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PDF, FR, 219 p., 3,1 Mo - Femise

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III Mise à niveau de l’économie, compétitivité et qualification<br />

professionnelle.<br />

L’évolution du système de FP reflète l’état de cloisonnement dans lequel l’a placé la multiplicité<br />

des acteurs et des centres de décision. L’instabilité de la tutelle du secteur traduit une défaillance<br />

de taille : celle tenant à la conception de l’offre publique de formation. Au départ, cette offre<br />

n’était pas pensée selon une acception dynamique qui permet de saisir les phénomènes de<br />

continuité de la formation et de la formation continue. C’est plutôt une conception de<br />

l’apprentissage ponctuel qui présidait aux destinées du système et qui insufflait l’ouverture de telle<br />

filière ou tel centre. Les structures de FP ne relevaient pas d’un réseau avec des référentiels<br />

stratégiques, identifiant les besoins de formation et éclairant le sentier de leur actualisation,<br />

refonte et enrichissement.<br />

La gestion des relations de la formation professionnelle avec les autres composantes du système<br />

d’éducation-formation a pâti de la recherche tout azimut de l’articulation entre formation<br />

professionnelle et enseignement général en l’absence d’une vision couplée d’un plan d’action<br />

stratégique pour le développement économique des métiers, activités et professions. C’est<br />

pourquoi les analyses bilancielles concluent à l’échec relatif sur les plans de l’orientation et de la<br />

gestion des flux, du contenu et de l’organisation de l’enseignement à caractère professionnel. Ce<br />

constat fort valable dans une optique institutionnelle n’épuise pas les termes du débat sur les<br />

enseignements du point de vue économique.<br />

Au regard des impératifs de promotion de la croissance et de l’emploi et compte tenu des<br />

blocages de la diversification productive et de la compétitivité, le Maroc n’a pas véritablement<br />

déclenché un processus de fructification de la formation professionnelle que lorsqu’il l’a pensé<br />

en relation avec la problématique générale de la mise à niveau de son économie<br />

3-1 Croissance en économie ouverte et besoins en compétences<br />

Tel qu’elle a été conduite, la stratégie de développement s’est déclarée soucieuse de la formation<br />

des cadres. Mais si cette déclaration de principe était orientée par l’objectif de marocanisation,<br />

elle s’est confinée principalement aux sphères de la gouvernance générale du pays selon un<br />

mode qui a fait une large place à l’administration publique comme œil et bras de l’Etat. La<br />

gouvernance de l’économie n’étant qu’une variante du mode de gouvernance des affaires de l’Etat<br />

dont la logique et la raison d’être n’est pas directement subordonnée aux performances des<br />

sphères productives.<br />

Comme nous l’avons souligné, le modèle de croissance dominant au cours des dernières<br />

décennies était conduit comme si la gamme des nouveaux types de besoins de formation et de<br />

perfectionnement était limitée. L’offre de formation demeurait limitée et prenait soin de ne pas<br />

trop engager ou exposer la responsabilité de la puissance publique en matière de recrutement et<br />

de garantie de l’emploi. Cette offre était aussi rattachée aux offices, organismes et administrations<br />

qui cristallisaient les logiques sectorielles d’intervention et d’encadrement économique de l’Etat. 72<br />

.<br />

72 Il serait sans doute intéressant de réexaminer le processus de création d’un certain nombre d’écoles et<br />

d’instituts de formation professionnelle à la lumière de l’évolution des prises en charge de certains secteurs ou<br />

filières par l’Etat. A cet égard, dans les domaines des mines ou de l’agriculture, la création des structures<br />

spécifiques de FP répondait à un contexte et s’inscrivait dans une logique interventionniste étatiste particulière.<br />

L’exemple le plus édifiant, et non le seul nous semble- t- il, est celui de l’étroite relation entre la gestion des<br />

terres récupérées et la FP en agriculture.<br />

80

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