Télécharger/Download (PDF, 298 p, 1,64 Mo) - Femise
Télécharger/Download (PDF, 298 p, 1,64 Mo) - Femise
Télécharger/Download (PDF, 298 p, 1,64 Mo) - Femise
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
locaux. Chaque automne, une semaine de « produits locaux » est organisée sur le territoire nationale pendant<br />
laquelle la population est incitée à acheter et consommer des produits localement produits, préparés et/ou<br />
fabriqués. Dans les écoles primaires, les élèves dessinent des cartes de la Turquie en indiquant<br />
l’emplacement géographique des produits agricoles et alimentaires.<br />
Depuis les années 1970, cette tradition est moins suivie, la Turquie s’intégrant de plus en plus dans<br />
l’économie monde.<br />
Aujourd’hui, l’importance économique des indications géographique pour la désignation de la qualité des<br />
produits de l’agriculture, de l’agroalimentaire, de l’artisanat et des produits d’extraction minière est<br />
indéniable, puisque les règles nationales confinées à un territoire particulier ne suffisent plus pour protéger<br />
les produits à des qualités spécifiques.<br />
Consciente de cette situation, la Turquie, qui a plusieurs dizaines de produits à qualité typique, fait<br />
naturellement partie des signataires de l’Arrangement de Lisbonne (1958), de l’Accord de Marrakech (1994)<br />
et de l’Arrangement de Madrid (1998). En tout lieu, il nous semble opportun de nous attarder davantage sur<br />
l’analyse des conditions d’émergence des produits de qualité et d’origine dans ce pays riche en patrimoine<br />
culinaire.<br />
Conditions d’émergence des produits de qualité et d’origine<br />
Un besoin de protection contre une concurrence déloyale<br />
Des indications géographiques des produits agricoles et alimentaires ont toujours été recherchées par le<br />
consommateur turc depuis des siècles comme nous venons de l’indiquer. Cependant, la nécessite d’un cadre<br />
institutionnel et juridique qui cerne mieux ces indications et qui apporte une protection certaine quant à leur<br />
origine et leurs caractères spécifiques s’est fait sentir de plus en plus depuis le début des années 1990, en<br />
raison certainement de l’accélération du processus de la mondialisation.<br />
Jusqu’au milieu des années 1990, les négociations internationales sur la protection des droits de propriété<br />
intellectuelle concernaient davantage les droits des marques commerciales et les patentes que l’indication<br />
géographiques. Effectivement, c’est la signature de l’accord ADPIC (Aspects des Droits de Propriété<br />
Intellectuelle qui touchent au Commerce), le 15 avril 1994 à Marrakech, qui constitue le point de départ de la<br />
généralisation de la protection des noms géographiques utilisés pour l’identification de produits 86 . La<br />
Turquie, qui se prépare, à l’époque pour la réalisation de son union douanière avec l’U.E., fait naturellement<br />
partie des signataires de cet accord. Elle a déjà ratifié l’Arrangement de Lisbonne datant du 31 octobre 1958<br />
et améliorant la Convention d’Union de Paris du 20 mars 1883 ainsi que l’Arrangement de Madrid en 1998.<br />
La Turquie fait partie des pays comme l’Inde, la Chine, la Bulgarie et la Suisse, qui souhaient une extension<br />
de la protection géographique afin de mieux valoriser les richesses de leur terre et le savoir-faire de leurs<br />
populations, de donner une identité à des productions locales qui, sans cette protection, tombent dans<br />
l’anonymat des génériques et sont ainsi soumises à la loi de l’offre globale condujisant à la standardisation<br />
des produits, identifiés par la seule marque des distributeurs 87 . Aujourd’hui, l’importance économique des<br />
indications géographiques pour la désignation de produits de l’agriculture, de l’agroalimentaire, de l’artisanat<br />
et des produits d’extraction minière est indéniable, puisque les règles nationales confinées à un territoire<br />
particulier ne suffisent plus pour protéger les produits à des qualités spécifiques.<br />
Ainsi, la nécessité de mieux protéger les produits liés à un territoire et à un savoir-faire spécifique s’est fait<br />
sentir en Turquie parallèlement au développement de ce mouvement à l’international et a poussé les autorités<br />
publiques du pays de chercher des solutions institutionnelles et juridiques pour réguler, réglementer et<br />
améliorer les exportations des produits agricoles et agroalimentaires du pays. Un bon exemple concerne les<br />
86<br />
Tinlot, Robert, « Indications géographiques : perspectives d’avenir : développement de la protection »<br />
communication présentée au Colloque sur la Protection Internationale des Indications Géographiques,<br />
<strong>Mo</strong>ntevideo 28-29 novembre 2001, OMPI et DNPI, www.wipo.org/documents/es/meetings/2001/geo_mvd.<br />
87<br />
Idem<br />
183<br />
CIHEAM-IAMM<br />
Juin 2005