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Journal of Film Preservation - FIAF

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El simposio de Rabat nos brinda la<br />

oportunidad de ir más allá de la relación<br />

mecánica entre el cine colonial y la ideología<br />

subyacente. Los investigadores disponen de<br />

los instrumentos científicos adecuados y de<br />

un corpus de material fílmico rescatado en<br />

los últimos años que les permiten ubicar al<br />

cine colonial en el centro de un enfoque<br />

interdisciplinario y pr<strong>of</strong>undizar el análisis.<br />

Pese a que el cine colonial haya sido objeto<br />

de numerosas investigaciones, documentales<br />

y noticiarios conservados en los Archivos<br />

europeos, siguen siendo pocas las películas<br />

conocidas o estudiadas.<br />

variées et dans un cadre propice à la réflexion sur le film en tant<br />

qu’objet patrimonial. D’une part, le recul historique aidant, le regard<br />

analytique et froid l’emporte sur la charge émotionnelle à travers le<br />

cinéma colonial a été pendant longtemps appréhendé. D’autre part,<br />

évoquer le film colonial en impliquant les responsables des<br />

différentes institutions d’archives et de conservation<br />

cinématographiques est une gageure qui revitalise le cinéma colonial<br />

en tant que problématique. Il s’agit désormais de concevoir ce dernier<br />

avant tout comme un objet qu’une période historique complexe nous<br />

a légué mais dot les implications sur le présent sont nombreuses.<br />

C’est la raison pour laquelle les différents axes de réflexion et<br />

d’analyse prennent les traits d’un parcours dont l’objectif final est de<br />

penser le film colonial en terme de patrimoine partagé ; un<br />

aboutissement dont l’originalité est liée moins à sa nouveauté qu’au<br />

contexte dans lequel il est postulé.<br />

L'exotisme et le cinéma ethnographique:<br />

la rupture de La Croisière noire<br />

Marc Henri Piault<br />

Je voudrais proposer ici quelques réflexions concernant la nature de<br />

l’exotisme et quelques-unes unes des raisons qui ont pu en<br />

différencier relativement le positivisme ethnographique, notamment<br />

entre les deux guerres mondiales.<br />

En premier lieux, j’essayerai de rappeler le contexte et la nature qui<br />

unissent le cinéma et l’ethnologie, puis j’évoquerai quelques éléments<br />

- parfois contradictoires - d’identification de l’exotisme, enfin<br />

j’indiquerai certaines raisons de penser pourquoi le film de Léon<br />

Poirier, La Croisière noire, introduirait une rupture dans l’ordre des<br />

représentations simplement exotisantes, rupture n’<strong>of</strong>frant à<br />

l’ethnographie qu’un mode d’utilisation didactique et objectivante<br />

d’un cinéma formellement marqué par l’idéologie coloniale.<br />

J’ai d’ailleurs déjà fait l’observation que la naissance simultanée du<br />

cinématographe et de l’ethnologie de terrain n’était pas une simple<br />

coïncidence. L’un et l’autre participaient en effet à un même processus<br />

de développement de l’observation scientifique lié lui-même à<br />

l’expansion industrielle des Etats-Nations dont un des corollaires était<br />

l’invasion coloniale. L’Europe et les Etats Unis d’Amérique se<br />

trouvaient alors dans une situation paradoxale. Il s’agissait en effet<br />

d’imposer au monde la certitude de leur mission “civilisatrice” et<br />

6 <strong>Journal</strong> <strong>of</strong> <strong>Film</strong> <strong>Preservation</strong> / 63 / 2001

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