Impact de la libéralisation commerciale sur le marché du ... - Femise

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effet que l’offre de main-d’œuvre en milieu urbain a plus que doublé depuis le début des années quatre-vingt en passant de 2,6 millions de personnes en 1982 à 5,9 millions en 2008. Cette évolution qui correspond à un taux d’accroissement moyen de 3,2 % par an a été nettement plus accélérée que celle de la population totale en milieu urbain sur la période considérée. Il en est résulté une modification notable de la répartition de l’offre de main-d’œuvre selon le milieu urbain et rural. La proportion des actifs en milieu rural a sensiblement baissé pour ne représenter actuellement que 47,8 % dans la population active totale contre 56,3 % en 1982. La tendance à l’urbanisation a induit, par ailleurs, une évolution différenciée du taux brut d’activité par milieu. Ce taux qui a progressé de plus dix points en l’espace de deux décennies s’agissant du milieu rural a évolué de façon nettement plus modeste en milieu urbain en passant de 29 % en 1982 à 34 % en 2004. Sachant que le taux brut d’activité est calculé par rapport à la population totale par milieu, l’explication de ces tendances contrastées tient essentiellement au phénomène de l’exode rural qui a accéléré l’évolution de la population des centres urbains comparativement à celle des campagnes. Ceci explique en partie l’importance du taux de chômage en milieu urbain comparativement à son niveau en milieu rural. L’autre aspect remarquable de la nouvelle configuration de l’offre de main-d’œuvre est lié à l’accès de plus en plus important des femmes au marché du travail. La structure de l’offre de travail considérée selon le genre fait en effet ressortir une progression soutenue de la proportion des femmes dans la population active. Les données disponibles à ce sujet font état d’un accroissement de l’offre de main-d’œuvre féminine dépassant nettement la moyenne de l’ensemble de la population. La participation de plus en plus importante de la femme au marché du travail apparaît aussi à travers l’évolution de l’indicateur du taux brut d’activité. On relèvera en effet que la proportion de femmes accédant au marché du travail qui représentait à peine 12 % de la population féminine totale en 1982 se situe actuellement autour de 21 %. Cette évolution est en relation directe avec les facteurs de changement et les transformations rapides que connaît le contexte économique et social depuis au moins deux décennies. L’ouverture grandissante de la société marocaine aux exigences de la modernité mais aussi des progrès appréciables enregistrés au niveau l’éducation ont constitué les facteurs les plus déterminants de cette évolution. Le développement de l’ensemble du système éducatif et de formation professionnelle tout au long des trois dernières décennies a eu par ailleurs des implications directes sur le niveau d’instruction de la population active et la qualification de l’offre de main-d’œuvre. Les données provenant de l’enquête sur l’activité et l’emploi en milieu urbain font état d’une baisse importante de la proportion de la population active n’ayant aucun niveau scolaire dans l’offre totale. Cette proportion s’est en effet réduite en milieu urbain de 57 % au début des années quatre-vingt-dix à moins de 17 % actuellement. D’un autre côté, la population active urbaine ayant accompli une scolarité dépassant le niveau collégial a progressé de façon significative au cours de la dernière décennie puisqu’elle représente actuellement plus du tiers de la population concernée contre à peine 20 % au début des Libéralisation commerciale et marché du travail au Maroc et en Tunisie sept 2010 Page 30 sur 113

