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interne à l’entreprise ou de nature macroéconomique liés à la situation d’un secteur ou encore d’une conjoncture globale 78 . Le caractère structurel de l’instabilité de l’environnement de l’ensemble des composantes de l’économie marocaine est appelé à être intériorisé comme une véritable donnée. Le fonctionnement de l’économie selon la logique de l’ouverture et de l’impératif de la compétitivité doit pénétrer et orienter les pensées, les comportements et les stratégies. Au niveau de l’entreprise, l’impératif de compétitivité renvoie indubitablement à un ensemble de contraintes dont l’origine n’est pas toujours interne et maîtrisable. Que ce soit pour les inputs ou pour les outputs, le marché est appelé à subir ou à tenir compte ce qui se déroule hors des frontières nationales. Compte tenu des bouleversements de la relation entre compétitivité et croissance tant macroéconomique que sectorielle, cet état des choses a une traduction directe sur la demande de travail et sur les nouvelles orientations de la gestion des différentes composantes de la force de travail. Sur le plan de la demande de travail, nous avons relevé que le Maroc n’échappe pas à la règle de l’élévation de la qualification. Le système productif est condamné à faire siennes des normes et des standards dictés par la recherche même de la position compétitive. 79 Concernant les modalités de gestion de la force de travail, les canons de la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences prouvent leur caractère de principes universels au Maroc également. Progressivement, la recherche d’une stratégie, plus adaptée de la gestion et la planification du système de formation professionnelle par l’implication des entreprises, va trouver dans l’approche par les compétences (APC) son outil de prédilection. Des projets pilotes de réingéniérie du système de formation professionnelle selon l’APC vont être mis en place par le truchement de la coopération internationale. 80 Les outils et les guides de cette réigénierie se sont basés sur un cadre méthodologique d’élaboration et de mise en œuvre des programmes de formation selon la logique de l’APC. Celleci devait marquer une évolution fondamentale par rapport aux anciennes pratiques mises à rude épreuve par l’instabilité chronique de la demande et/ou par l’inadaptation de l’offre publique de formation professionnelle. La construction du répertoire descriptif des emplois et des métiers dotait le système de formation professionnelle d’un outil de référence en matière de gestion des ressources humaines, de rapprochement et d’intermédiation de l’offre et de la demande d’emplois et de compétences. Une meilleure identification des besoins des entreprises en compétences devenait possible d’autant plus qu’elle est épaulée par des guides de programme d’études et d’organisation pédagogique et matérielle. 81 3-2-4 Depuis l’élaboration du modèle de gestion du système de formation professionnelle selon l’APC des progrès ont été réalisés. L’optique de gestion par les compétences a depuis lors modifié le fonctionnement du système. Il y a derrière cela des raisons liées au contexte d’application et des facteurs internes aux modalités de sa récente mise en œuvre. Concernant ces facteurs, on peut les résumer dans le fait que le projet pilote a été conçu pour tisser les complémentarités entre son volet structurant et son volet 78 Cf. Gestion prévisionnelle de l’emploi et Formation professionnelle, Doc. du Séminaire « La formation professionnelle », Ecole Nationale d’Administration, Octobre 2002. 79 Voir à ce propos Laaboudi –Tahraoui, Marché du Travail et Développement des Ressources Humaines au Maroc, Femise, Juillet 2003, pp.39-43. 80 Le premier projet fût initié en 2003 dans le cadre de la coopération avec le Canada. Voir le Rapport d’activités 2006 du Ministère de l’Emploi et de la Formation Professionnelle. Secrétariat d’Etat de la FP, pp.18- 19. 81 Voir le Rapport d’Activités 2003, p.26. 83

opérationnel. Les conditions nécessaires à l’accompagnement de ce projet ont été réunies et ont été érigées en valeur d’exemple. Outre les guides ou référentiels, les actions matérialisant les structures d’accueil de la nouvelle démarche ont enrichi le tableau de bord de la gouvernance de la formation professionnelle au Maroc par la finalisation ou le lancement d’études sectorielle et de schémas directeurs régionaux de la formation professionnelle Etudes sectorielles et schémas régionaux ont chacun contribué a raffermir les bases de l’évaluation des besoins en formation, incité à la remise en cause des filières et établissements de formation professionnelle et jeté les fondements d’une promotion des nouvelles orientations de la formation professionnelle et de ses variantes. La nature des secteurs touchés par l’opérationnalisation de l’APC a également aidé dans l’obtention de résultats qui semblent positifs et en tous cas supérieurs. La panoplie des secteurs retenus (Tourisme-Hôtellerie, Tertiaire-NTIC, Textile-Habillement, IMMEE, Artisanat de production..) reflète les secteurs de base de l’articulation de l’économie marocaine à l’économie mondiale et renferme des créneaux porteurs parmi de ce qui va être officiellement adopté comme « métiers mondiaux du Maroc ». Certainement et par ce que ce genre de secteurs offre une visibilité économique à suffisamment moyen-long terme qu’il a été délibérément choisi pour mettre toutes les chances du côté du nouveau système de prévision- satisfaction des besoins en compétences. Dans ce sens, le rôle et les modalités d’organisation de la formation professionnelle vont se trouver légèrement modifiés en attendant de voir le degré d’ancrage de la nouvelle démarche et sa capacité à déclencher les mécanismes de remise en cause, voire du dépassement du modèle d’inspiration du système de l’enseignement professionnel du Maroc depuis son indépendance politique. La mise en place d’une démarche d’anticipation sur l’évolution des emplois constitue un moyen de rattrapage du système de formation professionnelle au Maroc mais non encore un véritable accélérateur de sa mise sur l’orbite de la performance et de la garantie de réussite. Il faudrait bien que les entreprises et les associations professionnelles du Maroc qui s’attendent à des évolutions perturbantes, structurelles et concurrentielles, deviennent convaincues de l’urgence de se déclarer, voire de s’imposer et de se faire reconnaître le statut de partenaires dans tout ce qui impacte bénéfiquement la mise en qualification, initiale et continue, de leurs salariés et d’assumer les charges et le suivi de la mise à niveau des compétences qui sont à la source de la production de leurs valeurs ajoutées. 3-2-5 Compte tenu du contexte de mise en application de la démarche consistant à inscrire le système de formation professionnelle au cœur des démarches de conception et de gestion par les compétences, il y a lieu de souligner le besoin d’émergence de politiques de formation plus « actives ». La situation du Maroc, nouveau pays en espoir d’émergence, appelait à la mise en place d’un levier approprié d’encouragement et de développement, quantitatif puis qualitatif, de savoir-faire validés pour anticiper l’évolution des potentialités d’employabilité. Parce que les modes en cours de reconnaissance des compétences s’avèrent lourds, coûteux et inadaptés, le Maroc a besoin d’alternatives aux dispositifs et pratiques qui n’aboutissent qu’à une validation formelle des acquis de la formation adossée au port d’un diplôme dit « national » par ce que délivré par l’autorité de tutelle sur le système d’éducation et de formation. L’ampleur que prend le chômage des diplômés -formation professionnelle comprise- démontre que le diplôme n’est que formellement un outil de promotion sociale et une garantie contre le non emploi de plus ou moins longue durée. Le passeport pour l’emploi devient plus complexe et ne se suffit que partiellement des petits diplômes. Les tentatives visant la validation des acquis académiques et la teneur des bagages théoriques ou techniques ont échoué, non parce que les concernés ont subi 84

