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énéficiaires sont l’ensemble des acteurs économiques de la zone géographique considérée, qui sont<br />

donc solidaires dans la défense cette propriété intellectuelle, que l’on peut alors considérer comme un<br />

bien club. La gestion d’une IGP est donc toujours une affaire collective, avec les difficultés que cela<br />

entraîne du fait notamment que les bénéficiaires sont inégaux et n’ont pas tous des intérêts identiques<br />

surtout sur le long terme. Par ailleurs, comme la plupart des IGP exploitent et mettent en avant des<br />

produits traditionnels, avec tous les savoirs-faire que cela implique, elles sont un patrimoine collectif,<br />

ayant une valeur économique mais aussi des dimensions sociales et culturelles, souvent fortes.<br />

Ces différences contribuent à expliquer les controverses soulevées par la reconnaissance des IGP à<br />

l’OMC. Certes les accords de Marrakech incluent un accord sur la propriété intellectuelle (ADPIC). Il<br />

s’agit là d’une extension au plan international de la conception moderne du fonctionnement optimal<br />

des mécanismes de marché. Celui-ci est toujours une institution ; il a besoin de règles claires<br />

notamment sur la définition et le respect des droits de propriété. Ces droits peuvent être individuels ou<br />

collectifs ; dans ce deuxième cas des règles claires sont aussi nécessaires pour définir les droits et les<br />

obligations à ‘intérieur des collectifs. Pour certains pays membres de l’OMC, les règles publiques<br />

nécessaires au bon fonctionnement des IGP impliquent un degré d’intervention des pouvoirs publics<br />

dans l’économie plus fort que ce qu’ils jugent souhaitable. Harmoniser entre pays membres les règles<br />

en la matière devient difficile. Comme on le verra ci-dessous, c’est bien une des difficultés auxquelles<br />

l’Union européenne se trouve confrontée suite au jugement récent du Panel OMC. Le règlement des<br />

Communautés Européennes sur les appellations d’origine et des denrées alimentaires est attaqué par<br />

les Etats-Unis et l’Australie notamment. Ils allèguent que le régime communautaire établit une<br />

discrimination entre les ressortissants des Etats-membres des CE et les ressortissants des Etats tiers 10 .<br />

Le rapport du groupe spécial du panel OMC du 15 mars 2005 indique que le système communautaire<br />

de protection des IG peut coexister avec des marques privées et est conforme aux règles de l’OMC,<br />

tout en admettant le caractère « discriminatoire » des règlements européens.<br />

Approche stratégique<br />

La stratégie, pour toute organisation, consiste à définir des objectifs à atteindre puis une combinatoire<br />

de moyens cohérents avec les buts, dans un contexte d’altérité. A ce titre, la stratégie constitue un<br />

« projet social » 11 .<br />

Dans le cas d’une entreprise, les objectifs peuvent généralement se ramener à la création d’une rente,<br />

rejoignant ainsi la théorie économique (cf. supra). La question essentielle à laquelle va tenter de<br />

répondre le management stratégique est donc celle des voies et moyens, dans un environnement<br />

donné. Dans un premier temps, les fondements théoriques de cette discipline sont restés proches du<br />

paradigme de la concurrence 12 , en proposant à l’entreprise d’adopter soit une stratégie de « domination<br />

par les coûts » (grâce aux économies d’envergure), soit une stratégie de « différenciation » des<br />

produits (dans la lignée des travaux de Chamberlin et de Lancaster 13 ).<br />

Un courant plus récent de l’analyse stratégique fait le constat d’une saturation des marchés et de<br />

changements permanents dus aux rafales d’innovation. Dans ce contexte, il s’agit, non plus de partir<br />

du marché pour élaborer une stratégie, mais des ressources et compétences de la firme (Resource<br />

Based View) 14 . L’idée centrale est que, sur un marché fortement concurrentiel, une entreprise, pour<br />

10<br />

Règlement CE n°2081/92 et n°692/2003.<br />

11<br />

Paulré B., Epistémologie de la stratégie en économie, Les éditions de la Sorbonne, Paris.<br />

12<br />

Cf. le concept « d’avantage concurrentiel » de M. Porter (1980), Competitive Strategy, the Free<br />

Press, Mc Millan<br />

13<br />

Lancaster propose de considérer un produit comme un panier d’attributs à la fois matériels et<br />

symboliques, ce qui autorise une différenciation par l’image.<br />

14<br />

WERNERFELT B., A Resource-Based View of the Firm, in Strategic Management Journal, 5,<br />

1984 : 171-180<br />

12<br />

CIHEAM-IAMM<br />

Juin 2005

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