Impact de la libéralisation commerciale sur le marché du ... - Femise

Impact de la libéralisation commerciale sur le marché du ... - Femise Impact de la libéralisation commerciale sur le marché du ... - Femise

12.10.2013 Views

Les estimations retenues pour les équations de demande de travail sont présentées après la liste des variables dans les tableaux 16 à 21 suivants. Sur ces tableaux figurent les estimations de sept équations : les trois premières spécifications désignées par FACS1, FACS2 et FACS3 sont estimées sur la base des données de panel de l’enquête FACS seule, les trois suivantes désignées par ICA1, ICA2 et ICA3 sur la base des données de panel de l’enquête ICA seule, et la dernière sur la base des données du panel combiné FACS et ICA. Les résultats qui ressortent de ces estimations paraissent assez intéressants et se conforment dans certains aspects aux prédictions des modèles théoriques. S’agissant tout d’abord de l’équation de l’emploi total (tableau 16), des variables telles que la production, le salaire réel ou encore le niveau des immobilisations ont une incidence effective sur le niveau d’emploi. Les coefficients de ces variables sont statistiquement significatifs et ont le signe attendu pour toutes les spécifications estimées que ce soit sur la base de données de l’enquête FACS seule, ICA seule ou encore du panel FACS-ICA. On relève en particulier que l’élasticité de l’emploi par rapport à la production se situe autour de 0,8 pour l’estimation effectuée sur la base des données de panel FACS-ICA. La comparaison des estimations effectuées sur la base des différents échantillons montre par ailleurs le renforcement de la relation entre production et emploi au niveau global avec des élasticités qui augmentent de façon significative en passant des données de l’enquête FACS à celles de l’enquête ICA. Le changement sensible de l’environnement économique et institutionnel et notamment l’accélération du processus de libéralisation commerciale intervenue à la fin de la décennie quatre-vingt-dix peut constituer un élément d’explication à ce changement. En ce qui concerne l’influence du salaire réel, les estimations obtenues à travers les différentes spécifications (tableau 16) se conforment aux prédictions théoriques avec un coefficient de régression négatif liant le niveau d’emploi global au salaire réel. L’élasticité de l’emploi par rapport au salaire réel estimée sur la base des données FACS-ICA autour de 0,05 paraît cependant particulièrement faible comparativement à celle de la production (tableau 16, dernière colonne). Les considérations salariales, bien qu’importantes dans le comportement de demande d’emploi, semblent intervenir bien loin en seconde position par rapport au niveau de production dans la décision d’embauche au niveau des entreprises. On signalera aussi que le coefficient d’élasticité de l’emploi par rapport au salaire réel baisse de façon notable en passant des estimations basées sur l’échantillon FACS à celles de l’échantillon ICA. Cette évolution est, elle-même, significative des transformations du contexte économique et de son ouverture progressive aux échanges entre la fin de la décennie quatre-vingt-dix et le début de la décennie 2000 La variable relative aux immobilisations représentant le facteur capital dans les équations retenues agit aussi, selon les estimations effectuées, positivement en faveur de l’emploi. L’augmentation des capacités productives des entreprises industrielles s’accompagne de façon générale par un accroissement de l’emploi avec cependant un coefficient d’élasticité relativement faible, comparable à celui du salaire réel. Il semble donc que le processus d’accumulation du capital à travers l’extension des capacités productives ou la création de Libéralisation commerciale et marché du travail au Maroc et en Tunisie sept 2010 Page 60 sur 113

