PDF, FR, 219 p., 3,1 Mo - Femise

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l’érosion du temps, mais en raison du fait que la procédure de (re)validation et de certification actualisée s’est faite en dehors des besoins réels des sphères d’insertion professionnelle escomptées. 82 L’obtention d’une reconnaissance qui touche le marché de l’emploi obéit à la logiquedeproductionet nesedécrètepas. C’est ce genre d’évidences qui ont implicitement participé à faire prévaloir une logique de type APC au moment ou les missions de la formation professionnelle s’assimilaient ouvertement aux politiques de satisfaction des besoins des entreprises en compétence. Ce tournant a fait l’objet d’une double préparation. Par le biais de l’expérimentation de la contractualisation, en premier lieu, l’implication des professionnels dans la gestion était censée garantir l’adaptation de la formation professionnelle aux besoins des entreprises d’une part et le développement des modes d’apprentissage qui consolident l’enracinement de la formation dans le milieu professionnel, d’autre part. Le problème du faible taux d’insertion des lauréats pouvait y trouver une résolution concrète. Par le truchement des différentes formules de formation professionnelle plus performantes, plus souples, moins coûteuses et étroitement reliées à l’entreprise. Les voies de la formation professionnelle alternée, en cours d’emploi ou par apprentissage, étaient appelées pour démontrer que la formation professionnelle est un outil fiable de développement des compétences, c'est-à-dire de savoir-faire validé dans le contexte de situations professionnelles spécifiques. Il est à rappeler la maturation de ces orientations a souffert de quelques lenteurs et hésitations liées à des problèmes d’ordre organisationnel et pédagogique ou d’ordre budgétaire. L’idée de mise à niveau de l’économie marocaine n’a pas été facile à assimiler et compte tenu de l’héritage en matière de gouvernance globale de l’économie, elle était largement considérée comme affaire directe de l’Etat. Les milieux professionnels et patronat organisé en tête 83 , véhiculaient l’idée de responsabilité des pouvoirs publics au nom de la latitude prise dans l‘accord de libre échange avec l’UE. Le débat sur la mise à niveau tournait au dialogue de sourds et l’accent était longtemps mis sur les mesures de compensation des opérateurs nationaux. Sur cette base, les mesures prises pour initier aux exigences de la mise à niveau vers la fin des années 1990 n’ont pas eu les effets escomptés. En matière de formation professionnelle et comme en témoigne l’arsenal des textes organisant l’approche par les compétences, l’esquisse d’une réelle implication dans la mise à niveau de l’économie paraît coïncider avec la mise en chantier du projet APC/ACDI et du projet MEDA1/FP. L’effort déployé est progressivement consolidé par l’engagement dans la voie de l’élaboration de stratégies sectorielles actives. Après avoir adopté et mis en application réussie un plan de développement du tourisme et mis en chantier les prémisses du Plan Emergence pour le développement de l’industrie, le Maroc entend mobiliser autrement les potentialités de son agriculture. IL s’agit là de trois orientations nouvelles pour dynamiser la croissance et qui se caractérisent par des implications très fortes en matière de formation des compétences. 3-3 Métiers Mondiaux du Maroc, besoins de formation et défis de mobilisation des compétences et des qualifications. 3-3-1 C’est sur la base d’une grande interrogation sur les secteurs à promouvoir pour dynamiser la croissance économique que des sources de croissance sectorielle ont été définies. Pour 2005, l’analyse des contributions des principales branches d’activité montre que 7 branches 82 A l’instar de l’expérience française, le Maroc a expérimenté, sans grande conviction semble-t-il, les formules dites de formation insertion et à différents niveaux des catégories de la FP et de l’enseignement supérieur. La validation, des «acquis » ne peut se concevoir que dans le cadre d’un contexte à forts besoins de recrutement. 83 Voir les prises de position de la CGEM dirigée par des entrepreneurs formés dans les sphères du secteur public et imprimés par la logique du haut commandement économique de l’Etat protecteur. 85