interne à l’entreprise ou de nature macroéconomique liés à la situation d’un secteur ou encore<br />

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Le caractère structurel de l’instabilité de l’environnement de l’ensemble des composantes de<br />

l’économie marocaine est appelé à être intériorisé comme une véritable donnée. Le<br />

fonctionnement de l’économie selon la logique de l’ouverture et de l’impératif de la<br />

compétitivité doit pénétrer et orienter les pensées, les comportements et les stratégies. Au niveau<br />

de l’entreprise, l’impératif de compétitivité renvoie indubitablement à un ensemble de contraintes<br />

dont l’origine n’est pas toujours interne et maîtrisable. Que ce soit pour les inputs ou pour les<br />

outputs, le marché est appelé à subir ou à tenir compte ce qui se déroule hors des frontières<br />

nationales. Compte tenu des bouleversements de la relation entre compétitivité et croissance tant<br />

macroéconomique que sectorielle, cet état des choses a une traduction directe sur la demande de<br />

travail et sur les nouvelles orientations de la gestion des différentes composantes de la force de<br />

travail.<br />

Sur le plan de la demande de travail, nous avons relevé que le Maroc n’échappe pas à la règle de<br />

l’élévation de la qualification. Le système productif est condamné à faire siennes des normes et<br />

des standards dictés par la recherche même de la position compétitive. 79 Concernant les modalités<br />

de gestion de la force de travail, les canons de la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des<br />

Compétences prouvent leur caractère de principes universels au Maroc également.<br />

Progressivement, la recherche d’une stratégie, plus adaptée de la gestion et la planification du<br />

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l’approche par les compétences (APC) son outil de prédilection. Des projets pilotes de<br />

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truchement de la coopération internationale. 80<br />

Les outils et les guides de cette réigénierie se sont basés sur un cadre méthodologique<br />

d’élaboration et de mise en œuvre des programmes de formation selon la logique de l’APC. Celleci<br />

devait marquer une évolution fondamentale par rapport aux anciennes pratiques mises à rude<br />

épreuve par l’instabilité chronique de la demande et/ou par l’inadaptation de l’offre publique de<br />

formation professionnelle. La construction du répertoire descriptif des emplois et des métiers<br />

dotait le système de formation professionnelle d’un outil de référence en matière de gestion des<br />

ressources humaines, de rapprochement et d’intermédiation de l’offre et de la demande<br />

d’emplois et de compétences. Une meilleure identification des besoins des entreprises en<br />

compétences devenait possible d’autant plus qu’elle est épaulée par des guides de programme<br />

d’études et d’organisation pédagogique et matérielle. 81<br />

3-2-4 Depuis l’élaboration du modèle de gestion du système de formation professionnelle selon<br />

l’APC des progrès ont été réalisés.<br />

L’optique de gestion par les compétences a depuis lors modifié le fonctionnement du système. Il<br />

y a derrière cela des raisons liées au contexte d’application et des facteurs internes aux modalités<br />

de sa récente mise en œuvre. Concernant ces facteurs, on peut les résumer dans le fait que le<br />

projet pilote a été conçu pour tisser les complémentarités entre son volet structurant et son volet<br />

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Cf. Gestion prévisionnelle de l’emploi et Formation professionnelle, Doc. du Séminaire « La formation<br />

professionnelle », Ecole Nationale d’Administration, Octobre 2002.<br />

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Voir à ce propos Laaboudi –Tahraoui, Marché du Travail et Développement des Ressources Humaines au<br />

Maroc, <strong>Femise</strong>, Juillet 2003, pp.39-43.<br />

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Le premier projet fût initié en 2003 dans le cadre de la coopération avec le Canada. Voir le Rapport<br />

d’activités 2006 du Ministère de l’Emploi et de la Formation Professionnelle. Secrétariat d’Etat de la FP, pp.18-<br />

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Voir le Rapport d’Activités 2003, p.26.<br />

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