cder bois modif 2-7 - FFEM

Centre de Développement
des Energies Renouvelables
Programme d'efficacité
énergétique dans
le secteur des hammams
et des fours-boulangeries
au Maroc
Ministère de l'Energie, des Mines,
de l'Eau et de l'Environnement
Fond Français pour
l'Environnement Mondial
BOIS ENERGIE

Sommaire
Les activités humaines et le changement climatique 2
Le bois de feu… une ressource fragile 3
L’engagement du Maroc pour préserver l'environnement 4
Le CDER… une action fondée sur des partenariats et réalisée avec méthode 6
Le hammam : un art traditionnel d'utilisation de la chaleur 8
Les résultats du programme 10
Les facteurs de réussite du programme 11
L’organisation générale du projet 12
Des perspectives pour l'avenir 13
Bois énergie Bilan de synthèse
1

Les activités humaines… et le changement climatique
UN RECHAUFFEMENT INELUCTABLE ?
Le climat de notre planète dépend bien sûr de la quantité d'énergie provenant du soleil, mais aussi de facteurs comme la teneur en gaz à effet de serre et en
aérosols de l'atmosphère ou encore les propriétés de la surface de la Terre, conditionnant la quantité d'énergie solaire absorbée ou réfléchie dans l'espace
Les concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre ont ainsi augmenté de façon notable depuis le début de la révolution industrielle. Ce phénomène est
essentiellement dû à l'utilisation massive des combustibles fossiles, aux changements profonds connus par l'agriculture et à la déforestation.
Il existe aujourd'hui suffisamment de preuves pour conclure qu'au cours des trois dernières décennies, le réchauffement induit par les activités humaines a eu un
impact mesurable sur de nombreux systèmes physiques et biologiques.
La réduction des émissions gazeuses peut sinon éviter, du moins atténuer, voire retarder les nombreux impacts du changement climatique à venir.
CONCILIER TRADITIONS ET ENVIRONNEMENT
Au Maroc, des pratiques traditionnelles se perpétuent et rythment le quotidien d'une grande
partie de la population, notamment en milieu rural : le rendez-vous au hammam, pour
l'hygiène, pour le bien être et pour la convivialité, mais aussi la cuisson du pain au fourboulangerie.
Toutes ces activités requièrent une utilisation importante du bois de feu, et sont
émettrices de gaz à effet de serre. Elles accentuent en outre la pression sur la ressource en bois.
Afin de préserver cette ressource et de rationaliser son usage et limiter ainsi l'impact de ces
pratiques sur l'environnement, un « programme de mise à niveau énergétique des hammams
et des fours-boulangeries » a été réalisé sous l'égide du Ministère de l'Energie, des Mines, de
l'Eau et de l'Environnement, entre mars 2003 et décembre 2007. Ce programme a été mis en
œuvre par le Centre de développement des énergies renouvelables (CDER), avec l'appui du
Fonds français pour l'environnement mondial (FFEM) et de l'Agence française de développement
(AFD).

Le bois de feu… une ressource fragile
UN « CAPITAL » FORÊT MENACÉ EN MILIEU RURAL
Le bois est la principale source d'énergie pour les activités traditionnelles au Maroc. Il constitue 30 % du bilan énergétique
national soit une consommation annuelle de 11,3 millions de tonnes de bois-énergie dont plus de 88 % en milieu rural.
Les capacités de production de la forêt sont environ 3,25 millions de tonnes par an (estimée sur la base de l'accroissement
naturel des principales formations ligneuses), alors que les prélèvements réels sont évalués à 6,35 millions de tonnes, ce qui fait
apparaître un déficit annuel de 3,10 millions de tonnes
Ce déficit considérable en bois-énergie menace la pérennité des ressources forestières. Or la forêt marocaine, exposée par
ailleurs à de multiples facteurs de dégradation (surpâturage, bois de feu, urbanisation, défrichement, incendies, etc.), subit ainsi
une déforestation alarmante de plus de 30 000 ha/an et son renouvellement est insuffisant.