traditionnelles participent à concurrence de 68,5% de la production totale, 71% de la valeur ajoutéetotaleetplusde84%del’emploi 84 . Cette situation de concentration de l’activité économique traduit le problème de la faible diversification du tissu productif et se déroule dans un contexte ou se pose avec acuité et le chômage et le problème de qualification du capital humain. L’examen des contributions directes des autres branches d’activité fait ressortir l’émergence de secteurs se distinguant par une bonne contribution en termes de valeur ajoutée (Télécom, hôtels et restaurants, activités financières et assurances…). Sur le même plan d’estimation des effets directs sur la croissance, l’analyse de la part des exportations par branche dans le total des exportations indique que la règle de la concentration gouverne : l’essentiel des exportations est le lot de 6 branches. Quelques 83% des exportations proviennent par ordre d’importance du secteur Textile et Cuir (35%), des autres industries manufacturières (11%), de l’industrie chimique (11%), industrie alimentaire (10%), industrie d’extraction (7%) et agriculture (7%). C’est donc une concentration sur des produits peu porteurs sur le marché international d’une part et à faible contenance en progrès technique et donc en qualifications et compétences à teneure élevée, de l’autre. Quant à la structure de la FBCF par branche d’activité économique, elle révèle, en plus de la concentration sur les variantes du secteur de l’infrastructure (50%) la faible contribution des secteurs modernes à l’investissement. Pour une bonne part, ces secteurs sont tournés vers la satisfaction de la demande intérieure et utilisent moins de consommation intermédiaire. La structure des coûts directs des entrées primaires par branche d’activité montre que 57% de la production est de la valeur ajoutée. Les branches à forte valeur ajoutée sont l’immobilier (93%), les Télécom (89%), le secteur financier et assurances (80%), le Commerce (75%) et l’Electricité (68%).Celles à faible valeur ajoutée sont les composantes traditionnelles du tissu productif : industrie alimentaire (21%), industrie du raffinage (24%), industrie chimique (30%) et autres industries manufacturières (32%). En outre, le processus de production se base davantage sur des consommations intermédiaires importées à proportion de 20% en moyenne. Dans un contexte d’ouverture et de compétition exacerbée, le partage de la valeur ajoutée entre facteurs de production se pose. Il se pose au Maroc compte tenu du fait que les secteurs à forte croissance demeurent des secteurs à faible poids dans l’économie et donc à impact réduit en termes d’emploi et de contribution à la répartition du pouvoir d’achat. Les conclusions qu’on peut induire d’une analyse basée sur une représentation des seules contributions directes resteront tronquées si on omet d’intégrer la demande qu’une branche adresse aux autres branches d’activité. Le fait d’intégrer les iuterrelations en termes de consommation intermédiaire et d’effets d’entraînement, d’accompagnement et de modernisation, change la perception de la contribution des branches et autorise un autre reclassement de la contribution à la croissance. Moyennant la prise en compte de l’effet indirect, l’opération de reclassement débouche la fois sur la revalorisation et la rétrodégradation avec des implications fortes en termes de choix possibles des secteurs activement et/ou potentiellement générateurs de croissance durable et riches en emplois. La prise en compte de l’impact de la production indirecte change la donne sur la base du critère de la part de la consommation intermédiaire intérieure. L’industrie alimentaire passe du 3 ème au 1 er rang, les BTP du 6 ème au 3ème et l’agriculture du second au 4 ème . 85 Il ressort ainsi que les branches pêche, hôtels-restaurants, et contrairement à celles de l’IMME et des activités financières et d’assurances, ont les plus grands effets d’entraînement puisqu’ils utilisent plus de consommation intermédiaire intérieure. 84 Selon la nomenclature de la comptabilité nationale les contributions respectives en Pt, VA et Emploi en% sont pour A00 (14,2 ; 18 ; 23,2) ; LM0 (13,1 ; 18,3 ; 21,2) ; D01 (11,9 ; 4,3 ; 1,8) ; G00 (9,9 ; 13 ; 24,4) ; D02 (7,1 ; 4,2 ; 7,4) ; F45 (6,7 ; 4,1 ; 5) ; K00 (5,5 ; 9 ; 1,4). 85 Nous nous basons ici sur les données de la Direction des Etudes et des Prévisions Financières, Juin 2006 86

l’érosion du temps, mais en raison du fait que la procédure de (re)validation et de certification<br />

actualisée s’est faite en dehors des besoins réels des sphères d’insertion professionnelle<br />

escomptées. 82 L’obtention d’une reconnaissance qui touche le marché de l’emploi obéit à la<br />

