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Journal of Film Preservation - FIAF

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ourselves with culture. A double-faced<br />

obstacle, because on one side we must<br />

situate ourselves in its milieu, no question <strong>of</strong><br />

denying it, such arrogance could cost us<br />

dear. On the other side this memory culture<br />

is implacable: everything that is not entered<br />

in the computer, will be forgotten.<br />

Everything that is not centered by the media,<br />

will be non-events. Everything that may not<br />

be experienced, is relegated to the marginal.<br />

One must, cost what it costs, involve onself<br />

in this mire <strong>of</strong> rescue: to enter the current<br />

meaning <strong>of</strong> heritage in the memory system<br />

while at the same time guarding the real<br />

specificity <strong>of</strong> genuine heritage. How the<br />

cinema may arrive at that, we don’t know, it<br />

won’t be easy. If in fact the big shopping<br />

center <strong>of</strong> Oberhausen is a cultural fact<br />

comparable to Florence; if an evening at the<br />

restaurant is an equivalent in the mentality<br />

<strong>of</strong> our contemporaries to an evening at the<br />

opera or concert, if in fact the world<br />

quotidian is aestheticized, there is a duty<br />

that falls on us from the people <strong>of</strong> the<br />

marketplace. That duty is to safeguard the<br />

quality, preserve the values which are not<br />

necessarily those which are current. After<br />

having saved the films, let us save the<br />

cinema’s integrity, the cinema which has<br />

been one <strong>of</strong> the great moments <strong>of</strong> the history<br />

<strong>of</strong> the twentieth century.<br />

tant que spectateur “d’être surpris par les films” ; “la télé et la vidéo<br />

peuvent vous surprendre et vous confronter avec des films, du simple<br />

fait qu’ils sont <strong>of</strong>ferts à vous”. Il note encore, et cela me semble être à<br />

juste titre (à l’inverse des jeunes turcs de plus de trente cinq ans ; qui<br />

plaident pour une indifférentation entre cinéma et TV-vidéo) : “il faut<br />

bien que cette différence ait un effet sur la manière par laquelle on vit et<br />

définit son amour du cinéma”. Ce discours, soit-il exprimé si<br />

maladroitement, reflète cependant assez bien ce que je crois entendre<br />

autour de moi dans la bouche des jeunes générations. Mais que sousentend-t-il?<br />

Le besoin d’un rapport libre de tout critère vis-à-vis du<br />

cinéma et des films. Il faudrait sans doute différencier, dans l’esprit de ce<br />

jeune critique, la consommation de films (en salle) et le fait de voir les<br />

films à la télé ou en vidéo, où l’on est “surpris”. Il me semble que pour<br />

cette génération, il y a une différence de niveau. Ainsi, le choix que fait<br />

le télé- ou vidéospectateur, ou mieux : cette rencontre non programmée<br />

avec un film, serait alors de l’ordre de la culture. Alors que “aller voir un<br />

film en salle” serait de l’ordre de la consommation. Car, on ne va pas<br />

(plus) au cinéma pour être “surpris”, par curiosité intellectuelle ou<br />

artistique ; aller au cinéma c’est vouloir être confirmé dans son attente et<br />

ainsi voir se concrétiser le message publicitaire ambiant qui l’a précédé.<br />

Je ne vois pas d’autre explication à cela, pour moi, c’est une très curieuse<br />

affirmation de dire qu’à la télé un film vous “surprend”. Qu’on puisse<br />

aller à la découverte d’un film dans une salle, qu’on puisse aller au<br />

cinéma pour se laisser surprendre - ce que les anciens cinéphiles, ainsi<br />

d’ailleurs que les autres, simples spectateurs faisaient - n’est plus à l’ordre<br />

du jour. Que les deux occurrences - video/télé ou salle - soient toutes<br />

deux largement médiatisées, ne semble pas devoir entrer en ligne de<br />

compte. C’est l’attitude qui compte : elle se veut anti-institutionnelle,<br />

vierge de tout préjugé, libre, quand il s’agit de vidéo ou de télévision.<br />

Ce phénomène bizarre manifesté par cette génération, nous la présente<br />

comme tellement allergique à tout discours autoritaire, elle semble<br />

dépourvue de tout sens critique envers les mécanismes subtils de la<br />

consommation... Comme si la télévision et la vidéo échappaient aux<br />

mécanismes du marketing médiatique!<br />

Les grands et petits panthéons<br />

Le scepticisme devant les institutions classiques et traditionnelles est<br />

donc grand et en même temps ambigu. Il est le signe évident que nous<br />

nous trouvons dans une phase de transition. Il est un fait que le musée,<br />

haut lieu de notre patrimoine, avec son panthéon et ses canons qu’il<br />

présuppose aussi, ne répond plus aux besoins actuels. Ou si le musée<br />

continue à (bien) fonctionner c’est dans un cadre de “tourisme culturel”<br />

où le canon est remplacé par les objets-gadgets en vente dans les<br />

boutiques attenantes au musée. Notre panthéon ce sont les T-shirts, les<br />

cendriers, les calendriers et autres gadgets muséaux. La mémoire se<br />

concrétise et se monnaie en “souvenirs”. A nouveau, une approche<br />

ironique inconsciente se laisse voir ici : “tout Bach en CD” ou “tout<br />

Goethe” en Pléïade se vend et s’achète bien entendu sous l’image du<br />

“trait distinctif” caractéristique de l’ancienne culture ; mais se possède<br />

26 <strong>Journal</strong> <strong>of</strong> <strong>Film</strong> <strong>Preservation</strong> / 58/59 / 1999

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