Les conséquences du déboisement sont particulièrement marquées dans les zones montagneuses et rurales où les
populations sont les plus dépendantes des ressources forestières. La raréfaction de la ressource en bois a par exemple des
répercussions négatives sur la durée de la collecte. Dans le sud du pays, région la plus touchée par la pénurie, la collecte
s'effectue en moyenne 3 à 4 fois par semaine et dure de 3 à 8h suivant la disponibilité en bois. Cette tâche rend difficiles les
conditions de vie en milieu rural, et en particulier celles des femmes.
Offre
3,25 millions
de tonnes
Demande
6,355 millions
de tonnes
Besoins et ressources en bois de feu (2001)
UNE RESSOURCE ENCORE TRÈS UTILISÉE EN MILIEU URBAIN
Déficit
3,1 millions
de tonnes
Au Maroc, la consommation de bois-énergie est très importante. Elle est évaluée à
environ 11,3 millions de tonne par an. Outre les ménages, le secteur le plus
consommateur est celui de l'artisanat et des hammams traditionnels :
Les quelques 5 000 hammams que compte le Maroc consomment annuellement 1,25
millions de tonnes de bois, d'une valeur estimée à 800 millions de Dh.
En 2005, les cessions de bois sur pied, par le Département des Eaux et Forêts, ont
atteint une valeur de 269 millions de Dh pour le bois d'oeuvre et de 28 millions de Dh
pour le bois de feu. Cependant, ces chiffres ne reflètent qu'une fraction de la réalité
puisque 432 000 tonnes seulement passeraient par les circuits commerciaux
légalement reconnus, soit moins de 4 % du total.
La maîtrise insuffisante de la filière est à l'origine de conséquences économiques et
sociales considérables. La dégradation du patrimoine naturel du pays, qui échappe
en partie au contrôle des autorités, aurait un coût annuel de 15 à 20 milliards de
dirhams, soit 3 à 5 % du PIB national.
1 Euro = 11.5 Dh
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LES POLITIQUES NATIONALES
L'Etat marocain a engagé des politiques volontaristes pour faire face aux problèmes
environnementaux. Ces politiques sont portées, entre autres, par le Ministère de
l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement (MEMEE), ainsi que par le Haut
Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification (HCEFLCD) et
le Centre de développement des énergies renouvelables (CDER).
Parmi les textes destinés à concrétiser les engagements du pays, 3 textes de loi ont
été promulgués par le Parlement le 13 juin 2003 :
la loi n° 11-03 relative à la protection et la mise en valeur de l'environnement,
visant à lutter contre les pollutions et les nuisances ;
la loi n° 12-03 relative aux études d'impact sur l'environnement ;
la loi n° 13-03 relative à la lutte contre la pollution de l'air.
Par ailleurs, un programme « Efficacité énergétique » en cours d'instruction avec
l'appui de la Banque Mondiale devrait aboutir à la promulgation d'une loicadre
sur les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique.
LE MDP, UN CADRE DE RÉFÉRENCE
L’engagement du Maroc…
Le Maroc a signé la Convention sur les Changements Climatiques au Sommet de Rio en 1992 et ratifié le Protocole de Kyoto
le 25 janvier 2002.
En 2003 a été mise en place une stratégie nationale en matière de MDP (Mécanisme de Développement Propre). Plus d'une
vingtaine d'opérateurs parmi les plus importants (ONE, OCP, Wilayas de Rabat, de Casablanca, de Fès et d'Oujda, etc.) et plus
d'une dizaine de bureaux d'études spécialisés se sont regroupés et participent au « réseau MDP Maroc » (www.mdpmaroc.com).
La valorisation de projets domestiques d'efficacité énergétique peut aujourd'hui s'appuyer sur une méthodologie approuvée
au niveau international (AMS II.G. « Mesures de l'efficacité énergétique dans des applications thermales de biomasse nonrenouvelable
») au début de l'année 2008.

pour préserver l'environnement
LE PROGRAMME « BOIS-ENERGIE », UN PROGRAMME D'EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE CIBLÉ
Le programme « Bois-Energie » a été élaboré par le Centre de développement des énergies
renouvelables (CDER). Il a été mis en œuvre en partenariat avec les fédérations de propriétaires de
hammams dans les villes et les associations de développement local en milieu rural. Ce
programme a pour objectifs :
l’augmentation de l'efficacité énergétique des hammams ;
l’amélioration des conditions de travail des chefs de chaufferie (« fernatchis ») ;
la protection de la forêt et de l'environnement ;
l’accroissement de la rentabilité des hammams en tant qu'entreprises.
