Impact de la libéralisation commerciale sur le marché du ... - Femise

3- IMPACT DE LA LIBERALISATION COMMERCIALE SUR LE
MARCHE DU TRAVAIL : Une Analyse En Equilibre Général
Les effets de la libéralisation commerciale sur le marché du travail et la structure de
l’emploi au Maroc sont traités dans ce chapitre à l’aide d’une modélisation en équilibre
général. Le choix de cet instrument d’analyse se justifie par les nombreux avantages que
présente la structure des modèles d’équilibre général calculable. Le premier avantage est
son aptitude à saisir et intégrer, lorsque les données le permettent, un champ
suffisamment vaste de l’activité économique. Le second est que sa mise en œuvre
nécessite un volume d’informations moins important que celui exigé généralement par les
représentations économétriques. Le troisième est que la modélisation standard retenue
dans ce travail présente l’avantage de spécifier directement les comportements
microéconomiques des agents sous-jacents à l’équilibre macroéconomique et de tenir
compte de l’hétérogénéité pouvant les caractériser. Enfin, les multiples expériences
récentes en matière d’évaluation des effets de l’ouverture sur les différentes économies
qui ont opté pour ce genre d’outil témoignent de l’intérêt qu’il présente ainsi que de sa
pertinence au regard de ce sujet. Nous donnerons dans ce qui suit la structure générale
du modèle retenu, la base de données utilisée pour ce modèle avant de présenter les
résultats obtenus dans les différentes simulations et en sortir les principaux
enseignements.
3.1- STRUCTURE GENERALE DU MODELE
La représentation du modèle d’équilibre général utilisée dans ce travail pour décrire le
fonctionnement de l’économie marocaine obéit à une formalisation simplifiée et tout à fait
standard. Elle s’inspire du modèle décrit par Decaluwé et al (2001) et élargi par Cockburn
et al (2006). Elle présente, également, de nombreuses similitudes avec le modèle
d’équilibre général dynamique séquentiel de l’économie marocaine construit par la
Direction des Études et des Prévisions Financières du Ministère de l’Économie et des
Finances (M3S, 2002), repris et complété par la banque mondiale dans son étude du
marché de travail de l’économie marocaine (SELMA, 2007). Cette structure de base a été
bien évidemment adaptée à la problématique de l’emploi face au processus de
libéralisation commerciale. A cet effet, la structure d’ensemble du modèle a été modifiée
pour tenir compte de certaines spécificités du marché de travail marocain. L’économie y
est découpée en 34 branches d’activités et les produits répartis entre deux secteurs : le
secteur rural regroupant l’agriculture et la pêche et le secteur urbain qui contient à la fois
les activités industrielles et celles des services marchands et non marchands. Afin de
prendre en considération les différences de comportement au sein du marché du travail
entre travail qualifié et non-qualifié, la modélisation retenue considère que l’économie est
supposée dotée de trois facteurs de production: le travail non qualifié, le travail qualifié et
le capital. Elle suppose également qu’elle est composée de quatre agents que sont les
Ménages, les Entreprises, l’État et le Reste du Monde. Ce maillage correspond à celui
Libéralisation commerciale et marché du travail au Maroc et en Tunisie sept 2010 Page 38 sur 113