Impact de la libéralisation commerciale sur le marché du ... - Femise

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12.10.2013 Views

traduit pas par un gain en termes d’emplois mais induit une réduction des possibilités d’embauche. La rationalisation d’un tel comportement suivant les schémas analytiques conventionnels paraît difficile. On pourra cependant évoquer l’incidence plus ou moins directe de l’accroissement de la productivité sur la formation des salaires dans le contexte économique de la fin des années quatre-vingt-dix et du début des années 2000 et partant sur l’emploi. La hausse de la productivité pousse à la revalorisation des salaires qui, à son tour, agit sur les possibilités d’embauche dans le secteur industriel. Enfin, la dynamique de libéralisation commerciale représentée par l’évolution du taux de pénétration des importations (Pimp) ou encore du taux effectif des droits de douane (Tedd) fait ressortir des résultats probants. D’après les estimations effectuées selon différentes spécifications, l’ouverture aux échanges a eu un impact positif sur l’emploi global qui se révèle à travers le signe négatif du coefficient de la variable « taux effectif des droits de douane ». Le coefficient d’élasticité de l’emploi par rapport au taux des droits de douane calculé sur la base des données du panel FACS-ICA se situe en valeur absolue autour de 0,10 (tableau 16, dernière colonne). Il semble être sensiblement plus élevé pour les estimations basées uniquement sur les données de l’enquête FACS. L’utilisation du taux de pénétration comme variable représentant la dynamique d’ouverture aux échanges n’aboutit pas au même résultat avec un coefficient d’élasticité non significatif au plan statistique pour les estimations utilisant les données de l’enquête ICA. Il en ressort que, globalement et toutes choses étant égales par ailleurs, le processus de libéralisation commerciale tel qu’il a été pratiqué à la fin des années quatre-vingt-dix et au début des années 2000 a été plutôt favorable à l’emploi dans le secteur industriel. Cet effet sur l’emploi semble être plus marqué pour les activités les plus orientées à l’exportation comme il se dégage des coefficients de régression relatifs aux variables indicatrices représentant la part des exportations dans la production des entreprises. Le coefficient de régression de ces variables passe de 0,10 à 0,35 entre le groupe d’entreprises réalisant moins de 25 % du chiffre d’affaires à l’export à celui réalisant entre 50 et 75 %. La part du capital étranger dans les entreprises fait apparaître, en revanche, un résultat tout à fait différent. La sensibilité de l’emploi et sa variation apparaissent plus importantes pour les entreprises où prédomine le capital national comparativement aux autres groupes d’entreprises. Les résultats des estimations situent les coefficients des variables indicatrices à 0,12 pour les entreprises où le capital étranger représente entre 25 et 50 % du total contre 0,05 pour les entreprises où le capital étranger dépasse 75 % du total. Libéralisation commerciale et marché du travail au Maroc et en Tunisie sept 2010 Page 62 sur 113

Tableau 17- Demande de travail : personnel cadre de direction Variable dépendante FACS (1) 0.160267 (6.53) 0.168440 (4.80) 0.046559 (2.32) -0.09970 (-3.87) -0.10526 (-1.16) FACS (2) 0.21192 (8.70) 0.01845 (1.13) -0.05439 (-2.31) -0.04433 (-2.61) FACS (3) 0.23204 (9.00) -0.06757 (-2.17) 0.02433 (1.44) -0.03683 (-1.51) -0.04977 (-2.87) ICA (1) ICA (2) ICA (3) Panel FACS- 0.245541 (9.21) -0.06593 (-3.00) 0.090870 (4.85) -0.11835 (-5.11) 0.129525 (1.73) 0.28933 (11.50) 0.02854 (1.98) -0.18028 (-6.73) 0.02706 (1.38) 0.35572 (12.02) -0.16104 (-5.23) 0.03161 (2.21) -0.20544 (-7.21) 0.02542 (1.29) 0.17567 0.15436 0.27388 0.28740 (1.74) (1.50) (3.19) (3.39) -0.05633 -0.10194 -0.22036 -0.21281 (-0.49) (-0.86) -1.82 (-1.73) -0.07914 -0.08521 -0.13184 -0.14161 (-1.57) (-1.65) (-2.64) (-2.78) -0.22655 -0.18596 0.12786 0.15294 (-1.76) (-1.28) (0.78) (0.93) 0.08616 0.11486 -0.25690 -0.23596 (0.72) (0.85) (-1.57) (-1.38) -0.01416 0.02150 0.01431 0.08073 (-0.25) (0.37) (0.24) (1.25) Constante -1.59033 -1.17129 -0.66855 -2.38274 -2.32747 -1.26077 (-6.68) (-8.82) (-2.21) (-7.39) (-8.96) (-3.59) Robust Robust Robust Robust Robust Robust ICA 0.27463 (14.00) -0.10127 (-4.85) 0.03376 (2.79) -0.10235 (-5.55) -0.01833 (-1.41) 0.26717 (4.69) -0.16112 (-1.84) -0.09046 (-2.41) 0.04104 (0.42) -0.06560 (-0.62) 0.04610 (1.12) -1.23759 (-5.93) Fixed –effects OUI R² 0.2360 0.2298 0.2446 0.3554 0.3790 0.4020 0.0872 Nombre d’observations 749 740 686 762 795 765 1451 F-stat (fixed-effects) 101.31 p-value 0.0000 N.B.Les équations FACS(1), FACS(2) et FACS(3) sont des spécifications alternatives estimées sur la base des données de l’enquête FACS seule ; les équations ICA(1), ICA(2) et ICA(3) sont des spécifications alternatives estimées sur la base des données de l’enquête ICA seule et l’équation Panel FACS-ICA est estimée sur la base du panel constitué des deux enquêtes FACS et ICA. Libéralisation commerciale et marché du travail au Maroc et en Tunisie sept 2010 Page 63 sur 113

