version definitive-gestion integree du littoral et des bas - FFEM
version definitive-gestion integree du littoral et des bas - FFEM
version definitive-gestion integree du littoral et des bas - FFEM
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
L’homme dans l’écosystème (cf. Annexe 2):<br />
l’exemple de l’effondrement <strong>des</strong> pêcheries<br />
Bien que le niveau de captures de la pêche mondiale semble être resté<br />
relativement stable dans les dernières décennies, l’analyse <strong>des</strong> données<br />
(Pauly <strong>et</strong> al. 1998) montre que leur composition dominante est passée de<br />
grands poissons carnivores aux planctivores <strong>et</strong> à <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its invertébrés. Ce<br />
glissement peut être quantifié en assignant une fraction de niveau<br />
trophique à chaque espèce, selon la composition de leur alimentation. Les<br />
valeurs attribuées à ces niveaux trophiques vont de 1 pour les pro<strong>du</strong>cteurs<br />
primaires à plus de 4,6 pour quelques prédateurs de bout de chaîne comme<br />
le thon dans les eaux pélagiques <strong>du</strong> large ou les mérous pour les poissons<br />
de fond. De l’agrégation <strong>des</strong> données en provenance de toutes les zones<br />
marines, la tendance <strong>des</strong> 45 dernières années montre un déclin <strong>du</strong> niveau<br />
trophique moyen de plus de 3,3 à moins de 3,1. Dans l’Atlantique Nord-<br />
Ouest, le niveau trophique moyen est maintenant en <strong>des</strong>sous de 2,9. Il n’y a<br />
plus beaucoup de marge pour <strong>des</strong> baisses supplémentaires, puisque la<br />
plupart <strong>des</strong> poissons ont <strong>des</strong> niveaux trophiques compris entre 3 <strong>et</strong> 4. De<br />
fait, beaucoup de pêcheries dépendent maintenant <strong>des</strong> invertébrés, qui<br />
sont plutôt dans les <strong>bas</strong> niveaux trophiques.<br />
Les tendances globales montrent une baisse de niveau trophique de 0,1<br />
par 10 ans. Ce chiffre est probablement sous-estimé, particulièrement dans<br />
les pays tropicaux en développement, où les données transmises font peu<br />
la distinction entre les espèces. De plus, les analyses faites jusqu’à<br />
présent, ne considéraient pas la baisse de niveau trophique qui s’opère<br />
chez les espèces <strong>du</strong> fait de la mortalité (par pêche) accrue <strong>des</strong> indivi<strong>du</strong>s<br />
plus âgés, qui ont tendance à se situer à <strong>des</strong> niveaux trophiques plus<br />
élevés que les jeunes de la même espèce. Il est donc fort probable que le<br />
maintien <strong>des</strong> tendances actuelles va con<strong>du</strong>ire à un effondrement généralisé<br />
de bon nombre de pêcheries. Toutes les observations faites montrent qu’il<br />
est probablement illusoire de vouloir estimer les débarquements futurs par<br />
extrapolation <strong>des</strong> tendances actuelles.<br />
Les coûts engendrés par c<strong>et</strong>te situation restent très difficiles à évaluer <strong>du</strong><br />
fait que l’exploitation massive <strong>des</strong> stocks est souvent associée à un<br />
remplacement <strong>des</strong> p<strong>et</strong>ites pêches traditionnelles par la pêche in<strong>du</strong>strielle.<br />
Les p<strong>et</strong>its pêcheurs perdent leur moyen de subsistance <strong>et</strong> ont tendance à<br />
se déplacer vers les pôles d’emploi, les villes. Les coûts de c<strong>et</strong>te<br />
con<strong>version</strong> de membres de la société d’un état pro<strong>du</strong>ctif en un état<br />
impro<strong>du</strong>ctif, sont pris en charge par l’ensemble de la société <strong>et</strong> non pas<br />
attribués au phénomène de remplacement <strong>des</strong> pêcheries. (D’après Ludwig,<br />
2002).<br />
________________________________________________ 30 _________________________________________________