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Annexe du rapport Femise (FEM 22-37) Annexe 2 : Actualisation du TES de 1989 à l’année 2002 : Eléments de méthodologie I .Introduction générale Véritable tableau de bord de l’économie nationale, important outil pour a décision économique, synthèse des opérations sur les biens et services, « pseudo dictionnaire » des processus de production, très utile pour la prévision et la modélisation macro économique, le Tableau des Entrées Sorties (TES) ou Tableau des Echanges Inter industriels (TEI) occupe aujourd’hui une place centrale dans tous les systèmes de comptabilités nationales. Le TES est un tableau de synthèse cohérent et intégré où sont présentés les comptes de produits (Equilibre Ressources Emplois) et les comptes de branches (compte de production et compte d’exploitation). Il nous renseigne sur les productions effectives de chaque branche, la valeur ajoutée et sa répartition primaire entre les différents facteurs de production. Il met en évidence les différentes relations d’interdépendance entre les branches et produits. Par ailleurs, le TES rempli aussi une fonction qui est généralement occultée ou pas suffisamment mise en exergue en servant de cadre pour la cohérence des données statistiques qui émanent de sources diverses. Il essaye ainsi de réconcilier dans un cadre cohérent et intégré l’ensemble des sources. L’élaboration d’un TES de base est une opération très complexe et onéreuse à la fois qui nécessite beaucoup de temps 3 et la mobilisation de moyens humains et matériels considérables. C’est pourquoi la plupart des pays optent pour des TES de base à périodicité espacée (quinquennale ou décennale). Entre deux TES de base, les comptables nationaux procèdent à la reconstitution des TES annuels moyennant certaines méthodes qui se basent généralement sur des calculs numériques. Cette reconstitution présente deux avantages majeurs : elle permet d’obtenir des TES assez rapidement et à moindres coûts. Les innovations méthodologiques des méthodes de reconstitutions font qu’on peut obtenir des TES annuels fiables en se basant uniquement, en plus du TES de base lui-même, sur des données comptables annuelles largement disponibles. Dans cette présente note, nous essayerons de présenter la méthodologie générale adoptée pour la confection du TES de 2002. Du point de vue démarche, il nous a semblé plus judicieux d’adopter la démarche suivante : • Il est fait référence à un bref rappel historique des TES en Algérie et ce pour apprécier la tradition algérienne dans l’élaboration des TES. • Par la suite, nous avons essayé de recenser les différentes méthodes d’actualisation du TES en mettant en évidence les avantages et les limites de chaque méthode. Un accent particulier a été accordé à la méthode RAS qui a été effectivement mise en œuvre et pour laquelle un exemple chiffré et illustratif a été prévu. • Les principales sources d’informations statistiques utilisées pour l’actualisation du TES ont été succinctement présentées. • Enfin, l’essentiel de cette note a été réservé à l’exposé de la méthode utilisée pour initialiser le TES et les méthodes d’équilibrage et d’arbitrage qui s’accaparent la part du lion dans le processus d’actualisation du TES. I- Les TES algériens depuis l’indépendance En Algérie, dès l'indépendance la première équipe de "comptables nationaux" avait pour mission de mettre en place un système de comptabilité nationale pour répondre aux besoins des planificateurs et 3 Au Japon par exemple, il faut environ cinq ans de travaux pour la confection d’un TES de base. Page 12 sur 121

Annexe du rapport Femise (FEM 22-37) autres utilisateurs de statistiques et comptes économiques. C'est ainsi que le premier système de Comptabilité Nationale : Comptabilité Nationale Algérienne (CNA) s'inspirant largement de l'ancien système français de Comptabilité Nationale (CNF) a vu le jour en 1965. Deux années plus tard, et profitant de l’expérience des premiers comptables nationaux, une nouvelle base fut mise en œuvre. Les premiers Tableaux d’Echange Inter industriels (TEI) ont été confectionnés à l’occasion de la base 1969 avec une rétropolation à 1963. Cette base 1969 fait suite à l’harmonisation l’ancienne base de 1967. Concrètement, pour cette période, on dispose d'une série de comptes et d'un ensemble de TEI qui concernent les années 1963, 1967, et 1969. Ces tableaux (TEI) présentaient une quinzaine de branches. Il semble même que les premiers comptes nationaux remontent aux années 1958-1959. Ils ont été élaborés par l'administration française dans le cadre du plan de Constantine. Un Tableau d’Echange Inter Industriel (TEI) a été réalisé pour l’année de base 1954 et une projection fut réalisée pour l’année 1964. En 1974, toujours selon l'ancien système (CNA) un TEI détaillé représentant 65 branches d'activités a été réalisé.Après 1974, et profitant des apports des systèmes internationaux (SCN 1968 et SCPM), de l'expérience acquise par les comptables nationaux et surtout d'une meilleure connaissance de l'économie algérienne, un nouveau système est mis en place; il s'agit du Système des Comptes Économiques Algériens (SCEA). C'est dans l'optique de ce nouveau système, qu'un TES très détaillé relatif à l'année 1979 a été publié en 1983. Le dernier TES de base disponible (en 99 branches) concerne l’exercice 1989. Il a été publié en août 1992.Il y a lieu de noter que le SCEA recommande fortement l’élaboration d’un TES de base à périodicité quinquennale. Théoriquement, après le TES de 1979, un autre TES de base 1984 devrait être élaboré. Toutefois, ce TES n’a jamais été finalisé en dépit des travaux qui ont été menés avec une enquête de structure (approfondie) et une exploitation de près de 85% des données. II- Les méthodes de reconstitution Il n’est pas aisé de codifier exhaustivement l’ensemble des méthodes qui permettent l’actualisation d’un TES de base, c’est pourquoi à titre indicatif nous citerons ci-dessous brièvement quelques-unes unes en insistant surtout sur la méthode dite « RAS » qui a été effectivement mise en œuvre pour la reconstitution du TES de 2002. L’idée de ces méthodes est la suivante : à partir d’un TES de base de l’année (n) obtenu sur la base d’enquêtes lourdes et onéreuses et après des délais relativement longs, on peut, moyennant certaines hypothèses de travail et données comptables annuelles (comptes de branches et équilibres ressources emplois), estimer des TES annuels pour les années (n+1) et suivantes assez désagrégées et fiables. II.1. Les méthodes se basant sur les dires d’experts La plus grande difficulté dans l’actualisation d’un TES réside dans l’évaluation de la matrice des consommations intermédiaires. Pour chaque branche de l’économie nationale, il est possible de faire appelle à un expert pour évaluer les consommations intermédiaires. A titre d’exemple, un spécialiste dans le raffinage d’huile doit connaître les quantités consommées en huile brute, l’électricité, les produits chimiques, les différents services,…etc.. L’expert formulera son avis en se référant à des considérations techniques liées aux procédés de production utilisés et par rapport à sa connaissance sur les éventuelles avancées technologiques que connaîtra sa branche. Au-delà des considérations liées à la disponibilité des experts et à l’onérosité de leurs services, ces approches donnent généralement des solutions approximatives eu égard aux différenciations dans les technologies utilisée pour la fabrication d’un même produits et aussi eu égard parfois à la subjectivité du dire d’expert. C’est la raison pour laquelle il est généralement recommandé d’adopter ces méthodes uniquement pour quelques branches de l’économie nationale et non pas pour l’ensemble des branches. II.2- La méthode des ajustements Page 13 sur 121