tra<strong>du</strong>it pas par un gain en termes d’emplois mais in<strong>du</strong>it une ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s possibilités<br />

d’embauche. La rationalisation d’un tel comportement suivant <strong>le</strong>s schémas analytiques<br />

conventionnels paraît diffici<strong>le</strong>. On pourra cependant évoquer l’inci<strong>de</strong>nce plus ou moins<br />

directe <strong>de</strong> l’accroissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> pro<strong>du</strong>ctivité <strong>sur</strong> <strong>la</strong> formation <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>ires dans <strong>le</strong> contexte<br />

économique <strong>de</strong> <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s années quatre-vingt-dix et <strong>du</strong> début <strong>de</strong>s années 2000 et partant<br />

<strong>sur</strong> l’emploi. La hausse <strong>de</strong> <strong>la</strong> pro<strong>du</strong>ctivité pousse à <strong>la</strong> revalorisation <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>ires qui, à son<br />

tour, agit <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s possibilités d’embauche dans <strong>le</strong> secteur in<strong>du</strong>striel.<br />

Enfin, <strong>la</strong> dynamique <strong>de</strong> <strong>libéralisation</strong> <strong>commercia<strong>le</strong></strong> représentée par l’évolution <strong>du</strong> taux <strong>de</strong><br />

pénétration <strong>de</strong>s importations (Pimp) ou encore <strong>du</strong> taux effectif <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> douane<br />

(Tedd) fait ressortir <strong>de</strong>s résultats probants. D’après <strong>le</strong>s estimations effectuées selon<br />

différentes spécifications, l’ouverture aux échanges a eu un impact positif <strong>sur</strong> l’emploi<br />

global qui se révè<strong>le</strong> à travers <strong>le</strong> signe négatif <strong>du</strong> coefficient <strong>de</strong> <strong>la</strong> variab<strong>le</strong> « taux effectif<br />

<strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> douane ». Le coefficient d’é<strong>la</strong>sticité <strong>de</strong> l’emploi par rapport au taux <strong>de</strong>s droits<br />

<strong>de</strong> douane calculé <strong>sur</strong> <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s données <strong>du</strong> panel FACS-ICA se situe en va<strong>le</strong>ur<br />

absolue autour <strong>de</strong> 0,10 (tab<strong>le</strong>au 16, <strong>de</strong>rnière colonne). Il semb<strong>le</strong> être sensib<strong>le</strong>ment plus<br />

é<strong>le</strong>vé pour <strong>le</strong>s estimations basées uniquement <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s données <strong>de</strong> l’enquête FACS.<br />

L’utilisation <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> pénétration comme variab<strong>le</strong> représentant <strong>la</strong> dynamique d’ouverture<br />

aux échanges n’aboutit pas au même résultat avec un coefficient d’é<strong>la</strong>sticité non<br />

significatif au p<strong>la</strong>n statistique pour <strong>le</strong>s estimations utilisant <strong>le</strong>s données <strong>de</strong> l’enquête ICA. Il<br />

en ressort que, globa<strong>le</strong>ment et toutes choses étant éga<strong>le</strong>s par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong> processus <strong>de</strong><br />

<strong>libéralisation</strong> <strong>commercia<strong>le</strong></strong> tel qu’il a été pratiqué à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s années quatre-vingt-dix et au<br />

début <strong>de</strong>s années 2000 a été plutôt favorab<strong>le</strong> à l’emploi dans <strong>le</strong> secteur in<strong>du</strong>striel. Cet<br />

effet <strong>sur</strong> l’emploi semb<strong>le</strong> être plus marqué pour <strong>le</strong>s activités <strong>le</strong>s plus orientées à<br />

l’exportation comme il se dégage <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> régression re<strong>la</strong>tifs aux variab<strong>le</strong>s<br />

indicatrices représentant <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s exportations dans <strong>la</strong> pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s entreprises. Le<br />

coefficient <strong>de</strong> régression <strong>de</strong> ces variab<strong>le</strong>s passe <strong>de</strong> 0,10 à 0,35 entre <strong>le</strong> groupe<br />

d’entreprises réalisant moins <strong>de</strong> 25 % <strong>du</strong> chiffre d’affaires à l’export à celui réalisant entre<br />

50 et 75 %. La part <strong>du</strong> capital étranger dans <strong>le</strong>s entreprises fait apparaître, en revanche,<br />

un résultat tout à fait différent. La sensibilité <strong>de</strong> l’emploi et sa variation apparaissent plus<br />

importantes pour <strong>le</strong>s entreprises où prédomine <strong>le</strong> capital national comparativement aux<br />

autres groupes d’entreprises. Les résultats <strong>de</strong>s estimations situent <strong>le</strong>s coefficients <strong>de</strong>s<br />

variab<strong>le</strong>s indicatrices à 0,12 pour <strong>le</strong>s entreprises où <strong>le</strong> capital étranger représente entre 25<br />

et 50 % <strong>du</strong> total contre 0,05 pour <strong>le</strong>s entreprises où <strong>le</strong> capital étranger dépasse 75 % <strong>du</strong><br />

total.<br />

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