Une grande partie des hammams en activité affiche une consommation en bois-énergie
importante, car les systèmes traditionnels utilisés n'ont qu'un faible rendement énergétique. C'est
la raison pour laquelle, dans le cadre de sa mission, le CDER s'intéresse depuis plusieurs années à
la mise au point et à la diffusion de solutions innovantes permettant des économies de bois
substantielles (jusqu'à 50%) pour des surcoûts limités.
Des actions ciblées
Recherche et développement d'équipements améliorés plus économes en énergie.
Démonstration et pré-diffusion des technologies améliorées en partenariat avec les fédérations
professionnelles et les propriétaires de hammam.
Montage et lancement de programmes
nationaux et régionaux
de diffusion des technologies économes
en bois.
La phase pilote du programme visait
la diffusion de :
100 chaudières améliorées dans
des hammams de Casablanca,
40 chaudières améliorées dans
les hammams d'autres villes,
30 chaudières et 5 fours à pain
en milieu rural.
Chaudière de hammam traditionnelle
Chaudière de hammam moderne
UN PROGRAMME INTÉGRÉ
Le CDER a mis en œuvre le projet « Bois-énergie
au Maroc : prédiffusion d'équipements efficaces
dans le secteur artisanal (hammams et foursboulangerie)
» dans le cadre d'une convention
de financement entre le Ministère marocain de
l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement
et le Fonds français pour l'environnement
mondial (FFEM) du groupe AFD.
Ce programme prend en compte autant que
possible la situation objective de tous les
opérateurs de la filière, considérés comme
autant d'éléments interdépendants, et se fonde
sur des analyses et des évaluations concrètes.
Cette expérience pilote a ainsi privilégié une
approche globale intégrant les diagnostics
techniques, la mise à jour technologique, le
développement des compétences individuelles
ainsi que le financement.
Entre autres choses, les opérateurs du programme
ont ainsi veillé à ce que soient mobilisés des
mécanismes financiers permettant la poursuite à
plus grande échelle des objectifs du programme.
Il s'agissait également de faire tomber les
barrières techniques et humaines à la diffusion
des technologies, principaux obstacles sur le
terrain en dépit d'une rentabilité avérée des
investissements.
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Le CDER… une action fondée sur des partenariats
Des partenaires institutionnels
Ministère de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de
l'Environnement
Département de l'Artisanat,
Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte
contre la Désertification,
Fond Français pour l'Environnement Mondial (FFEM),
Agence Française de Développement (AFD),
Commune rurale de Tanalt (Errachidia),
Commune rurale de Beni Fettah (Taza).
Des acteurs privés
Fédérations professionnelles des
propriétaires de hammams,
Propriétaires et exploitants de
hammams,
Chaudronniers,
Bureaux d'étude spécialisés,
Maisons énergie
Association de Développement.
Le programme « Bois-Energie » s'inscrit dans le cadre d’une politique de coopération remontant à plusieurs années dans le domaine
des énergies renouvelables avec l'ADEME, le FFEM, l'AFD ainsi qu'avec la GTZ. Entre 1995 et 1998, la GTZ a financé la mise au point
des premières chaudières à Marrakech.
Pour le programme « Bois-énergie », la convention de financement FFEM avec le CDER a fourni le cadre général des opérations. De
nombreuses tâches ont été confiées à des bureaux d'études locaux ainsi qu'à des ONG spécialistes du projet de développement
rural.
FORMER POUR BIEN COMMENCER
Le partenariat public-privé a été concrétisé à travers des programmes de formation à destination des principaux acteurs du
secteur. Pour la formation des chaudronniers aux techniques de soudure par exemple, le CDER a conclu un accord avec
l'Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail (OFPPT), organisme public, ainsi qu'un partenariat avec
le secteur privé qui a permis de mettre à disposition des artisans des postes de soudure à tarifs réduits et leur a ensuite
proposé une formation sur les techniques de soudure et l'utilisation optimale des appareils.