Annexe du rapport <strong>Femise</strong> (FEM 22-37)<br />

Annexe 2 : Actualisation du TES de 1989 à l’année 2002 : Eléments de<br />

méthodologie<br />

I .Introduction générale<br />

Véritable tableau de bord de l’économie nationale, important outil pour a décision économique,<br />

synthèse des opérations sur les biens et services, « pseudo dictionnaire » des processus de<br />

production, très utile pour la prévision et la modélisation macro économique, le Tableau des Entrées<br />

Sorties (TES) ou Tableau des Echanges Inter industriels (TEI) occupe aujourd’hui une place centrale<br />

dans tous les systèmes de comptabilités nationales. Le TES est un tableau de synthèse cohérent et<br />

intégré où sont présentés les comptes de produits (Equilibre Ressources Emplois) et les comptes de<br />

branches (compte de production et compte d’exploitation). Il nous renseigne sur les productions<br />

effectives de chaque branche, la valeur ajoutée et sa répartition primaire entre les différents facteurs<br />

de production.<br />

Il met en évidence les différentes relations d’interdépendance entre les branches et produits. Par<br />

ailleurs, le TES rempli aussi une fonction qui est généralement occultée ou pas suffisamment mise en<br />

exergue en servant de cadre pour la cohérence des données statistiques qui émanent de sources<br />

diverses. Il essaye ainsi de réconcilier dans un cadre cohérent et intégré l’ensemble des sources.<br />

L’élaboration d’un TES de base est une opération très complexe et onéreuse à la fois qui nécessite<br />

beaucoup de temps 3 et la mobilisation de moyens humains et matériels considérables. C’est pourquoi<br />

la plupart des pays optent pour des TES de base à périodicité espacée (quinquennale ou décennale).<br />

Entre deux TES de base, les comptables nationaux procèdent à la reconstitution des TES annuels<br />

moyennant certaines méthodes qui se basent généralement sur des calculs numériques. Cette<br />

reconstitution présente deux avantages majeurs : elle permet d’obtenir des TES assez rapidement et<br />

à moindres coûts. Les innovations méthodologiques des méthodes de reconstitutions font qu’on peut<br />

obtenir des TES annuels fiables en se basant uniquement, en plus du TES de base lui-même, sur des<br />

données comptables annuelles largement disponibles. Dans cette présente note, nous essayerons de<br />

présenter la méthodologie générale adoptée pour la confection du TES de 2002.<br />

Du point de vue démarche, il nous a semblé plus judicieux d’adopter la démarche suivante :<br />

• Il est fait référence à un bref rappel historique des TES en Algérie et ce pour apprécier<br />

la tradition algérienne dans l’élaboration des TES.<br />

• Par la suite, nous avons essayé de recenser les différentes méthodes d’actualisation<br />

du TES en mettant en évidence les avantages et les limites de chaque méthode. Un<br />

accent particulier a été accordé à la méthode RAS qui a été effectivement mise en<br />

œuvre et pour laquelle un exemple chiffré et illustratif a été prévu.<br />

• Les principales sources d’informations statistiques utilisées pour l’actualisation du<br />

TES ont été succinctement présentées.<br />

• Enfin, l’essentiel de cette note a été réservé à l’exposé de la méthode utilisée pour<br />

initialiser le TES et les méthodes d’équilibrage et d’arbitrage qui s’accaparent la part<br />

du lion dans le processus d’actualisation du TES.<br />

I- Les TES algériens depuis l’indépendance<br />

En Algérie, dès l'indépendance la première équipe de "comptables nationaux" avait pour mission de<br />

mettre en place un système de comptabilité nationale pour répondre aux besoins des planificateurs et<br />

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Au Japon par exemple, il faut environ cinq ans de travaux pour la confection d’un TES de<br />

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