Journal of Film Preservation - FIAF

28. La conservation a été qualifiée par certains de curative par opposition à préventive (G.
de Guichen ; C. Périer d’Ieteren) de préférence aux expressions du Plan Delta des Pays-Bas
(1990) respectivement conservation active (mesures prises sur l’objet) et conservation passive
(mesures prises sur l’environnement et jamais sur l’objet). Toutes ces expressions qualificatives
sont nées des exigences de clarification parce qu’en anglais « conservation» a un
sens très général. Mais en français on pourrait adopter la grande simplicité et clarté de
deux mots seulement, préservation et conservation, en référence d’ailleurs l’évidente à
l’Encyclopédie du XVIIIème siècle (cf. note 27).
29. Dans L’archéologie et la Conservation, Vademecum québécois rédigé par André Bergeron
et France Rémillard (Québec, 1991) l’influence anglaise est si forte que le mot conservation
comprend la conservation préventive, la restauration et la reconstitution (p. 121).
30. Le changement de mentalité mis en évidence par G. de Guichen couvre trois aspects ;
quand on passe de la restauration à la conservation préventive on passe de l’objet à la collection,
de l’urgence au long terme et du travail d’une personne, le restaurateur, au travail
d’équipe. (cf. Conférence prononcée à l’Assemblée Générale du Comité National français de
l’ICOM, Fort de France, Martinique, 1994).
31. Le mot « durcissement», en terme militaire, veut dire protection des moyens de transmission
afin de permettre, même en période de crise ou de guerre, l’acheminement des
ordres ; une installation dite durcie est munie de tous les systèmes techniques connus de
parade contre les attaques sophistiquées des liaisons électriques, magnétiques, etc.
32. Les méthodes habituelles de désinfection consistaient, il y a peu de temps, à utiliser
des produits chimiques à spectre large (bromure de méthyle pour désinsectiser et oxyde
d’éthylène pour tuer les moisissures) ; sous la double pression écologique d’une part, et du
souhait de spécificité d’actions pointues avec peu de produit d’autre part, les procédés ont
évolué : on préfère utiliser divers produits à spectres étroits plutôt qu’un produit très toxique,
à spectre large (travaux du Comité technique de la désinfection de la Mission de la
Recherche et de la Technologie du Ministère de la Culture) et même la méthode
écologique par excellence est celle de tuer les insectes par privation d’oxygène (M. Gilberg
and D. Grattan « Oxygen-free storage using ageless oxygen absorber» in Preventive conservation
: Practice, theory and research, IIC preprints, Ottawa Congress, 12-16 septembre
1994 (p. 177 à p. 180).
33. Une très importante littérature concerne la désacidification : bains ou pulvérisations
basiques sont habituellement utilisés ; la recherche sur la désacidification gazeuse de
masse n’a pas donné suffisamment de résultats pour qu’on la poursuive. Une méthode
nouvelle est d’introduire une réserve alcaline dans les papiers utilisés en conditionnement,
W. K. Hollinger Jr. « Micro Chamber papers used as a preventive conservation material» in
Preventive conservation : Practice, theory and research, IIC preprints, Ottawa, Congress, 12-
16 septembre 1994 (p. 212 à p. 216).
34. La consolidation de masse peut signifier, soit le remplissage automatique de lacunes
avec de la pulpe de cellulose en suspension grâce à une machine (type Vinyector ou autre)
dans laquelle passent les pages une par une, soit la lamination (procédé de type Barrow
qui enserre le papier entre deux feuilles de protection plastique, scellées), méthode très
interventionniste, difficilement réversible et par conséquent pertinente pour des documents
en grand péril et de faible valeur, tels les journaux.
35. S. Bergeon, Science et Patience ou la Restauration des Peintures, RMN, Paris, 1990 (le
maintien des supports de bois : p. 24 à p. 41) ; les rentoilages (p. 43 à p. 73). Il ne faut
pas oublier les « toiles flottantes», expression ancienne de la langue française qui signifie
l’existence au revers d’une toile peinte, sans collage, puis ensuite tension des deux toiles
ensemble sur châssis (Louvre, Hubert Robert...) à ne pas confondre avec une toile tendue
au revers du châssis. Certains, en raison de publications récentes en anglais sur des « blind
lining» ont inventé le mot nouveau « rentoilage aveugle». Nous rappelons que dans le
doublage, contrairement au rentoilage, il n’y a pas de pénétration de l’adhésif dans la toile
originale. Pour le bois voir S. Bergeon, G. Emile-Mâle, C. Huot et O. Bay, « The
Restoration of wooden painting supports : Two hundred years of history in France» in The
structural conservation of Panel paintings, Symposium at the J. Paul Getty Museum, April
1995, The Getty Conservation Institute, Los Angeles, 1998 (p. 264 à p. 288).
36. S. Bergeon, « La formation des restaurateurs : niveaux, interdisciplinarité et recherche
en conservation-restauration» in Table ronde sur la formation professionnelle du conservateurrestaurateur
d’œuvres d’art en Europe, Villa Manin di Passariano, 30 settembre - 1 ottobre
1994, Regione autonoma Friuli. Venezia Giulia, 1994 (p. 25 à p. 31).
S. Bergeon, « La formation des restaurateurs à l’IFROA (Paris) : spécialisation, interdiscipli-
14 Journal of Film Preservation / 58/59 / 1999