En parallèle, le CDER a défini les normes techniques d'usage, mis en place un laboratoire et des bancs d'essai, certifié les
équipements (label qualité). Il a également agréé les installateurs souhaitant se spécialiser (qualité des services). Il pourra, à
l'avenir, assurer la certification des chaudières en attribuant un label de qualité aux modèles qui respectent les normes fixées
par un cahier des charges précis.
L'ensemble des informations ainsi que des fiches techniques sur le programme sont disponibles sur le site internet :
“www.ecoboisenergie.com”.
Formation des chaudronniers
Maison-énergie
Atelier de chaudronnerie

et réalisée avec méthode
UNE DIVERSIFICATION DES SOUTIENS
Afin de mettre en œuvre le projet dans les meilleures conditions, les chaudronniers ont bénéficié d'un appui sous la forme d'une subvention pour l'acquisition
du matériel nécessaire à la fabrication des chaudières améliorées. Ils ont également pu recourir à des supports technico-commerciaux (plaquettes, brochures,
dossiers techniques) afin de réaliser les chaudières et démarcher leur clientèle.
140 propriétaires de hammams ont bénéficié d'une aide financière et d'une assistance technique pour l'installation d'une chaudière améliorée et ont pu
bénéficier de crédits à des taux préférentiels auprès de certains organismes bancaires.
Les Associations des Propriétaires et Exploitants de Hammams (APEH) ont eu l'opportunité de faire appel à un animateur chargé de les aider à s'organiser et à
mieux diffuser leur message auprès de leurs adhérents.
Une approche intégrée
Etape 1 : Réalisation d’un audit énergétique
Etude préalable au démarrage des travaux de mise à niveau énergétique du hammam. L'audit :
met en évidence les anomalies à corriger ;
définit et inventorie les travaux à réaliser ;
permet de déterminer les besoins en investissement.
Etape 2 : Dossiers d’investissement et de crédit
Le programme assiste l'investisseur dans la préparation de son dossier d'investissement, lui permettant ainsi
d'appréhender sa capacité d'emprunt. Il facilite le montage du dossier de crédit, qui permet l'accès au financement
de l'investissement s'il est souhaité.
Etape 3 : Investissement sur site
Il s'agit de l'étape de réalisation des travaux d'amélioration, comportant l'acquisition et l'installation de la chaudière
améliorée, ainsi que la mise en service du hammam après accord du CDER.
Etape 4 : Contrôle et réception des travaux
Les agents du CDER, réalisent des contrôles de la chaudière depuis le début de sa fabrication jusqu'à sa mise en
service, et accordent au chaudronnier la réception définitive.
Etape 5 : Garantie
L'adhésion au programme et le respect des étapes définies offre à l'investisseur une garantie de service après-vente
d'une durée d'une année.
Réception du matériel fourni aux chaudronniers
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Le hammam : un art traditionnel d'utilisation de la chaleur
Le hammam (“source de chaleur” en arabe) est un bain de vapeur humide dont l'origine se confond avec celle des thermes romains. La tradition du
hammam est encore très présente en Maroc, qui compte aujourd'hui près de 5 000 de ces bains publics.
Ce secteur fait l'objet d'un regain d'intérêt. A l'horizon 2015, on estime que 7 500 hammams seront en service à travers le Maroc, représentant un secteur
économique important. La maintenance et le remplacement des chaudières (tous les 5 à 10 ans) constituera une charge de travail soutenue pour des
centaines d'artisans qualifiés.
Le programme « Bois-Energie » d'amélioration de la performance énergétique des hammams consiste en l'introduction de technologies augmentant
le rendement des systèmes traditionnels de leur chaufferie.
Des audits énergétiques préalables permettent d'identifier les principaux paramètres déterminant les performances des chaudières et l'inertie
calorifique du hammam. Sur la base de ces audits et des différents diagnostics énergétiques, les installations peuvent être dimensionnées et adaptées
afin de fournir une performance optimale et un meilleur confort d'utilisation.
LES ATOUTS DES CHAUDIÈRES AMÉLIORÉES
Les nouvelles installations mises en place offrent
plusieurs avantages par rapport aux chaudières
classiques :
une géométrie cylindrique, offrant moins de
surface et nécessitant moins de soudure, ce qui
limite les pertes d'énergie ;
une isolation complète à la laine de verre et à la
laine de roche ;
un entretien facile.
