58/59 / 1999