Impact de la libéralisation commerciale sur le marché du ... - Femise

premier scénario fait ressortir, quant à lui, une baisse de l’emploi qualifié par comparaison
à la solution de référence qui a tendance à s’amplifier d’une année à l’autre.
L’analyse de l’impact de la libéralisation sur l’emploi par secteur d’activité montre que
certaines activités vont profiter de l’ouverture. Les gains en termes de nombre de main
d’œuvre par rapport à la situation de référence est relativement important et se situe dans
une fourchette de 0,5% et plus de 20% selon le scénario considéré. Ainsi sous
l’hypothèse du scénario 1 les principaux secteurs dont la demande augmente sont les
secteurs de l’agriculture, l’activité minière, l’industrie alimentaire, le textile, l’habillement et
les industries de cuir. Les gains d’emploi dans ces différents segments du secteur
productif national se situent entre 0,5% et un peu moins de 2,5%. Cette même tendance
s’observe également pour la seconde simulation. Les écarts par rapport au scénario de
référence sont positifs et d’amplitudes presque similaires. Cet impact favorable n’est plus
conservé dans le troisième scénario. En effet, dans le cas ou aucune contrainte n’est
imposée au compte courant et en l’absence de toute mesure supplémentaire l’emploi se
dégraderait dans tous les secteurs où le marché de travail avait connu une évolution
favorable dans les simulations précédentes. Ainsi l’emploi dans les domaines de
l’agriculture, de la pêche, des industries du tabac, du textile, de l’habillement et du cuir
connaîtraient des baisses par rapport au scénario de référence des diminutions se situant
entre moins de 2% et un peu moins de 6%. Cette tendance à la baisse caractériserait
également les industries du papier et carton, l’industrie de l’édition et de la chimie. Le
recul de ces activités ressort cependant moins prononcé que celui des activités
précédentes puisqu’il ne dépasse guère le taux de 3%. L’impact est très accentué pour les
industries de caoutchouc, des équipements radio et des instruments médicaux de
précision et le secteur de réparation où la baisse atteint parfois le taux de 23%.
Pour ce qui est de l’approche économétrique, les résultats qui ressortent des estimations
effectuées paraissent intéressants et se conforment, dans certains aspects, aux
prédictions des modèles théoriques. S’agissant tout d’abord de l’équation de l’emploi total,
des variables telles que la production, le salaire réel ou encore le niveau des
immobilisations ont une incidence effective sur le niveau d’emploi. Les coefficients de ces
variables sont statistiquement significatifs et ont le signe attendu pour toutes les
spécifications estimées que ce soit sur la base de données de l’enquête FACS seule, ICA
seule ou encore du panel FACS-ICA. La comparaison des estimations effectuées sur la
base des différents échantillons montre, par ailleurs, le renforcement de la relation entre
production et emploi au niveau global avec des élasticités qui augmentent de façon
significative en passant des données de l’enquête FACS à celles de l’enquête ICA. Le
changement sensible de l’environnement économique et institutionnel et notamment
l’accélération du processus de libéralisation commerciale intervenue à la fin de la
décennie quatre-vingt-dix peut constituer un élément d’explication à ce changement.
En ce qui concerne l’influence du salaire réel, les estimations obtenues à travers les
différentes spécifications se conforment aux prédictions théoriques avec un coefficient de
régression négatif liant le niveau d’emploi global au salaire réel. L’élasticité de l’emploi par
rapport au salaire réel estimée sur la base des données FACS-ICA autour de 0,05 paraît
Libéralisation commerciale et marché du travail au Maroc et en Tunisie sept 2010 Page 101 sur 113