rapport femise 2002 sur le partenariat euro-mediterraneen

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12.10.2013 Views

En général, les réformes du marché du travail doivent faire partie d’un ensemble de réformes profondes visant à doper la croissance et à créer des emplois. Ces restructurations doivent inclure un régime de protection sociale efficace offrant un niveau minimum de couverture, en particulier en cas de chômage. Le système judiciaire doit également être capable de résoudre les conflits rapidement, alors que les procédures légales sont lourdes dans la plupart des PPM et les instances juridiques débordées. e- Le chômage dans quelques pays méditerranéens le cas de l’Egypte La hausse continue du chômage en Egypte a connu une accélération due au ralentissement de l’activité économique et au déclin de l’offre d’emploi des pays riches et notamment de ceux dotés d’une industrie pétrolière importante. Du fait de l’importance de l’emploi dans le secteur informel, le taux de chômage est difficile à mesurer. Une estimation de 8% (1,5 millions de personnes) est cependant annoncée par le gouvernement contre 10% au début des années 1990. La baisse se serait produite sur les trois dernières années. Selon les estimations officielles, la taille de la force de travail a connu une montée en flèche de 2,7% par an, ce qui représente 733 000 nouveaux entrants par an. Pour absorber cette offre supplémentaire et réduire le chômage de 10 000 personnes par an, l’économie doit pouvoir créer 833 000 nouveaux emplois par an, soit plus du double du nombre actuel (380 000). Pour alléger le problème du chômage, qui touche surtout les femmes, la croissance du PIB devrait être de 6-7% par an ce qui est -73- très loin de ce qui est actuellement enregistré soit 4,5%. Des mesures d’incitations doivent être prises en faveur des industries intensives en main d’œuvre et la priorité doit être donnée aux petites et grandes entreprises du secteur privé. Le cas de la Syrie La Syrie a mis l’emploi au cœur de sa politique de réforme économique et espère créer quelques 440 000 emplois sur les cinq prochaines années pour un coût de 1 milliard de dollars US. La population a cru à un rythme de 3,3% pendant les trois dernières années, soit la plus forte progression enregistrée au niveau mondial. A ce rythme, la population devrait donc passer de 16,4 millions en 1999 à 20 millions en 2005. Comme dans les autres pays en développement, la population est jeune (44,8% des Syriens ont moins de 14 ans). En conséquence, la population en âge de travailler devrait se monter à 4,7 millions de personnes et devrait augmenter de 3,5 à 4% par an. 60% de la population en âge de travailler vit dans les zones urbaines. L’activité économique stagne. Le PIB s’est contracté de 1,5% en 1999 mais devrait croître de 3,5% en 2001 donc quasiment au même rythme que la population. Le chômage s’est cependant alourdi récemment. Les dernières estimations oscillent entre 8 et 20% et la dernière enquête officielle fait état d’un taux de chômage de 9,5% soit 432 000 personnes et d’une hausse du chômage de 150 000 personnes par an. Les jeunes sont très fortement touchés (42,4% des 14-24 ans en 1999) et plus particulièrement les illettrés et les moins formés. Ces catégories représentent 82,4% des chômeurs. Pas moins de 34% des travailleurs

sont employés dans le secteur informel tandis que 99 000 personnes, c’est-à-dire 25% de la population active, travaillaient moins de 3 heures par jour en 1999. Pour réduire le chômage, la Syrie devra créer 400 à 500 000 emplois par an et porter la croissance économique au-delà des 3,4% actuels, réformer les lois concernant les entreprises privées et encourager l’exportation. Le secteur du textile est particulièrement prometteur. Le cas des territoires Palestiniens La population palestinienne en âge de travailler a cru de 4,5% par an. Elle est passée de 283 000 en 1995 à 770 000 en 2000 et compte beaucoup de jeunes (60% ont entre 15 et 34 ans et 20,9% entre 35 et 44 ans). Le taux de participation augmente doucement (de 39% en 1995 à 42,5% en 2000). Le niveau d’étude est élevé puisque 23,7% de la population active compte plus de 13 ans d’étude, 29,7% ont un cursus qui s’étend sur 10 à 12 ans et seulement 3,6% sont illettrés (Labor Force Survey, Palestinian Central Bureau of Statistics). Selon les chiffres de juin 2000, 22,3% de la population travaille en Israël, dont 56% d’entre eux dans le secteur du bâtiment. Dans la Bande de Gaza, 22,3% de la main d’œuvre est absorbé par la construction, en provenance du secteur de l’agriculture qui ne représente plus que 13,4%. 14,4% des travailleurs officient dans le secteur manufacturier et le restant dans le commerce, le transport et les services. Après le début de l’Intifada fin septembre 2000, Israël a imposé un blocus économique sur les territoires Palestiniens et a limité les déplacements des travailleurs. Les approvisionnements des industries en matériaux -74- bruts et autres intrants n’ont plus été assurés, les terres agricoles ont été détruites et les fermiers n’ont plus pû cultiver leurs champs. Le nombre de chômeurs a enregistré un pic à 316 000 au dernier trimestre 2000 contre 170 000 en juin de la même année. Le taux de chômage est passé de 8,8% à 36% et la situation ne devrait pas s’améliorer à court terme. En Israël, 13 000 palestiniens ont perdu leur emploi et des dizaines de milliers d’autres ont perdu le poste qu’ils occupaient dans les Territoires. Le cas de la Tunisie Le taux de chômage en Tunisie a diminué durant la dernière décennie et est resté stable à 15,6% depuis 1994. Le chômage urbain s’accroît et touche de plus en plus de jeunes et de personnes qualifiées. La population en âge de travailler augmente plus rapidement que la population totale mais la fertilité diminue. Cette évolution est due à la participation croissante des femmes. Alors que la population active masculine augmente de moins de 2% par an, la population active féminine progresse de 3,4%. Le niveau d’éducation des travailleurs s’élève progressivement et les 60% d’entre eux qui n’ont pas dépassé le niveau secondaire ont bénéficié de formations ou acquis des qualifications précises. Le pourcentage de femmes jeunes dotées d’un niveau d’éducation élevé (niveau secondaire et plus) à la recherche de leur premier emploi croît plus vite que celui des hommes. La part des jeunes ayant un niveau d’éducation supérieur à la recherche de leur premier emploi était de 4,7% en 1999 contre 1,6% en 1994. La majeure partie des tunisiens qualifiés, soit 139 000 personnes sur 160 000, travaillent dans le secteur des services, dans les entreprises d’Etat ou le secteur public. Cependant, l’emploi public et agricole se