3,20
23
1,87
80
1,10
42
60
32
72
33
3 5
2,20
1,00
27
L'ensemble de la chaudière est isolé, ce qui réduit
les pertes dans l'atmosphère
La cuve est divisée en deux par une cloison,
assurant l'alimentation du hammam en eau
chaude de manière continue
La conception de la chambre de combustion est
optimisée (porte, grille, portes d'apport d'air primaire et
secondaire, ailettes soudées sur le contour extérieur)
La chambre de combustion est intégrée dans la
cuve d'eau (meilleur transfert de chaleur à l'eau)
Des ouvertures de vidange et de détartrage, des
soupapes de sécurité, un mélangeur facilitent le
fonctionnement et l'entretien de la chaudière.
Des clapets installés au niveau des cheminées permettent de
réguler le tirage et la température de la chebka

UNE AMÉLIORATION DES PERFORMANCES, UNE AUGMENTATION DE LA DURÉE DE VIE ET DES ÉCONOMIES RÉELLES
Les suivis énergétiques menés après l'installation des chaudières améliorées mettent en lumière de manière générale de meilleures performances. Ces améliorations
sont confirmées par l'ensemble des exploitants et propriétaires de hammams ainsi que par les chefs de chaufferies (les « fernatchis »). Ces derniers apprécient en
particulier la réduction des émissions de fumées et de la température des salles de chauffe. Les performances techniques de la chaudière améliorée sont confirmées
sur 7 hammams audités de manière très détaillée avant et après amélioration. On constate ainsi :
• une nette amélioration du rendement moyen sur eau chaude qui passe de 32 % à 66% (avec un maximum de 81 % et un minimum de 46 %) ;
• une diminution de la consommation de bois représentant près de 58 % de la consommation initiale des hammams ;
• une économie de bois qui se traduit par un gain total de 116 822 dirhams (10 700 euros) par an pour 100 000 Dh d’investissement ;
• une réduction des émissions de CO2 de 1 990 tonnes par an (comparaisons et calculs effectués sur 7 hammams).
• une prolongation de la vie des équipements de plus du double que celle des chaudières traditionnelles.
La nature du combustible utilisé et la taille des bûches et des souches ainsi que la
conduite du feu par le fernatchi sont trois des facteurs concourant à l'efficacité
énergétique du hammam.
Mais la chaudière n'est qu'un des éléments du hammam. Ainsi, une partie de la
chaleur produite par la combustion du bois permet de chauffer les salles par les
fumées qui transitent dans la chebka. Il s'agit d'un système dynamique dont
l'évolution se poursuit sur plusieurs jours, compte tenu de l'inertie thermique du bâti.
Pour cette raison, d'autres facteurs contribuent à l'efficacité énergétique du
bâtiment :
la qualité des chebkas et l’état des conduites de circulation et d'évacuation des
fumées ;
la conception des circuits de distribution d'eau et leur raccordement aux
mélangeurs.
En conséquence, tout nouveau hammam devra, dès sa conception, prendre en
compte l'ensemble des paramètres conditionnant les performances énergétiques
de l'installation.
Présentation d’un hammam
public traditionnel
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Les résultats du programme
LES RÉSULTATS QUANTITATIFS
Audits énergétiques réalisés par les BE locaux 91
Diagnostic énergétiques réalisés par le CDER 80
Nombre de contrôles réalisés 420
Hammams améliorés réalisés 142
Hammams réceptionnés en milieu rural 8
Fours boulangeries améliorés installés 1
Chaudronniers qualifiés formés 54
Chaudronniers bénéficiant de l'appui à l'équipement
Heures de formation pour les chaudronniers :
40
OFPPT 448
CDER 80
AIR LIQUIDE 16
Heures de formation des cadres du CDER 56
Nombre de cadres mobilisés 10
Economie de bois réalisé tonne/an 16 352
Tonnes de CO2 réduites par an 25 509
Nombre de réunions du comité de suivi 4
Missions de suivi par consultant indépendant 6
Répartition des projets
de hammams améliorés par région
EXEMPLE DE RÉSULTAT ÉCONOMIQUE
Hammam Mounis Al Oyoun, Marrakech
Rendement sur eau chaude avant amélioration * 37 %
Rendement sur eau chaude de la chaudière améliorée 67 %
Besoins en bois de la chaudière traditionnelle 358 t/an
Besoins en bois de la chaudière améliorée 192 t/an
Economie de bois (640 Dh/tonne de bois) 166 t/an
106 240 Dh/an
Coût de mise en œuvre :
Installation d'une chaudière améliorée type 9 82 000 Dh
Temps de retour sur investissement 10 mois
(*) Le rendement sur eau chaude, c’est la fraction d’énergie destinée à chauffer l’eau.

