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ANNEXE V : L’ORD et les panels OMC<br />

Au-delà des dispositions substantielles, l’accord contient des procédures et des mesures correctives pour<br />

faire respecter efficacement les DPI. Dans leur législation nationale, les Etats doivent prévoir des procédures<br />

pénales et des peines applicables au moins pour les actes délibérés de contrefaçon de marques de fabrique ou<br />

de commerce. Enfin, l’accord crée un Conseil sur les ADPIC, chargé de suivre la mise en œuvre de l’accord<br />

et chargé de contrôler que les Etats s’acquittent des obligations qui en résultent.<br />

Les droits de propriété intellectuelle étant rattachés désormais à l’OMC, un Etat pourra en cas de conflit sur<br />

le respect des obligations, porter plainte à l’Organe de règlement des différends (ORD) 98 . Il appartient alors à<br />

l’ORD de trancher sur le respect des principes liés à l’accord. Les procédures de l'office du règlement des<br />

différends induisent des comportements d'auto-correction et les pays ajustent leur position pour respecter les<br />

règles qu'ils ont accepté en signant l'accord. En effet, à la différence des autres accords internationaux, les<br />

pays sont engagés a priori dans les mécanismes de recours et de décisions obligatoires. Ce caractère<br />

obligatoire n'existe pas dans d'autres domaines : en matière d'environnement par exemple, la cour de justice<br />

ne peut fonctionner que si les deux parties concernées par un différend acceptent de s'y soumettre. Si cette<br />

première condition venait à être remplie, la conciliation deviendrait obligatoire dans son déroulement, mais<br />

non pas obligatoire dans sa conclusion (pas de sanctions économiques imposables a priori etc. L'organe du<br />

règlement des différends est effectif car les pays sont engagés a priori dans un mécanisme disciplinaire<br />

pratique de recours.<br />

Les parties concernées s'engagent à observer toutes « les dispositions du GATT de 1994 » et à les faire<br />

appliquer sur leur territoire 99 . L' engagement a priori dans les mécanismes de recours de l'OMC entraîne un<br />

devoir d'obligation. Le mécanisme de conciliation obligatoire est régi par des règles précises : consultations<br />

bilatérales, médiations, groupes spéciaux (panel), rédaction de rapports des groupes spéciaux et de l’organe<br />

d’appel, recommandations, appels, surveillance de la mise en oeuvre suivent un ordre chronologique et un<br />

délai limité (art.2).. A défaut d'accorder des promesses de suspension, les pays dérogeant aux règles sont<br />

contraints de payer, comme cela a été le cas dans le domaine agricole avec la viande aux hormones en<br />

France.<br />

En liant les questions de droits de propriété intellectuelle et de règles commerciales à l’échelle internationale<br />

via des procédures et des mesures correctives civiles et administratives l’accord ADPIC permet l’injonction<br />

ou le paiement de dommages et intérêts. Le mécanisme du règlement des différends rend cet accord<br />

contraignant et confère un poids certain au régime de propriété intellectuelle. Les pays membres cherchent<br />

une position consensuelle. Le dernier accord obtenu sur les produits pharmaceutiques évite les affrontements<br />

directs. Des compromis ont été trouvés entre les intérêts des pays en développement potentiellement<br />

importateurs de médicaments génériques et les pays à haute technologie qui voient leur marché protégé via<br />

un mécanisme de confiance 100 . Cette politique de compromis évite les conflits directs. Cependant, au cas où<br />

un différend survient le mécanisme de l’ORD prévaut.<br />

Déroulement « théorique » d’un panel<br />

Demande d’une partie plaignante suite à des échecs de consultations et médiations avec consultations<br />

spécifiques confidentielles (art.4, durée de 60 jours).<br />

Constitution du groupe spécial (panel), composé de 3 à 5 experts indépendants. Le rapport doit être remis<br />

aux parties au différend (confidentiel) après 6 mois d’expertise (art. 8. 12)<br />

Remise et publication du rapport final aux pays membres (art.16).<br />

Adoption par l’ORD sauf si appel d’une partie avec mise en œuvre immédiate des recommandations.<br />

Possibles sanctions qui correspondent à formes de rétorsions commerciales imposées par le plaignant sous la<br />

forme de suspension de concessions ou autres obligations (art.22).<br />

98 Voir liste des panels OMC en Annexe IV<br />

99 Voir articles 13 et 14 du Mémorandum d'Accord sur l'Interprétation de l'article XXIV de l'Accord Général<br />

sur les Tarifs Douaniers et le Commerce de 1994, dans les Textes Juridiques, OMC, 2003, p.34.<br />

CIHEAM-IAMM<br />

Juin 2005<br />

222

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