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C’est ce genre d’évidences qui ont implicitement participé à faire prévaloir une logique de type<br />

APC au moment ou les missions de la formation professionnelle s’assimilaient ouvertement<br />

aux politiques de satisfaction des besoins des entreprises en compétence. Ce tournant a fait<br />

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premier lieu, l’implication des professionnels dans la gestion était censée garantir l’adaptation de<br />

la formation professionnelle aux besoins des entreprises d’une part et le développement des<br />

modes d’apprentissage qui consolident l’enracinement de la formation dans le milieu<br />

professionnel, d’autre part. Le problème du faible taux d’insertion des lauréats pouvait y trouver<br />

une résolution concrète. Par le truchement des différentes formules de formation<br />

professionnelle plus performantes, plus souples, moins coûteuses et étroitement reliées à<br />

l’entreprise. Les voies de la formation professionnelle alternée, en cours d’emploi ou par<br />

apprentissage, étaient appelées pour démontrer que la formation professionnelle est un outil<br />

fiable de développement des compétences, c'est-à-dire de savoir-faire validé dans le contexte de<br />

situations professionnelles spécifiques.<br />

Il est à rappeler la maturation de ces orientations a souffert de quelques lenteurs et hésitations<br />

liées à des problèmes d’ordre organisationnel et pédagogique ou d’ordre budgétaire. L’idée de<br />

mise à niveau de l’économie marocaine n’a pas été facile à assimiler et compte tenu de l’héritage<br />

en matière de gouvernance globale de l’économie, elle était largement considérée comme affaire<br />

directe de l’Etat. Les milieux professionnels et patronat organisé en tête 83 , véhiculaient l’idée de<br />

responsabilité des pouvoirs publics au nom de la latitude prise dans l‘accord de libre échange<br />

avec l’UE. Le débat sur la mise à niveau tournait au dialogue de sourds et l’accent était longtemps<br />

mis sur les mesures de compensation des opérateurs nationaux. Sur cette base, les mesures prises<br />

pour initier aux exigences de la mise à niveau vers la fin des années 1990 n’ont pas eu les effets<br />

escomptés. En matière de formation professionnelle et comme en témoigne l’arsenal des textes<br />

organisant l’approche par les compétences, l’esquisse d’une réelle implication dans la mise à<br />

niveau de l’économie paraît coïncider avec la mise en chantier du projet APC/ACDI et du projet<br />

MEDA1/FP.<br />

L’effort déployé est progressivement consolidé par l’engagement dans la voie de l’élaboration de<br />

stratégies sectorielles actives. Après avoir adopté et mis en application réussie un plan de<br />

développement du tourisme et mis en chantier les prémisses du Plan Emergence pour le<br />

développement de l’industrie, le Maroc entend mobiliser autrement les potentialités de son<br />

agriculture. IL s’agit là de trois orientations nouvelles pour dynamiser la croissance et qui se<br />

caractérisent par des implications très fortes en matière de formation des compétences.<br />

3-3 Métiers <strong>Mo</strong>ndiaux du Maroc, besoins de formation et défis de mobilisation des<br />

compétences et des qualifications.<br />

3-3-1 C’est sur la base d’une grande interrogation sur les secteurs à promouvoir pour dynamiser<br />

la croissance économique que des sources de croissance sectorielle ont été définies. Pour 2005,<br />

l’analyse des contributions des principales branches d’activité montre que 7 branches<br />

82 A l’instar de l’expérience française, le Maroc a expérimenté, sans grande conviction semble-t-il, les formules<br />

dites de formation insertion et à différents niveaux des catégories de la FP et de l’enseignement supérieur. La<br />

validation, des «acquis » ne peut se concevoir que dans le cadre d’un contexte à forts besoins de recrutement.<br />

83 Voir les prises de position de la CGEM dirigée par des entrepreneurs formés dans les sphères du secteur public<br />

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