Les facteurs de réussite du programme
UN INVESTISSEMENT DANS LA QUALIFICATION PROFESSIONNELLE
La réussite du programme repose pour une grande part sur le facteur
humain, ce qui explique l'importance accordée à la formation et à la
sensibilisation de tous les acteurs de la filière.
Les chaudronniers
Considérés comme le principal moteur de la diffusion des chaudières
améliorées dans le pays, leur intérêt se confond avec les objectifs du
programme. Ils sont en outre demandeurs de qualification dans le domaine
de la technique de la fabrication et de l'installation des chaudières.
Le programme a donc contribué au développement d'un secteur artisanal
encore faiblement organisé et qui, jusqu'à présent, n'avait bénéficié d'aucun
dispositif de formation professionnelle.
Les propriétaires de hammams et fernatchis
La mise en service des chaudières améliorées a systématiquement été
accompagnée d'une démonstration destinée à transmettre au propriétaire
et au fernatchi les consignes sur le mode opératoire, pour la conduite et
l'entretien de la chaudière.
Le personnel du CDER
10 ingénieurs et techniciens basés à Rabat
et Marrakech ont bénéficié d'une formation
aux diagnostics énergétiques visant une
mise à niveau des connaissances et une
standardisation des normes à respecter,
en particulier en matière de dimensionnement
des chaudières et de contrôle
technique des installations.
Les personnels des bureaux d'études et
les équipes du CDER maîtrisent désormais
les diagnostics énergétiques et les
procédures d'instruction des dossiers.
Ils sont donc en mesure d'intervenir
rapidement en cas de difficultés techniques.
Enfin, le CDER est parfois
également appelé pour faciliter le
dialogue entre les propriétaires et les
artisans chaudronniers.
Opération de contrôle par un agent du CDER
UNE SENSIBILISATION À GRANDE ÉCHELLE
Diverses actions ont été menées pour informer les opérateurs, les partenaires ou le public susceptible d'être intéressé par l'initiative :
articles dans la presse, émissions de radio en arabe et en berbère, reportages télévisés ;
journée porte ouverte pour le programme dans différentes villes du Royaume (Casablanca, Agadir, Oujda, El Jadida) ;
édition d'une plaquette de présentation du projet (en arabe et en français) et distribution de fiches d'information en arabe lors des enquêtes pour le
recensement des hammams ;
élaboration de sites internet pour les chaudronniers, accessibles à partir du site du programme.
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Comité de pilotage
MEMEE - CDER - HCEFLD
Bailleurs de fonds
Artisanat et Environnement
Wilaya de Casablanca
▼
Volet urbain
Association des propriétaires
et exploitants de hammams (APEH)
▼
▼
Bureaux d'études
Audits - Etudes - Mesures
▼
Artisans
chaudronniers
ORGANISATION GÉNÉRALE DU PROJET
Ministère de l'Energie, des Mines,
de l'Eau et de l'Environnement
MINISTERE DE TUTELLE
▼
CDER
Agence d'exécution
▼
Cellule de Gestion du projet
Direction de la Coopération internationale
▼
Développement et suivi technologique
Direction des Opérations
OFPPT
Formation
des chaudronniers
Groupe
Banque
Populaire
▼ ▼
▼
▼
Propriétaires et exploitants de hammams
▼
▼
Volet rural
ONG (M&D et Association Ferkla), Communes
rurales (Beni Fettah, Taza et Tanalt, Errachidia)
Bureau d'études
Etude Bois de feu.
Etude poterie.
Recensement
typologique des
hammams (Casablanca).
