Journal of Film Preservation - FIAF
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Le fonds cinématographique colonial aux<br />
Archives du film et du dépôt légal du<br />
CNC (France)<br />
Éric Le Roy<br />
De la production très variée de films coloniaux français, qui va des<br />
débuts du cinéma jusqu’aux indépendances, les Archives du film du<br />
CNC, en conserve une part majeure, déposée par les laboratoires,<br />
producteurs, distributeurs, cinémathèques ou collectionneurs.<br />
En l’absence de source fiable (à ce jour aucun catalogue de référence<br />
ne recense précisément cette production), nos équipes se sont basées<br />
sur des filmographies, listes et inventaires disparates afin de<br />
reconstituer un corpus cohérent, identifiable dans une collection de<br />
64 000 œuvres déposées (longs, courts, fiction et non-fiction des<br />
origines à nos jours, français et étrangers).<br />
Nous évaluons, dans l’état actuel de nos inventaires à 820 le nombre<br />
de documentaires coloniaux français conservés sur le support nitrate<br />
de 1896 à 1955. 44 % de ces films ont déjà été restaurés, soit 364<br />
titres, d’après les critères suivants : pour des demandes de<br />
programmations (notamment pour la rétrospective Images et<br />
Colonies avec l’Institut du Monde Arabe en 1994), de consultations<br />
pour les chercheurs français et étrangers, des conventions avec les<br />
ayants droit (nombreux sont les titres appartenant à des détenteurs<br />
de catalogues de film), des critères chimiques (menaces de<br />
décomposition) et bien entendu les critères historique et esthétique<br />
qui sous-tendent l’ensemble de notre action.<br />
À l’instar des autres genres documentaires, ce cinéma, quelle que soit<br />
sa valeur, est un témoignage indiscutable de l’histoire coloniale<br />
française, une source incontournable pour les chercheurs, et un<br />
matériau d’étude sur l’histoire du cinéma. Notre connaissance<br />
d’autres collections déposées nous permet de considérer que nous<br />
avons ici une juste radiographie du cinéma documentaire colonial de<br />
notre pays. Nous n’abordons pas ici la production de films de fiction<br />
qui a été également étudiée et répertoriée et recouvre environ 300<br />
titres.<br />
La production<br />
La période la plus significative est celle de l’entre deux guerres avec<br />
un pic très fort en 1920, lorsque la politique coloniale française a<br />
besoin d’une assise pour véhiculer ses projets, son discours et que la<br />
France souhaite affermir ses positions géographiques et<br />
économiques. Cette date correspond également à une expansion du<br />
cinéma français dans son ensemble, après la chute brutale de la<br />
production pendant la première guerre mondiale. La production se<br />
55 <strong>Journal</strong> <strong>of</strong> <strong>Film</strong> <strong>Preservation</strong> / 63 / 2001