années quatre-vingt-dix. Bien qu’elle demeure encore moins importante en milieu rural, la tendance à l’amélioration du niveau d’instruction de la population active qui, de plus en plus, intéresse aussi bien l’offre de travail masculine que féminine tient aux efforts importants déployés durant les trois dernières décennies à tous les niveaux du système d’éducation et de formation professionnelle. L’amélioration du niveau de qualification de l’offre de travail résultant d’un tel effort a contribué à l’émergence de nouveaux comportements et de nouvelles exigences qui ont affecté les relations de production ainsi que la nature de l’emploi et les niveau des salaires. Il en est de même de la structure des activités et des professions qui ont connu à la faveur de cette évolution des transformations profondes au cours des dernières années. La composition de l’offre de main-d’œuvre par secteur d’activité a en effet subi des changements notables en faveur des activités secondaires et tertiaires. La répartition de la population active selon les grands secteurs d’activité montre en effet une nette tendance à la baisse de la part des activités primaires comparativement aux autres types d’activité. Cette restructuration situe actuellement la part de l’offre globale de travail affectée aux activités primaires à 40 % du total de la population active contre 20 % pour les activités secondaires et 29 % pour les activités tertiaires. Analysée selon les structures professionnelles, la population active fait apparaître là aussi des changements importants au cours des vingt dernières années. Ces changements se sont traduits notamment par l’accroissement significatif de la part des travailleurs regroupés sous la catégorie des ouvriers et manœuvres non-agricoles parallèlement à la régression notable de celle des travailleurs dans l’agriculture et les autres activités primaires. On notera enfin que dans cette dynamique de changement, les professions à caractère scientifique, technique ou administratif ainsi que celles à caractère commercial ont vu leur part dans l’offre de main-d’œuvre se renforcer progressivement au cours des dernières décennies pour représenter actuellement la proportion moyenne de 22 %. 2.2- TENDANCE DE L’EMPLOI ET DESEQUILIBRE DU MARCHE DU TRAVAIL Alors que l’évolution de l’offre de travail relève pour l’essentiel de facteurs à caractère sociodémographique, le comportement de demande demeure étroitement lié au profil de croissance et à ses configurations sectorielles. Le volume global de l’emploi tel qu’il ressort des données relatives à la population active s’est établi en 2008 à 10,2 Millions de postes, soit un peu plus que le double de son niveau au début de la décennie quatre vingt. Suivant cette évolution, le rythme de création nette d’emplois aura été aux alentours de 200 milliers de postes par an en moyenne sur la période couvrant les vingt-cinq dernières années. On soulignera que sous l’effet des fluctuations plus ou marquées de l’activité tout au long de cette période, le volume de l’emploi tel que décrit par les données globales a suivi une tendance assez irrégulière alternant des phases d’expansion et de repli. L’économie marocaine devait faire face tout au long de la décennie quatre-vingt à de multiples difficultés liées en particulier au poids de la dette extérieure, au déséquilibre des finances publiques, au déficit du commerce extérieur et à l’insuffisance de l’épargne qui Libéralisation commerciale et marché du travail au Maroc et en Tunisie sept 2010 Page 31 sur 113

effet que l’offre <strong>de</strong> main-d’œuvre en milieu urbain a plus que doublé <strong>de</strong>puis <strong>le</strong> début <strong>de</strong>s<br />

années quatre-vingt en passant <strong>de</strong> 2,6 millions <strong>de</strong> personnes en 1982 à 5,9 millions en<br />

2008. Cette évolution qui correspond à un taux d’accroissement moyen <strong>de</strong> 3,2 % par an a<br />

été nettement plus accélérée que cel<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion tota<strong>le</strong> en milieu urbain <strong>sur</strong> <strong>la</strong><br />

pério<strong>de</strong> considérée. Il en est résulté une modification notab<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> répartition <strong>de</strong> l’offre <strong>de</strong><br />

main-d’œuvre selon <strong>le</strong> milieu urbain et rural. La proportion <strong>de</strong>s actifs en milieu rural a<br />

sensib<strong>le</strong>ment baissé pour ne représenter actuel<strong>le</strong>ment que 47,8 % dans <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

active tota<strong>le</strong> contre 56,3 % en 1982.<br />

La tendance à l’urbanisation a in<strong>du</strong>it, par ail<strong>le</strong>urs, une évolution différenciée <strong>du</strong> taux brut<br />

d’activité par milieu. Ce taux qui a progressé <strong>de</strong> plus dix points en l’espace <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

décennies s’agissant <strong>du</strong> milieu rural a évolué <strong>de</strong> façon nettement plus mo<strong>de</strong>ste en milieu<br />

urbain en passant <strong>de</strong> 29 % en 1982 à 34 % en 2004. Sachant que <strong>le</strong> taux brut d’activité<br />

est calculé par rapport à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion tota<strong>le</strong> par milieu, l’explication <strong>de</strong> ces tendances<br />

contrastées tient essentiel<strong>le</strong>ment au phénomène <strong>de</strong> l’exo<strong>de</strong> rural qui a accéléré l’évolution<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s centres urbains comparativement à cel<strong>le</strong> <strong>de</strong>s campagnes. Ceci<br />

explique en partie l’importance <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> chômage en milieu urbain comparativement à<br />

son niveau en milieu rural.<br />

L’autre aspect remarquab<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvel<strong>le</strong> configuration <strong>de</strong> l’offre <strong>de</strong> main-d’œuvre est lié<br />