nouvelles capacités est générateur de possibilités d’emploi plus ou moins importantes selon les secteurs d’activité. Tableau 16- Demande globale de travail Variable dépendante FACS (1) 0.725311 (24.59) -0.19970 (-3.93) 0.074642 (3.03) -0.51904 (-9.19) -0.47682 (-4.29) FACS (2) 0.663017 (24.78) 0.07499 (3.92) -0.47771 (-11.37) -0.15477 (-8.70) FACS (3) 0.67836 (26.12) -0.18565 (-4.17) 0.07289 (3.84) -0.41840 (-9.34) -0.15309 (-8.84) Libéralisation commerciale et marché du travail au Maroc et en Tunisie sept 2010 Page 61 sur 113 ICA (1) 0.976631 (7.28) -0.03997 (-3.53) 0.00291 (0.32) -0.91311 (-74.38) -0.05263 (-1.56) ICA (2) 0.95229 (58.31) 0.00652 (0.81) -0.88107 (-42.01) -0.01805 (-2.03) ICA (3) 0.95645 (59.20) -0.03143 (-3.10) 0.00626 (0.78) -0.87669 (-41.23) -0.01655 (-1.88) 0.08419 0.07499 -0.01493 -0.00969 (1.12) (1.05) (-0.35) (-0.23) 0.36890 0.33879 0.03465 0.30998 (3.55) (3.25) (0.70) (0.62) 0.51344 0.47778 0.10181 0.08863 (9.45) (9.07) (3.28) (2.90) 0.15683 0.18461 -0.02319 -0.01004 (1.10) (1.33) (-0.53) (-0.23) 0.16503 0.19833 -0.07300 -0.06035 (1.63) (2.12) (-1.46) (-1.22) 0.07284 0.13914 -0.03341 -0.01762 (1.31) (2.46) (-1.40) (-0.73) Constante -1.35067 -0.62302 0.90783 -0.58378 -0.94688 -0.75040 (-5.01) (-4.72) (2.50) (-4.19) (-7.45) (-5.72) Robust Robust Robust Robust Robust Robust Panel FACS- ICA 0.77738 (55.9) -0.05199 (-3.07) 0.05292 (5.81) -0.62017 (-42.36) -0.10248 (-10.33) 0.10508 (2.33) 0.21807 (3.09) 0.35055 (12.21) 0.12673 (1.66) 0.06327 (0.77) 0.05328 (1.66) -0.93115 (-5.91) Fixed -effects non non non non non non oui R² 0.2360 0.7849 0.7903 0.5602 0.9572 0.9576 0.7029 Nombre d’observations 800 791 788 762 828 828 1616 F-stat (fixed-effects) 87.25 p-value 0.0000 N.B.Les équations FACS(1), FACS(2) et FACS(3) sont des spécifications alternatives estimées sur la base des données de l’enquête FACS seule ; les équations ICA(1), ICA(2) et ICA(3) sont des spécifications alternatives estimées sur la base des données de l’enquête ICA seule. L’équation Panel FACS-ICA figurant à la dernière colonne est estimée sur la base du panel constitué des deux enquêtes FACS et ICA. Le test d’Haussman pour cette équation ne montre pas une différence significative entre le modèle à effet fixe et celui à effet aléatoire (chi2 (11) = 87.47 et Prob > chi2 = 0.000) A l’inverse des variables précédentes, la productivité apparente du travail mesurée par la valeur ajoutée par emploi présente des coefficients de régression négatifs dans toutes les spécifications retenues. Ce résultat qui contredit les prédictions des schémas théoriques implique que les améliorations de la productivité des travailleurs non seulement ne se

Les estimations retenues pour <strong>le</strong>s équations <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> travail sont présentées après<br />

<strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s variab<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>s tab<strong>le</strong>aux 16 à 21 suivants. Sur ces tab<strong>le</strong>aux figurent <strong>le</strong>s<br />

estimations <strong>de</strong> sept équations : <strong>le</strong>s trois premières spécifications désignées par FACS1,<br />

FACS2 et FACS3 sont estimées <strong>sur</strong> <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> panel <strong>de</strong> l’enquête FACS<br />

seu<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s trois suivantes désignées par ICA1, ICA2 et ICA3 <strong>sur</strong> <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s données <strong>de</strong><br />

panel <strong>de</strong> l’enquête ICA seu<strong>le</strong>, et <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière <strong>sur</strong> <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s données <strong>du</strong> panel combiné<br />

FACS et ICA. Les résultats qui ressortent <strong>de</strong> ces estimations paraissent assez<br />

intéressants et se conforment dans certains aspects aux prédictions <strong>de</strong>s modè<strong>le</strong>s<br />

théoriques. S’agissant tout d’abord <strong>de</strong> l’équation <strong>de</strong> l’emploi total (tab<strong>le</strong>au 16), <strong>de</strong>s<br />

variab<strong>le</strong>s tel<strong>le</strong>s que <strong>la</strong> pro<strong>du</strong>ction, <strong>le</strong> sa<strong>la</strong>ire réel ou encore <strong>le</strong> niveau <strong>de</strong>s immobilisations<br />

ont une inci<strong>de</strong>nce effective <strong>sur</strong> <strong>le</strong> niveau d’emploi. Les coefficients <strong>de</strong> ces variab<strong>le</strong>s sont<br />

statistiquement significatifs et ont <strong>le</strong> signe atten<strong>du</strong> pour toutes <strong>le</strong>s spécifications estimées<br />

que ce soit <strong>sur</strong> <strong>la</strong> base <strong>de</strong> données <strong>de</strong> l’enquête FACS seu<strong>le</strong>, ICA seu<strong>le</strong> ou encore <strong>du</strong><br />

panel FACS-ICA. On relève en particulier que l’é<strong>la</strong>sticité <strong>de</strong> l’emploi par rapport à <strong>la</strong><br />

pro<strong>du</strong>ction se situe autour <strong>de</strong> 0,8 pour l’estimation effectuée <strong>sur</strong> <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s données <strong>de</strong><br />

panel FACS-ICA. La comparaison <strong>de</strong>s estimations effectuées <strong>sur</strong> <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s différents<br />