En général, <strong>le</strong>s réformes du marché du travail<br />

doivent faire partie d’un ensemb<strong>le</strong> de<br />

réformes profondes visant à doper la croissance<br />

et à créer des emplois. Ces restructurations<br />

doivent inclure un régime de protection<br />

socia<strong>le</strong> efficace offrant un niveau minimum<br />

de couverture, en particulier en cas de<br />

chômage. Le système judiciaire doit éga<strong>le</strong>ment<br />

être capab<strong>le</strong> de résoudre <strong>le</strong>s conflits<br />

rapidement, alors que <strong>le</strong>s procédures léga<strong>le</strong>s<br />

sont lourdes dans la plupart des PPM et <strong>le</strong>s<br />

instances juridiques débordées.<br />

e- Le chômage dans quelques pays méditerranéens<br />

<strong>le</strong> cas de l’Egypte<br />

La hausse continue du chômage en Egypte a<br />

connu une accélération due au ra<strong>le</strong>ntissement<br />

de l’activité économique et au déclin de<br />

l’offre d’emploi des pays riches et notamment<br />

de ceux dotés d’une industrie pétrolière<br />

importante. Du fait de l’importance de<br />

l’emploi dans <strong>le</strong> secteur informel, <strong>le</strong> taux de<br />

chômage est diffici<strong>le</strong> à me<strong>sur</strong>er. Une estimation<br />

de 8% (1,5 millions de personnes) est<br />

cependant annoncée par <strong>le</strong> gouvernement<br />

contre 10% au début des années 1990. La<br />

baisse se serait produite <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s trois dernières<br />

années.<br />

Selon <strong>le</strong>s estimations officiel<strong>le</strong>s, la tail<strong>le</strong> de la<br />

force de travail a connu une montée en flèche<br />

de 2,7% par an, ce qui représente 733 000<br />

nouveaux entrants par an. Pour absorber<br />

cette offre supplémentaire et réduire <strong>le</strong> chômage<br />

de 10 000 personnes par an, l’économie<br />

doit pouvoir créer 833 000 nouveaux<br />

emplois par an, soit plus du doub<strong>le</strong> du<br />

nombre actuel (380 000).<br />

Pour alléger <strong>le</strong> problème du chômage, qui<br />

touche <strong>sur</strong>tout <strong>le</strong>s femmes, la croissance du<br />

PIB devrait être de 6-7% par an ce qui est<br />

-73-<br />

très loin de ce qui est actuel<strong>le</strong>ment enregistré<br />

soit 4,5%. Des me<strong>sur</strong>es d’incitations doivent<br />

être prises en faveur des industries<br />

intensives en main d’œuvre et la priorité doit<br />

être donnée aux petites et grandes entreprises<br />

du secteur privé.<br />

Le cas de la Syrie<br />

La Syrie a mis l’emploi au cœur de sa politique<br />

de réforme économique et espère créer<br />

quelques 440 000 emplois <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s cinq prochaines<br />

années pour un coût de 1 milliard de<br />

dollars US.<br />

La population a cru à un rythme de 3,3%<br />

pendant <strong>le</strong>s trois dernières années, soit la<br />

plus forte progression enregistrée au niveau<br />

mondial. A ce rythme, la population devrait<br />

donc passer de 16,4 millions en 1999 à 20<br />

millions en 2005. Comme dans <strong>le</strong>s autres<br />

pays en développement, la population est<br />

jeune (44,8% des Syriens ont moins de 14<br />

ans). En conséquence, la population en âge<br />

de travail<strong>le</strong>r devrait se monter à 4,7 millions<br />

de personnes et devrait augmenter de 3,5 à<br />

4% par an. 60% de la population en âge de<br />

travail<strong>le</strong>r vit dans <strong>le</strong>s zones urbaines.<br />

L’activité économique stagne. Le PIB s’est<br />

contracté de 1,5% en 1999 mais devrait<br />

croître de 3,5% en 2001 donc quasiment au<br />

même rythme que la population. Le chômage<br />

s’est cependant alourdi récemment. Les<br />

dernières estimations oscil<strong>le</strong>nt entre 8 et<br />

20% et la dernière enquête officiel<strong>le</strong> fait état<br />

d’un taux de chômage de 9,5% soit 432 000<br />

personnes et d’une hausse du chômage de<br />

150 000 personnes par an.<br />

Les jeunes sont très fortement touchés<br />

(42,4% des 14-24 ans en 1999) et plus particulièrement<br />

<strong>le</strong>s il<strong>le</strong>ttrés et <strong>le</strong>s moins formés.<br />

Ces catégories représentent 82,4% des<br />

chômeurs. Pas moins de 34% des travail<strong>le</strong>urs

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