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PDF, 163 p, 1,3 Mo - Femise

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hydrocarbures a transféré ses revenus, captés grâce au "boom", aux autres secteurs dont le<br />

secteur manufacturier qui voit sa part dans le PIB passer de 9% à 16% durant la même<br />

période.<br />

En restant dans la logique du modèle, on peut avancer que le phénomène du dutch<br />

disease a pu être contenu en Algérie grâce à une forte présence de l’Etat. La répartition<br />

sectorielle du PIB était plus ou moins correctement anticipée par le plan, les prix ne jouant<br />

pas leur rôle dans l’affectation des ressources. On peut avancer aussi que le secteur des<br />

hydrocarbures a joué un rôle clef dans la croissance extensive qui a caractérisé l’économie<br />

algérienne durant cette période. Les difficultés structurelles de l’industrialisation par<br />

substitution d’importation étaient systématiquement repoussées grâce à la couverture<br />

qu’apportait la rente pétrolière à la jeune industrie.<br />

La symptomatique du dutch disease est complètement présente durant la seconde<br />

période. On peut penser que l’ajustement structurel a libéré les effets du dutch disease<br />

accumulés tout au long de la période de l’économie administrée. La désindustrialisation est<br />

un fait incontestable. Elle est supportée par le secteur public. Exception faite de 1998,<br />

l’industrie manufacturière du secteur public a connu une croissance négative. L’indice de sa<br />

production en 2002 est de 65 seulement par rapport à 1989. Au plan macroéconomique,<br />

gouvernement et autorités monétaires continueront à observer une grande prudence dans<br />

l’utilisation des recettes pétrolières. Les plans de relances, compte tenu de leur structure<br />

sectorielle (infrastructure économiques et sociales), vont fouetter la dépense dans le secteur<br />

des échangeables. N’y a t-il pas là la possibilité pour les entreprises algériennes de capter<br />

des externalités et d’améliorer leur compétitivité ?<br />

Conclusion.<br />

La baisse des prix de production et l’amélioration du salaire réel, à travers la baisse<br />

de l’IPC seront-ils suffisants à l’économie algérienne pour résister à la concurrence ? Il est<br />

naturellement difficile de répondre à cette question.<br />

Il n’est pas sûr qu’en signant bien plus tard que ses voisins l’accord d’association<br />

avec l’union Européenne que l’Algérie s’y soit mieux préparé. Le rétablissement des<br />

équilibres interne et externe grâce à la rente pétrolière occulte les problèmes du terrain qui<br />

ont attrait à la concurrence que les entreprises, de moins en moins protégées, devront<br />

livrer à leurs homologues européennes. L’économie algérienne n’est pas sortie encore de la<br />

trappe de la stabilisation. La croissance de 2003, fait direct et indirect de la rente pétrolière,<br />

entretient l’illusion d’une amélioration durable de l’efficacité globale de l’économie<br />

nationale. La grande crainte pour l’avenir est que cette illusion continue à être entretenue<br />

grâce à une injection massive et récurrente de la rente pétrolière. L’Algérie a vécu déjà<br />

cette expérience dans les années soixante-dix durant laquelle la croissance économique<br />

faisait bon ménage avec une productivité totale des facteurs de production négative. 24<br />

24 : Banque <strong>Mo</strong>ndiale : « Sustaining faster growth with economic and social stability », mai 2003<br />

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