échantillons montre par ail<strong>le</strong>urs <strong>le</strong> renforcement <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre pro<strong>du</strong>ction et emploi<br />

au niveau global avec <strong>de</strong>s é<strong>la</strong>sticités qui augmentent <strong>de</strong> façon significative en passant <strong>de</strong>s<br />

données <strong>de</strong> l’enquête FACS à cel<strong>le</strong>s <strong>de</strong> l’enquête ICA. Le changement sensib<strong>le</strong> <strong>de</strong><br />

l’environnement économique et institutionnel et notamment l’accélération <strong>du</strong> processus <strong>de</strong><br />

<strong>libéralisation</strong> <strong>commercia<strong>le</strong></strong> intervenue à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> <strong>la</strong> décennie quatre-vingt-dix peut<br />

constituer un élément d’explication à ce changement.<br />

En ce qui concerne l’influence <strong>du</strong> sa<strong>la</strong>ire réel, <strong>le</strong>s estimations obtenues à travers <strong>le</strong>s<br />

différentes spécifications (tab<strong>le</strong>au 16) se conforment aux prédictions théoriques avec un<br />

coefficient <strong>de</strong> régression négatif liant <strong>le</strong> niveau d’emploi global au sa<strong>la</strong>ire réel. L’é<strong>la</strong>sticité<br />

<strong>de</strong> l’emploi par rapport au sa<strong>la</strong>ire réel estimée <strong>sur</strong> <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s données FACS-ICA autour<br />

<strong>de</strong> 0,05 paraît cependant particulièrement faib<strong>le</strong> comparativement à cel<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> pro<strong>du</strong>ction<br />

(tab<strong>le</strong>au 16, <strong>de</strong>rnière colonne). Les considérations sa<strong>la</strong>ria<strong>le</strong>s, bien qu’importantes dans <strong>le</strong><br />

comportement <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’emploi, semb<strong>le</strong>nt intervenir bien loin en secon<strong>de</strong> position<br />

par rapport au niveau <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction dans <strong>la</strong> décision d’embauche au niveau <strong>de</strong>s<br />

entreprises. On signa<strong>le</strong>ra aussi que <strong>le</strong> coefficient d’é<strong>la</strong>sticité <strong>de</strong> l’emploi par rapport au<br />

sa<strong>la</strong>ire réel baisse <strong>de</strong> façon notab<strong>le</strong> en passant <strong>de</strong>s estimations basées <strong>sur</strong> l’échantillon<br />

FACS à cel<strong>le</strong>s <strong>de</strong> l’échantillon ICA. Cette évolution est, el<strong>le</strong>-même, significative <strong>de</strong>s<br />

transformations <strong>du</strong> contexte économique et <strong>de</strong> son ouverture progressive aux échanges<br />

entre <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> <strong>la</strong> décennie quatre-vingt-dix et <strong>le</strong> début <strong>de</strong> <strong>la</strong> décennie 2000<br />

La variab<strong>le</strong> re<strong>la</strong>tive aux immobilisations représentant <strong>le</strong> facteur capital dans <strong>le</strong>s équations<br />

retenues agit aussi, selon <strong>le</strong>s estimations effectuées, positivement en faveur <strong>de</strong> l’emploi.<br />

L’augmentation <strong>de</strong>s capacités pro<strong>du</strong>ctives <strong>de</strong>s entreprises in<strong>du</strong>striel<strong>le</strong>s s’accompagne <strong>de</strong><br />

façon généra<strong>le</strong> par un accroissement <strong>de</strong> l’emploi avec cependant un coefficient d’é<strong>la</strong>sticité<br />

re<strong>la</strong>tivement faib<strong>le</strong>, comparab<strong>le</strong> à celui <strong>du</strong> sa<strong>la</strong>ire réel. Il semb<strong>le</strong> donc que <strong>le</strong> processus<br />

d’accumu<strong>la</strong>tion <strong>du</strong> capital à travers l’extension <strong>de</strong>s capacités pro<strong>du</strong>ctives ou <strong>la</strong> création <strong>de</strong><br />

Libéralisation <strong>commercia<strong>le</strong></strong> et <strong>marché</strong> <strong>du</strong> travail au Maroc et en Tunisie sept 2010 Page 60 <strong>sur</strong> 113

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!