version definitive-gestion integree du littoral et des bas - FFEM
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Annexe 3 : Représentation schématique <strong>du</strong> cycle évolutif <strong>des</strong><br />
écosystèmes <strong>et</strong> de leurs quatre fonctions de<br />
contrôle (d’après Gunderson <strong>et</strong> Holling, 2002).<br />
On a longtemps considéré que les phases successives d’un écosystème étaient<br />
contrôlées par deux fonctions : l’exploitation, pendant laquelle il y a une rapide réaction<br />
ou recolonisation d’une zone récemment impactée, <strong>et</strong> la conservation, pendant laquelle<br />
il y a lente accumulation <strong>et</strong> stockage d’énergie <strong>et</strong> de matériaux. En écologie, les espèces<br />
en phase d’exploitation sont qualifiées de stratèges r, <strong>et</strong> celles en phase de<br />
conservation, de stratèges K, où r représente le taux de croissance instantané d’une<br />
population <strong>et</strong> K, le niveau maximal atteint par une population. Les espèces de type r<br />
sont caractérisées par une propension à la dispersion extensive <strong>et</strong> une croissance<br />
rapide dans un milieu de forte compétition (que le meilleur gagne), alors que les<br />
espèces de type K tendent à avoir <strong>des</strong> taux de croissance plus lents <strong>et</strong> se développent<br />
dans un milieu plus compartimenté. Pour un économiste ou un théoricien de<br />
l’organisation, on r<strong>et</strong>rouve ces fonctions dans le marché pro<strong>du</strong>ctif pour la phase<br />
d’exploitation, <strong>et</strong> dans la hiérarchie bureaucratique pour la phase de conservation.<br />
Mais une approche écologique plus approfondie montre qu’il manque deux autres<br />
fonctions au système : celle de la libération (release) ou de la « <strong>des</strong>truction créatrice »,<br />
selon les termes d’un économiste <strong>des</strong> années 50 (Schump<strong>et</strong>er). Dans c<strong>et</strong>te phase Ω,<br />
l’accumulation de plus en plus compactée de la biomasse <strong>et</strong> <strong>des</strong> nutriments devient de<br />
plus en plus explosive jusqu’à qu’elle soit soudainement libérée par <strong>des</strong> phénomènes<br />
tels que les feux de forêt, les sécheresses, les invasions d’insectes ou un intense<br />
broutage.<br />
L’autre fonction (phase α) est celle de la réorganisation, dans laquelle le sol minimise les<br />
pertes de nutriments <strong>et</strong> les réorganise pour qu’ils redeviennent disponibles pour la<br />
phase suivante d’exploitation. Une partie de c<strong>et</strong>te réorganisation comprend l’apparition<br />
<strong>et</strong> l’expansion transitoires d’organismes opportunistes, les organismes pionniers. Ils sont<br />
le fruit de la croissance de végétaux qui ont depuis disparus, de semences stockées<br />
quelque part par le passé, <strong>et</strong> proviennent également de la dispersion de propagules<br />
endémiques <strong>et</strong> exotiques.<br />
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