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d’origine de qualité se fait en fonction des contraintes de production matérielles et immatérielles. La<br />

fixation d’un prix additionnel est donc déterminée par l’offre. Ce niveau de prix élevé (très supérieur<br />

au coût marginal) est supposé inciter les entreprises à garantir une offre de qualité pour les produits<br />

d’origine vis à vis du consommateur.<br />

Le recours à des marques et à leur effet de réputation peut aider à contourner le dilemme de<br />

l’asymétrie de l’information qui est d’autant plus prononcé que les producteurs et les consommateurs<br />

sont localisés dans différents pays. L’effet de réputation lorsqu’il est assuré au niveau mondial facilite<br />

l’identification et les échanges de produits. Cependant ce choix correspond à des stratégies de firmes<br />

capables d’investir et de défendre les marques à l’échelle internationale.<br />

Cohabitation IG-Marque ?<br />

Les marques et les IG sont deux types différents d’instruments de propriété intellectuelle obéissant,<br />

soit à une stratégie de défense des intérêts privés, soit à une défense d’un titre collectif. Le panel de<br />

l’OMC a conclu à la cohabitation des marques et des IG.<br />

Les conclusions du rapport Dolphins estiment qu’il n’existe pas de concurrence entre ces deux<br />

instruments de propriété intellectuelle. Ces deux systèmes doivent pouvoir se compléter, car ils<br />

remplissent des fonctions différentes. L’un permet à un groupe de producteurs d’une région donnée de<br />

protéger leur produit en prouvant son lien au terroir, l’autre permet à une entreprise de développer des<br />

stratégies particulières de marketing.<br />

Cependant cette apparente complémentarité de fonctions n’élude pas les antagonismes structurels qui<br />

sous-tendent les choix pour l’un ou l’autre de ces instruments : les indications géographiques<br />

organisent la filière en amont, tandis que les marques sont d’avantage compatibles avec les exigences<br />

de la capitalisation des entreprises et de la grande distribution.<br />

Pour les Indications Géographiques, l’enjeu est d’organiser la filière en amont pour que les<br />

producteurs accèdent à un titre de propriété intellectuelle en s’accordant sur un cahier de charges<br />

précis réglant les pratiques d’un groupe et reconnu par les autorités nationales. Le coût d’une<br />

protection par une IG est donc lié au temps nécessaire pour coordonner les activités des différentes<br />

branches impliquées dans la fabrication d’un produit. Même si aucun investissement financier n’est<br />

réalisé pour commercialiser le produit, l’existence d’une IG garantit la protection et permet d’anticiper<br />

sur une possible revendication émise par un tiers sur un produit donné. La reconnaissance nationale<br />

d’une IG lui confère une assise juridique. Cette protection évite donc une usurpation qui pourrait être<br />

faite par un tiers. Il s’agit pour les producteurs d’une région donnée de préserver l’accès au marché de<br />

leurs produits locaux. Les IG sont un instrument utile pour les petits producteurs et les moyennes<br />

entreprises (Lamy, 2003).<br />

Cette stratégie de long terme est actuellement suivie par des pays, comme la Turquie ou l’Inde, qui,<br />

,après avoir mis en place des législations nationales cherchent à protéger des produits potentiellement<br />

qualifiables par une IG. L’antériorité dans la désignation d’un produit de terroir protégeable, en vue de<br />

préserver l’accès au marché pour des producteurs ou des moyennes, correspond donc à une stratégie<br />

défensive de protection de valeur, même si elle n’est pas potentialisée immédiatement dans les circuits<br />

de commercialisation. Considérées comme un outil de développement rural, les Indications<br />

géographiques sont supposées créer de la valeur pour la production locale. Les produits tels que le thé,<br />

le café ou le chocolat sont les produits qui peuvent déboucher sur la commercialisation y compris par<br />

les distributeurs. Les autres produits, sont considérés comme des marchés de niche encourageant les<br />

pratiques et les savoir faire traditionnels. Cependant, il faut noter que les indications géographiques ne<br />

protègent pas la connaissance qui serait inclue dans la fabrication d’un produit : elle n’est ni une<br />

garantie contre l’usurpation des savoirs traditionnels, ni une stratégie de protection des savoirs<br />

traditionnels.<br />

CIHEAM-IAMM<br />

Juin 2005<br />

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