▼
Bailleurs de fonds
AFD/FFEM
Région Taroudant
Projet 1
Commune rurale Beni Fattah (Taza)
Projet 2
Commune rurale Tanalt (Errachidia)
Projet 3

Des perspectives… pour l'avenir
Le succès de la phase pilote laisse présager une possible extension de ce type de projet à l'échelle du pays. Le programme peut être
élargi à toutes les utilisations du bois de feu en cohérence avec les orientations de la politique nationale en matière d'environnement
et de développement des énergies renouvelables.
POURSUIVRE LA FORMATION
La corporation des artisans chaudronniers doit poursuivre son effort de
modernisation afin de pouvoir répondre aux nouvelles demandes du
marché. Elle devrait bénéficier d'une formation étendue au territoire
national dans les années à venir. Ces professionnels, souvent formés sur le
tas, ont besoin d'une formation complémentaire sur le fonctionnement des
chaudières améliorées et des hammams en général.
DÉVELOPPER LE MARCHÉ AVEC LE SECTEUR PRIVÉ
La démonstration du bénéfice pour l'environnement et de la rentabilité
économique de l'opération incitent à placer la fabrication et la commercialisation
des chaudières améliorées dans un circuit commercial soumis
aux seules lois du marché. Toutefois, des mesures de soutien et de contrôle
devront pouvoir assurer la qualité du produit, favoriser sa promotion et
orienter le marché dans un premier temps.
Il s'agit d'assurer que la diffusion se poursuive après la fin de cette étape
pilote et qu'elle s'étende éventuellement à l'ensemble du pays.
GARANTIR LA QUALITÉ DES ÉQUIPEMENTS ET DU SERVICE
Pour lutter contre les malfaçons et maintenir la qualité de la fabrication, il faut
pouvoir s'appuyer sur des outils de contrôle, de prescription et de décision,
avec une collaboration étroite entre services publics et opérateurs privés.
La certification technique
Le modèle de chaudière devrait bénéficier d'un label de qualité (avec CPS et
contrôle). Cette certification et l'attribution du label pourraient être assurées
par le CDER de même que l'agrément des fabricants et des installateurs qui
passeraient des tests de certification à l'issue d'une formation continue.
L'ingénierie de l'efficacité énergétique
Le dimensionnement de la chaudière, au stade du diagnostic initial, est
déterminant pour le bon fonctionnement de l'installation et pour la
rentabilité de l'investissement. Une attention particulière doit être accordée
aux problèmes de raccordement des canalisations d'eau et des conduits
d'évacuation des fumées. Il faut donc favoriser l'émergence de compétences
professionnelles en matière de conseil, de contrôle des travaux et de montage
de dossiers dans le domaine de l'efficacité énergétique, le coût de cette
prestation pouvant être inclus dans le coût d'investissement de la chaudière.
INTRODUIRE DES NORMES ET DES RÉGLEMENTATIONS
Dans l'attente des décrets d'application de la loi du 12 mars 2003, relative à
la lutte contre la pollution de l'air, les autorités communales qui délivrent les
permis de construire peuvent déjà
recommander l'utilisation de la chaudière
améliorée. Les architectes chargés d'établir
les plans de ces hammams disposent
dorénavant de dossiers techniques leur
permettant d'intégrer la chaudière
améliorée dans leurs projets.
COMMUNIQUER
Parallèlement au rôle des autorités en
matière de respect des règlements, les
efforts devront se poursuivre en matière
d'information des différents publics
concernés à savoir les propriétaires de
hammams, les prescripteurs, les décideurs
et le grand public.
Hammams
traditionnels
2 490 000 tonnes
de co2/an
Réduction de la
pollution et l’émission
des gaz nocifs de 40 %
Hammams
améliorés
996 000 tonnes
de co2/an
Dégagement de CO2 par le secteur Hammam
(traditionnel et amélioré)
5 000 hammams (1,66 t de CO2/t de bois)
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Ministère de l'Energie, des Mines,
de l'Eau et de l'Environnement
BOIS ENERGIE au Maroc
Centre de Développement des Energies Renouvelables
Direction de la Coopération Internationale
Programme Bois-Energie
BP. 6208, Agdal-Rabat
Tél. 037 68 39 86 Fax. 037 68 39 87 E-mail : cder@menara.ma www.cder.org.ma