Rapport annuel 2010 - (PDF - 5837 Ko) - FFEM
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II ÉVALUATION IIII<br />
J. CALAS<br />
52 • <strong>FFEM</strong> - RAPPORT ANNUEL <strong>2010</strong><br />
ÉVALUATION ET CAPITALISATION<br />
<br />
IIIII CAPITALISATION II<br />
Gestion intégrée des aires protégées de la zone Caraïbe<br />
guatemala<br />
Bénéficiaire : Association Fundaeco<br />
Domaine : biodiversité<br />
Décision d’octroi : 7 juillet 2004<br />
Durée : 3 ans<br />
Coût total : 2,03 M€ dont contribution <strong>FFEM</strong> : 0,8 M€<br />
Institution membre <strong>FFEM</strong> : MAEE<br />
L’objectif général du projet est de renforcer les conditions<br />
d’une gestion économiquement, socialement et écologiquement<br />
durable du réseau des cinq aires protégées de la région<br />
Caraïbe du Guatemala, en poursuivant deux objectifs spécifiques<br />
:<br />
> créer les conditions sociales, techniques, institutionnelles et<br />
juridiques d’une bonne gouvernance locale, en vue de la gestion<br />
des aires protégées et de leurs ressources naturelles ;<br />
> promouvoir une dynamique socio-économique de production<br />
et d’exploitation durable des ressources naturelles, créatrice<br />
d’emplois et de revenus, au sein et en périphérie des aires<br />
protégées.<br />
<br />
Bilan synthétique<br />
Le projet s’est déroulé dans un contexte socio-politique<br />
contraignant, et s’est distingué par sa capacité à ajuster la stratégie<br />
aux réalités du terrain. Dans son ensemble, il constitue<br />
une réussite et fera date à l’échelle du Couloir Biologique<br />
Mésoaméricain, car il a permis d’amorcer une évolution<br />
majeure dans les relations entre les aires protégées et les communautés<br />
riveraines.<br />
Le projet a permis de légaliser par des titres fonciers de nombreux<br />
terroirs de communautés indiennes installées en péri-<br />
Le couloir Biologique Méso Américain couvre 2 % du territoire planétaire et<br />
concentre près de 15 % de toute la richesse biologique mondiale. Aujourd’hui,<br />
en raison des défrichements et de la déforestation à l’œuvre depuis des décennies,<br />
les forêts de la province d’Izabal constituent de véritables « îles biologiques<br />
» et revêtent une importance vitale pour la protection, la dispersion, la<br />
variabilité génétique et la diversité des espèces à l’échelle éco-régionale.<br />
phérie de plusieurs aires protégées. Grâce à ces titres fonciers,<br />
les communautés ont pu accéder à des financements <strong>annuel</strong>s<br />
sur dix ans. Ces financements s’effectuent dans le cadre de<br />
mécanismes de paiements pour services environnementaux<br />
(Programme PINfor Protection) qui rémunèrent, au prorata<br />
des surfaces, les forêts que les communautés indiennes décident<br />
volontairement de protéger. Le projet a ainsi permis de<br />
sceller une véritable alliance entre conservation de la biodiversité<br />
et des ressources naturelles et développement local.<br />
L’un des principaux résultats de cette démarche a été de<br />
fournir un supplément de revenu à plus de 33 % populations<br />
périphériques des aires protégées (représentant plus de<br />
10 000 personnes) avec une augmentation moyenne des revenus<br />
de 52% pendant 10 ans, ce qui constitue de l’avis même des<br />
évaluateurs : « un résultat remarquable, voire exceptionnel ».<br />
La faiblesse du projet se situe au niveau de sa viabilité sur le<br />
long terme. En effet, le processus de développement impulsé<br />
reste fragile et encore éloigné d’un processus de développement<br />
économique local. De plus, la violence sociale généralisée<br />
et la faiblesse de l’Etat guatémaltèque, encore en phase<br />
de reconstruction, font peser un risque important sur la<br />
pérennité des acquis.<br />
<br />
A. MEDINA<br />
Perspectives et recommandations<br />
Le projet a permis de tester et de démontrer qu’il est possible<br />
d’impliquer une association indigène dans la cogestion d’une<br />
aire protégée. Ce modèle de cogestion devrait être soutenu et<br />
développé à l’avenir car il permet d’assurer la contribution de<br />
la conservation de la biodiversité au développement.<br />
Toutefois, la capacité des Etats de la Région à lutter contre les<br />
activités illégales et parfois violentes d’opérateurs puissants<br />
(narcotrafic) est une condition essentielle de la pérennisation<br />
de ces démarches sur le long terme.<br />
Il convient donc de soutenir le développement et la réplication<br />
à plus grande échelle des mécanismes innovants de<br />
cogestion des aires protégées avec les communautés locales,<br />
de financement et de lutte contre la pauvreté pour la conservation<br />
de la biodiversité