à l’accès <strong>de</strong> plus en plus important <strong>de</strong>s femmes au <strong>marché</strong> <strong>du</strong> travail. La structure <strong>de</strong><br />

l’offre <strong>de</strong> travail considérée selon <strong>le</strong> genre fait en effet ressortir une progression soutenue<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> proportion <strong>de</strong>s femmes dans <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion active. Les données disponib<strong>le</strong>s à ce<br />

sujet font état d’un accroissement <strong>de</strong> l’offre <strong>de</strong> main-d’œuvre féminine dépassant<br />

nettement <strong>la</strong> moyenne <strong>de</strong> l’ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. La participation <strong>de</strong> plus en plus<br />

importante <strong>de</strong> <strong>la</strong> femme au <strong>marché</strong> <strong>du</strong> travail apparaît aussi à travers l’évolution <strong>de</strong><br />

l’indicateur <strong>du</strong> taux brut d’activité. On relèvera en effet que <strong>la</strong> proportion <strong>de</strong> femmes<br />

accédant au <strong>marché</strong> <strong>du</strong> travail qui représentait à peine 12 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion féminine<br />

tota<strong>le</strong> en 1982 se situe actuel<strong>le</strong>ment autour <strong>de</strong> 21 %. Cette évolution est en re<strong>la</strong>tion<br />

directe avec <strong>le</strong>s facteurs <strong>de</strong> changement et <strong>le</strong>s transformations rapi<strong>de</strong>s que connaît <strong>le</strong><br />

contexte économique et social <strong>de</strong>puis au moins <strong>de</strong>ux décennies. L’ouverture grandissante<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> société marocaine aux exigences <strong>de</strong> <strong>la</strong> mo<strong>de</strong>rnité mais aussi <strong>de</strong>s progrès<br />

appréciab<strong>le</strong>s enregistrés au niveau l’é<strong>du</strong>cation ont constitué <strong>le</strong>s facteurs <strong>le</strong>s plus<br />

déterminants <strong>de</strong> cette évolution.<br />

Le développement <strong>de</strong> l’ensemb<strong>le</strong> <strong>du</strong> système é<strong>du</strong>catif et <strong>de</strong> formation professionnel<strong>le</strong> tout<br />

au long <strong>de</strong>s trois <strong>de</strong>rnières décennies a eu par ail<strong>le</strong>urs <strong>de</strong>s implications directes <strong>sur</strong> <strong>le</strong><br />

niveau d’instruction <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion active et <strong>la</strong> qualification <strong>de</strong> l’offre <strong>de</strong> main-d’œuvre.<br />

Les données provenant <strong>de</strong> l’enquête <strong>sur</strong> l’activité et l’emploi en milieu urbain font état<br />

d’une baisse importante <strong>de</strong> <strong>la</strong> proportion <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion active n’ayant aucun niveau<br />

sco<strong>la</strong>ire dans l’offre tota<strong>le</strong>. Cette proportion s’est en effet ré<strong>du</strong>ite en milieu urbain <strong>de</strong> 57 %<br />

au début <strong>de</strong>s années quatre-vingt-dix à moins <strong>de</strong> 17 % actuel<strong>le</strong>ment. D’un autre côté, <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion active urbaine ayant accompli une sco<strong>la</strong>rité dépassant <strong>le</strong> niveau collégial a<br />

progressé <strong>de</strong> façon significative au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière décennie puisqu’el<strong>le</strong> représente<br />

actuel<strong>le</strong>ment plus <strong>du</strong> tiers <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion concernée contre à peine 20 % au début <strong>de</strong>s<br />

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