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Journal of Film Preservation - FIAF

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Au fur et à mesure que le temps passe, la distance s’accroît entre le pr<strong>of</strong>il<br />

de celui qui fabrique un bien culturel et de celui qui le restaure. Le<br />

restaurateur d’aujourd’hui est formé très différemment du créateur. Il<br />

arrive un moment où les restaurateurs des arts graphiques, de la<br />

sculpture, du textile, etc. ont davantage de choses en commun que<br />

chacun d’entre eux avec le fabricant du type de patrimoine de sa<br />

spécialité, avec le dessinateur, le sculpteur, le tisserand ou le costumier<br />

etc. ; ils ont en commun des connaissances en histoire de l’art, en<br />

science des matériaux et des principes d’intervention ou éthique ; la<br />

discipline de la restauration est constituée. Elle s’est détachée du monde<br />

de la fabrication et s’est enrichie d’autres notions, de chimie, de biologie<br />

et de physique mais aussi de la conscience historique et critique. Le<br />

caractère autonome de la discipline de la restauration (56) s’affirme par<br />

l’existence de ses praticiens, de son histoire, de sa déontologie, de ses<br />

écoles de formation et de sa recherche scientifique.<br />

Je tiens à remercier Bertrand Lavédrine, Claire Chahine, Floréal Daniel,<br />

Christine Capderou et Sybille Monod pour leur précieuse collaboration<br />

ainsi que Marie-Odile Kleitz.<br />

Notes<br />

1. L’expression française restauration est générique et correspond à la prévention, la<br />

stabilisation et la mise en valeur ; son équivalent en anglais est «conservation» qui<br />

correspond à «preservation» ou «preventive conservation», «curative conservation» et<br />

«restoration». De plus, conservation en français signifie la responsabilité générale des<br />

collections c’est-à-dire l’achat, la conservation matérielle, la présentation et la recherche,<br />

tout un ensemble de fonctions définies dans le texte juridique qui crée par décret, en<br />

France, le corps des conservateurs du patrimoine. Afin d’être clairement compris, tant en<br />

France des divers spécialistes que des collègues étrangers, les responsables de la<br />

conservation matérielle en France ont pris l’habitude, depuis les années 1985, de désigner<br />

ce domaine en langue française par conservation-restauration. Cette expression a aussi<br />

l’avantage de faire apparaître que, dans ce domaine, collaborent au moins déjà deux types<br />

de spécialistes, les conservateurs et les restaurateurs.<br />

2. Sur l’interdisciplinarité, consulter S. Bergeon «La interdisciplinariedad» in Restauracion<br />

Hoy, n°8, noviembre 1995, Colcultura, Bogota (p. 14 à p. 26 en espagnol) et «Vers un<br />

vocabulaire commun de la conservation-restauration des biens culturels : valeur d’usage et<br />

interdisciplinarité» in Musées et Collections Publiques de France, n°217, 1997 (p. 61 à p.77).<br />

3. Le mot «bien culturel», qui apparaît pour la première fois clairement dans l’article 4 de la<br />

Convention de l’Unesco de 1970, succède à une expression voisine dans l’article 1 de la<br />

Convention de l’Unesco de 1954, où l’on constate combien les «biens meubles et immeubles<br />

sont importants pour le patrimoine culturel des peuples» alors que dans l’article 27 de la 4ème<br />

Convention de La Haye de 1907, l’expression détaillée «édifices du culte, des arts et des<br />

sciences ainsi que les monuments historiques» s’appliquait à tout ce qui devait être épargné en<br />

cas de guerre, comme d’ailleurs l’avait annoncé, sous la même énumération,<br />

l’article 8 de la Conférence de Bruxelles de 1874. (Rapport de Patrick BOYLAN,<br />

«Réexamen de la Convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé,<br />

Convention de La Haye de 1954», Unesco, 1993).<br />

4. B. Deloche, L’art du meuble, L’Hermès, Lyon, 1980. Il faut aussi souligner l’absence de<br />

hiérarchie pour A. Riegl (cf. note 7) entre les arts appliqués et les beaux-arts ; ancien<br />

conservateur du département textile au Musée des arts appliqués de Vienne, A. Riegl<br />

trouve autant de beauté dans les motifs d’un tapis turc que dans le dessin de Raphaël.<br />

5. C. Brandi, « Il restauro dell’ opera d’arte secondo l’istanza della storicità» in Bollettino<br />

dell’Istituto Centrale per il Restauro, 11-12 (1952) (p. 115 à p. 119), et « Il restauro<br />

dell’opera d’arte secondo l’istanza estetica o dell artisticità» in Bollettino dell’Istituto Centrale<br />

per il Restauro, 13 (1953) (p. 3 à p. 8).<br />

6. Legge 22 luglio, 1939, n°240. Creazione del Regio Istituto Centrale per il Restauro presso il<br />

11 <strong>Journal</strong> <strong>of</strong> <strong>Film</strong> <strong>Preservation</strong> / 58/59 / 1999

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