Journal of Film Preservation - FIAF
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cinématographique coloniale à travers sa typologie et décrire son<br />
environnement historique (Moulay Driss Jaïdi). Comment s’effectue<br />
la mise en perspective historique du cinéma colonial, situé par<br />
rapport à la tradition visuelle du XIXème siècle ? De quelle façon le<br />
cinéma s’inscrit-il dans cette lignée de l’exotisme tout en modifiant<br />
ses préceptes et ses normes à la fois esthétiques et idéologiques ? A<br />
partir de là, deux interrogations fondamentales surgissent : les<br />
concepts anthropologiques sont-ils les seuls éléments à prendre en<br />
compte dans l’analyse des films coloniaux (Marc- Henri Piault) ?<br />
Qu’en est-il de l’esthétisme cinématographique colonial et quels sont<br />
les référents dans lesquels elle puise sa matière ? Quel serait le poids<br />
des images dans la construction d’une identité nationale en utilisant<br />
l’Autre comme adjuvant du Soi ? Il s’agit, dans la perspective, de créer<br />
un système de référence non plus d’un film à une autre (Benjamin<br />
Stora). Cette re-contextualisation à la fois historique et conceptuelle<br />
est une opération fondamentale dans la problématisation du cinéma<br />
colonial et sa constitution comme objet d’étude.<br />
Ensuite, si le cinéma colonial de fiction n’est pas un genre qui<br />
fonctionne en circuit fermé, dans un univers fictionnel exclusivement<br />
cinématographique, c’est qu’il possède des équivalents voire même<br />
des homologues. Qu’en est-il par exemple de Hollywood et de ses<br />
fictions historiques, orientalistes et exotiques ? Quel serait le<br />
fondement d’un système de parenté et de filiation que l’on peut<br />
établir entre le western américain et le film colonial européen par<br />
exemple ? Et, par conséquent, dans quelle mesure le principe de<br />
genre cinématographique peut-il fonctionner dans la catégorisation<br />
esthétique du film colonial (Michel Marie) ? Quels sont les motifs à<br />
la fois narratifs, esthétiques et structurels pouvant établir des<br />
passerelles entre le film colonial et les autres genres<br />
cinématographiques consacrés ? En ce qui concerne les films<br />
documentaires, il faudrait redéfinir la nature des liens qui relient leur<br />
production dans les colonies avec les différentes étapes de<br />
l’expansion. Il faudrait également s’interroger sur leur contenu et<br />
leurs structures en vue d’établir une véritable pédagogie de l’aventure<br />
coloniale à travers le cinéma (Peter Bloom).<br />
Enfin, et à l’issue de telles investigations, une question capitale<br />
s’impose : à qui appartiennent les films coloniaux ? S’inscrivent-ils<br />
seulement dans la mémoire européenne ou appartiennent-ils aussi<br />
aux pays anciennement colonisés selon le principe élémentaire du<br />
droit à l’image (Marc Ferro) ? Comment ces mêmes pays<br />
s’acheminent-ils vers une revendication de ces images au nom de la<br />
mémoire collective et de l’identité historique qu’ils véhiculent ? Selon<br />
quels principes d’appropriation (ou de rejet) le film colonial se<br />
trouve-t-il au cœur d’une mémoire croisée, et quelles sont les règles<br />
épistémologiques sur lesquelles se fondent ces deux opérations ?<br />
L’ensemble de ces interrogations fait que le symposium de Rabat n’est<br />
pas un simple débat de plus, mais une série d’investigations nourries,<br />
en partie, par la confrontation entre des démarches analytiques<br />
5 <strong>Journal</strong> <strong>of</strong> <strong>Film</strong> <strong>Preservation</strong> / 63 / 2001<br />
Inmediatamente después de la<br />
independencia, el cine colonial fue<br />
considerado sólo en términos de condena y<br />
rechazo. Recién en los años noventa, una<br />
nueva generación de investigadores comenzó<br />
a interesarse por el cine colonial empleando<br />
un esquema de análisis nuevo y<br />
manifestando mayor sensibilidad hacia los<br />
sentimientos humanos.<br />
La ausencia de criterios estéticos en el<br />
estudio de la historia del cine, haría de las<br />
películas coloniales simples documentos de<br />
propaganda, y reduciría el cine colonial a la<br />
categoría de género menor. Resulta pues<br />
evidente la necesidad de aplicar una<br />
metodología analítica rigurosa. De lo<br />
contrario, el análisis de estas películas sólo<br />
serviría para ilustrar ideas preconcebidas.<br />
Ya no resulta suficiente con considerar a las<br />
películas coloniales en su simple papel en el<br />
pensamiento colonialista y la integración del<br />
colonizado en un sistema de representación.<br />
El cine permite ir más lejos en el análisis.<br />
Los directores de cine no sólo viajaron a<br />
colonias africanas y asiáticas por motivos<br />
<strong>of</strong>iciales, no sólo produjeron películas por<br />
encargo de sus gobiernos, y no siempre<br />
tuvieron como objetivo principal la<br />
construcción del imperialismo europeo. Es<br />
por ello que el cine colonial se presenta<br />
como un doble lenguaje, situado a dos<br />
niveles, independientemente de que se trate<br />
de cine de ficción o documental. Un análisis<br />
más preciso muestra que la visión<br />
propagandística de las películas en general<br />
contradice a la propia aventura colonial. Al<br />
mensaje de la “misión civilizadora”<br />
dominante en los años 30 sucede una visión<br />
mucho menos segura de sí misma (menos<br />
propagandística y más matizada) a<br />
comienzos de la década del 40. ¿Qué<br />
significa esto? ¿Acaso una pérdida de<br />
control? ¿O la dicotomía entre el cine y el<br />
discurso colonial?<br />
El cine colonial es también asunto de la<br />
percepción del Otro. Esta percepción escapa<br />
a la realidad concreta del momento, se torna<br />
en sinónimo de la construcción y afirmación<br />
de la imagen de sí mismo y se inscribe en<br />
una visión antropológica propia del siglo<br />
XIX. Esta construcción se basa en imágenes<br />
creadas por la pintura, la literatura, los<br />
relatos de viajes y representa una visión<br />
exótica de la que se nutre el discurso<br />
colonial, y de la que se desprende una serie<br />
de dualidades, tales como<br />
naturaleza/cultura, salvaje/civilizado,<br />
grupo/individuo, religión/ciencia, etc. De<br />
estas dualidades surge finalmente la<br />
polaridad entre el héroe colonial y su<br />
opuesto: “el indígena”.